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Les mois sont passés, la nouvelle ne s'est pas ébruitée, ni Sirius, ni moi n'avons envie de divulguer cette annonce. Je garde espoir que les choses changent. Nos familles respectives ne font pas trop de vague, ce qui me permet de faire comme si de rien été.

Il reste avec ses amis, et je l'évite du mieux que je peux. Il est différent à l'école, il a l'air plus sûr de lui, comme si toute la pression qu'il vivait chez lui n'existait plus à Poudlard.

Régulus a prit des distances envers moi, je ne le vois plus aussi souvent et ça a le don de m'attrister. D'autant plus qu'il s'est rapproché des jumelles, et malgré qu'elles ne soient pas au courant de la situation, elles ont commencé à me snober, je ne suis plus assez intéressante pour elles.

C'est ainsi que je termine mon année, dans une profonde solitude. Les seules personnes avec qui je passe mon temps ne seront plus là l'année prochaine. Narcissa essaie en vain de me convaincre que les choses se tasseront et que tout ira pour le mieux, en attendant je suis bloqué dans entre deux murs sans issue possible. Elle m'assure de parler à son oncle, mais ce n'est pas elle qui choisit.

Les derniers jours sont assez spéciales à Poudlard, entre ceux qui passent leur Buse et ceux qui passent  leur Aspics, nous sommes plutôt tranquille. Les couloirs sont assez vides.

Erika est finalement partie chez ses grand parents moldus, me disant que ça ne pouvait pas être pire que la vie que je menais surtout depuis Noël. Je la comprends, malheureusement les choses ont fait qu'une distance s'est installée entre nous. Pour moi, même si je dois me marier avec un homme que je n'aime pas, le pire est de vivre aux côtés des moldus.

Me voici, au milieu des Sombrals, songeant à mon avenir. À mes côtés, Alexander se tient tranquillement, toujours se regard fier, et pourtant si affectifs. Je gribouille dans un journal, racontant ce que je ressens, ce vide dans ma poitrine. J'ai l'impression que ma vie s'est arrêtée au moment même où l'on m'a annoncé mes fiançailles qui devraient pourtant me ravir, si seulement ça avait été quelqu'un d'autre.
J'ai hâte de rentrer à la maison, et de m'enfermer, durant toute les vacances d'été, dans ma chambre. Ou m'enfuir, oui m'enfuir très loin, prendre du temps pour accepter et réfléchir. J'aimerai m'envoler ... Mais bien-sûr !

Je m'approche d'un Sombral, lentement mais sûrement. Je tends ma main pour demander à la créature devant moi si elle accepté ma présence. Je lui propose un morceau de viande cru, elle accepte. Je caresse le long de son museau, elle me donne l'impression de ronronner. Je passe sur le côté, observant chacun de ses gestes, ses ailes pliés montrent que le Sombral est en confiance, je longe son dos, il ne bouge pas. Soudain il s'abaisse comme pour saluer, je vois là une invitation, lit-il dans mes pensées, je n'hésite pas, je décale son aile, je passe ma jambe au dessus de son dos, le contact avec le Sombral me donne un frisson qui parcourt tout mon corps, sa peau est si froide. Je m'allonge sur le ventre comme une lionne le ferait sur une branche.
Il se met en mouvement, Alexander s'envole vers moi, se posant sur mon dos. Je ferme les yeux lorsque la créature s'élance. Je n'ose pas les réouvrir, je m'accroche au cou du Sombral, serrant mes cuisses pour être stable.
Après une bonne minute, mon corps se détend, mes yeux s'ouvrent légèrement, voyant la beauté du paysage qui s'offre à moi, mon regard s'agrandit, l'air passe à travers mes cheveux, les détachants, laissant place à la liberté dont je rêvais. Ici je me sens tellement bien, tellement moi. Le ciel est mon allié, je le sens, je le suis. Alexander s'est envolé, suivant de près la créature qui m'emporte.

Alors que le Sombral dépose ses sabots au sol, le ciel dégagé a enfilé son plus beau manteau noir, tacheté d'étoile. La lune est belle, ronde et imposante.
Je prends un instant pour savourer ce dernier moment.
Lorsque mes pieds touche le sol, je remarque que mes chaussures se sont envolés. L'herbe humide et froide passe à travers mes orteils. Je sors ma baguette, et lance un lumos pour éclairer les alentours. Je fais une dernière caresse au Sombral en le remerciant de la ballade. Il est tard, mais je me sens tellement bien. Mon sac a disparue, je fronce les sourcils revenant à la réalité.

A côté des MaraudeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant