A côté des Maraudeurs

Prélude

La chaleur qui monte aux joues, ce sourire niait qu'on ne peut retenir, les étoiles qui pétilles dans les yeux, les mots qui restent bloqué dans la gorge, c'est ça la meilleure sensation. Quand la joie est si intense que même le fait que le seigneur des ténèbres rôde pas très loin de chez nous, nous importe peu. 

J'ai onze ans et je viens de recevoir ma lettre d'admission pour l'école de sorcellerie Poudlard. Toute ma famille y a étudié, il faut dire que je viens d'une bonne lignée de sorcier, le sang qui coule dans mes veines ne peut être plus pure qu'il ne l'est déjà. On paierait une fortune, d'après Grace, ma sœur, pour récolter ne serait-ce qu'une goutte de notre sang. J'ai hâte de montrer que notre famille n'a pas rendu l'arme depuis que papa... 

Edouard a de bonne raison d'être parti, mais il nous a laissé sans rien dire, pas même un aurevoir. Notre frère si sensible, brulant comme la braise, avec une rancœur sans pareil, a décidé de nous tourner le dos, je me souviendrais toujours de ce jour en particulier, son regard était plus noir que jamais malgré ses yeux bleus, il est parti sans se retourner. J'aurai aimé lui montrer ma lettre, et mes billets pour le Poudlard Express.

Je suis si enthousiaste à l'idée de rencontrer d'autre sorcier de mon âge que j'oublie que nous avons une visite aujourd'hui, et pas des moindres. Je connais beaucoup de sorciers de notre rang, ma sœur en reçoit certain et les potins ne manquent pas, je sais qu'il y en a beaucoup qu'on appelle les "traitres à leur sang". Comment peut-on osé mélanger notre sang avec ceux des moldus (sorciers dépourvus de magie) , quand j'y pense c'est répugnant. Une nausée montre son nez rien qu'à l'image de cette pensée. Je déglutie,  je secoue la tête et je pars dans ma chambre en sautillant.

"- Et tes manières Mademoiselle ? me cri ma sœur."

J'arrête de déambuler en me tenant bien droite jusqu'à ce qu'Irma, mon elfe de maison, ferme la porte derrière moi. "J'ai ma lettre, Irma tu te rends compte ?!!

- Je n'en doutais pas jeune maitresse, répond-elle en sortant ma robe du dimanche.

- Tu sais ce que ça veut dire ? demandai-je en jetant mon peignoir et enfilant mes sous-vêtements.

- Sauf votre respect, jeune maitresse, je dois bien avouer que je ne sais pas. Dit-elle en m'enfilant tout d'abord mon chemisier que je referme rapidement et  la fameuse robe, verte émeraude en soie. 

- Tu n'auras plus à t'occuper de moi ! Tu seras libre !

Grace ouvre la porte en un éclair.

- Irma tu peux sortir, vas préparer le thé, je termine avec Abi.

- Bien Madame.

Sur ces paroles, Irma sort. Je tourne le dos à ma sœur, qui sert mon bustier et attrape mes cheveux afin de les coiffer. 

- Tu devrais les couper avant d'entrer à Poudlard.

- Jamais.

- Abigaïl... Une sorcière de ton rang ne peut pas avoir les cheveux aux genoux, il arrive un moment où on ne pourra plus les coiffer."

Je la regarde par le miroir, la dévisageant, je fais une moue. Elle sourit, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu esquisser le moindre petit rictus. Elle termine la tresse qu'elle a commencé et la rabat en chignon. Il ne reste que Grace et moi dans cette maison, et papi Grant !  

Le son raisonnant du tambourinement de la poignet, contre la porte d'entrée, retentie. Grace descend dans la salle de séjour où la table y est dressée pour le thé. De mon côté, je m'en vais prévenir grand père Grant que les invités sont là. Il rit, en se rapprochant de moi.