Bonne lecture !
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Ils ne s'étaient pas adressé un mot de toute la soirée.
À vrai dire, Oikawa avait bien essayé d'engager la conversation – plusieurs fois, même – mais Iwaizumi finissait toujours par lui demander comment c'était passé son petit cours de soutien qui avait duré plusieurs heures, et Tooru n'avait plus la force de lui mentir en le regardant droit dans les yeux. Alors ils avaient fini par éteindre les lumières sans un mot, puis il avait écouté la respiration énervée d'Hajime se calmer petit à petit, jusqu'à ne plus devenir qu'un léger ronflement uniforme.
Au bout d'un moment, lorsque son réveil indiqua qu'il était déjà plus d'une heure du matin, il ne put rester allongé là dans le noir les yeux grands ouverts une minute de plus. Il rabattit les couvertures sur le coté et se leva à pas de loup jusqu'à son bureau à l'autre bout de la pièce.
Il alluma son ordinateur, baissa la luminosité et le son, puis inséra la clé USB qu'il avait ramenée de l'usine. Une grande partie des fichiers cryptés se trouvait dessus, et il devait absolument en lire une partie afin de comprendre ce qu'était ce monde qu'il avait trouvé.
Au bout de quelques minutes, il se laissa complètement happer par sa lecture. Trouver la clé de décryptage avait été bien plus simple que ce à quoi il s'était attendu, si bien qu'il ne tarda pas à mettre son nez dans tout ce qu'il trouva. Scanners. Lyoko. Virtualisation. Xana. Pleins de mots qu'il ne comprenait pas vraiment et qui n'avaient aucun sens si on les analysait individuellement. D'après ce qu'il comprit, grâce aux sortes de sarcophages qui se trouvaient à l'étage inférieur à la salle de commande de l'ordinateur, il était possible d'envoyer des personnes réelles dans le monde où se trouvait Akaashi. Dans Lyoko. Toute une affaire de cellules désassemblées et pixelisées afin de transférer les données directement sur la carte. Il fallait qu'il essaye de faire ça, en prenant un cobaye vivant (enfin, pas lui bien sûr, il était bien trop trouillard pour ça).
Sans qu'il ne s'en rende compte, une sorte de fumée noire commença à s'échapper de la prise principale où était branché son ordinateur. Concentré sur le fichier d'une sorte de programme nommé Xana (peut-être était-ce le principal programme de création ?) Tooru ne fit plus vraiment attention à ce qui se trouvait autour de lui. Il n'entendit pas Iwaizumi se retourner une fois de trop dans son lit. Il ne vit pas la décharge électrique qui longea le fil d'alimentation jusqu'au clavier où était posé son doigt.
En fait, il ne se rendit compte de rien avant que son corps entier ne se tende de douleur et que ses yeux s'écarquillent.
Il entendit vaguement son meilleur ami se réveiller en sursaut et crier son prénom.
Puis ce fut le noir complet.
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– Oikawa ? Oikawa c'est vraiment bizarre par ici.
– Il y a des sortes de pulsations à l'extérieur, et j'ai découvert un dossier nommé Xana ; ça ne me dit vraiment rien vaille, j'ai l'impression que ça me rappelle quelque chose...
– Oikawa, je crois qu'il y a un problème ici, s'il te plaît répond !
– Oikawa !
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Quand Oikawa Tooru reprit entièrement conscience à l'infirmerie, ce fut sur les petites lueurs du matin. La pièce était déserte à l'exception de Daishou qui se reposait dans le lit d'à côté ainsi que d'Iwaizumi qui s'était endormi assis sur une chaise, les bras croisés sur les draps blancs qui le recouvraient.
Il regarda son meilleur ami un instant, légèrement décontenancé, puis entreprit de le réveiller. Il grimaça lorsque le bout de ses doigts entra en contact avec sa peau : ils étaient légèrement brûlés.
– Iwa-chan..., murmura-t-il afin de ne pas réveiller Daishou. Iwa-chan, réveille-toi.
Ses sourcils se froncèrent et son corps se tendit. Il ouvrit les yeux, papillonna quelques secondes, puis regarda autour de lui avec un air perdu. Lorsque son regard se posa sur Oikawa, il ne mit que quelques instants avant de sauter sur ses pieds et de rapprocher son visage du sien.
– Oikawa ! lui dit-il bien trop fort.
Le concerné posa immédiatement une main sur la bouche de son ami puis rabattit les draps sur le côté. Il essaya de se lever, mais ses jambes ne semblèrent pas encore tout à fait capables de le soutenir si bien qu'il manqua de tomber. Iwaizumi le rattrapa in extremis en voyant ses genoux se dérober.
– Je peux savoir ce que tu fous ? siffla-t-il, les sourcils froncés. Recouche-toi tout de suite !
– Iwa-chan, j'ai dit chut. J'ai des trucs à te dire, et j'ai pas envie de que l'autre poucave (il pointa Daishou du doigt) se réveille et entende tout.
– Écoute, si c'est à cause d'hier je suis désolé, d'accord ? Si tu ne veux pas me le dire, c'est pas grave, mais en attendant recouche-toi parce que bordel tu t'es fait électrocuter !
Oikawa reposa sa main sur sa bouche en grimaçant.
– Aux toilettes, lui dit-il. Tout de suite.
Laissant échapper un profond soupir, Iwaizumi fit tout de même ce qu'il lui demandait et le conduisit (en le soutenant avec son épaule) jusqu'à la pièce isolée qui contenait les toilettes. Une fois tous les deux à l'intérieur, Oikawa ferma le verrou puis se retourna vers lui.
– Bon, raconte-moi ce qui s'est passé parce que je me souviens pas très bien.
– Hier soir ? On est allés se coucher et tu t'es relevé en pleine nuit pour aller faire je ne sais quoi sur ton pc. Au bout d'un moment, le bruit des touches m'a réveillé et quand je me suis redressé, je t'ai vu t'écrouler de ta chaise alors j'ai appelé Ukai qui lui a fait rappliquer l'infirmière.
– En pleine nuit ?
– Ouais, en pleine nuit. Je voulais qu'ils t'emmènent aux urgences, mais elle a dit que t'allais bien et que c'était juste une trop grosse châtaigne.
Ses yeux descendirent malgré lui vers les doigts brûlés de Tooru. Il les cacha derrière son t-shirt de pyjama.
– Ce n'était pas normal, murmura-t-il pour lui même.
Il alla s'asseoir sur les toilettes.
– Je te le fais pas dire. Deux électrocutés en moins de vingt-quatre heures ? Il faut qu'ils changent leur circuit électrique là.
Mais Oikawa ne parvenait étrangement pas à croire que ce n'était que ça : une défaillance électrique. Non, décidément il y avait un problème extérieur à cela, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il fallait qu'il en parle à Akaashi, et le plus vite possible. Son intuition lui soufflait qu'il y avait danger, et il ne l'ignorait que rarement.
– Iwa-chan, je vais te le dire, d'accord ? Où j'étais. Demain, je vais te montrer, mais tu dois me promettre de garder ça secret et de ne surtout pas me juger.
Ou appeler l'asile, ajouta-t-il mentalement.
– Tu me prends pour qui ? demanda Hajime en fronçant les sourcils. Si gardais ça secret c'était pour une raison, je vais pas aller le crier sur tous les toits. Et pourquoi je te jugerais ?
– Tu verras ça demain.
Ses paupières commençaient à se fermer toutes seules. Il tendit les bras pour que son meilleur ami le porte à nouveau jusqu'à son lit, et c'est ce qu'il fit sans hésiter. Une fois de retour entre les draps bien trop léger, Oikawa regarda Hajime aller se rasseoir sur sa chaise.
– Tu vas pas dormir là ?
Il s'écarta un peu sur le côté de telle sorte à lui laisser une place.
– Viens là ou retourne dans notre chambre.
Et sans hésiter, Iwaizumi se glissa dans le lit avec lui et ferma les yeux.
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Un monde sans danger || Haikyuu
Fanfic| IwaOi | KuroShou | BokuAka | Fiction terminée | Oikawa, Iwaizumi, Kuroo, et Bokuto. Un groupe d'amis soudés, quatre internes coincés dans un lycée un peu paumé. Puis un jour, Oikawa découvre une vieille usine abandonnée, ainsi qu'un ordinateur in...