Les jours s'étaient écoulés avec une douleur palpable. L'affaire avait été étouffé, gardé par la meute. Les obsèques du premier bêta s'étaient faites de manière intime, uniquement des métamorphes de la meute. Quant à Léo, aussi incroyable que cela puisse paraître, il avait survécu à ses blessures. Son corps lupin avait été d'une grande aide, même s'il avait passé des jours et des nuits avec de la fièvre, à halluciner, et à souffrir. Ses plaies étaient importantes, profondes, et plus d'une fois, ses parents, sa famille, sa meute, avait cru le perdre. Il allait gardé de profondes traces de cette nuit. Celle qui avait tout fait basculer, tout accélérer, et tout élucider aussi.
Cloitré dans sa chambre, il était toujours convalescent et n'avait pas le droit de sortir de son lit. Ce qui le rendait de plus en plus chèvre. Il se sentait, physiquement, mieux. Il n'était plus mourant, et n'avait pas digérer que tout le monde dise une dernière fois au-revoir à son oncle sans lui.
Occupé devant ses cours de moléculaire, on toqua à sa porte. Pas besoin de lever les yeux pour savoir de qui il s'agissait. L'odeur fruité, de pomme et de cannelle, ne venait que d'une seule louve ; Chelsie. Cette dernière entra, poussant la porte sans faire de bruit. Léo ne cilla pas, toujours vexé et dégoûté d'être enfermé alors que la canicule était passée. Il restait encore trois semaines avant le début de l'automne, mais déjà l'humidité revenait, et avec elle, la végétation revivait. L'occasion parfaite pour se dégourdir les pattes.
— Léo chou ?
— Hm.
— Je peux te parler ?
Il avait très envie de la renvoyer d'où elle venait. Mais Chelsie était la louve sur laquelle il pouvait le plus compter. L'une des rares membres de la meute à ne pas être venu lui faire une leçon de moral. Leçon qui le mettait hors de lui. Il n'avait pas besoin d'entendre, de la bouche de dizaines de personnes, que les loups-garous sont dangereux, qu'il n'aurait jamais dû s'en approcher, et encore moins s'amouracher avec l'un d'eux. Certains allaient même plus loin, affirmant que ça n'aurait jamais pu finir autrement, et que la mort de son oncle, leur premier bêta, était en partie de sa faute. Léo avait bien failli sauter à la gorge d'un de ces ignares. Il l'aurait fait, s'il n'avait pas été si affaibli. Chelsie avait été la seule à ne pas lui faire de reproche. Ainsi que l'Alpha. Cela l'avait étonné.
— Comment tu vas ? demanda-t-elle en s'asseyant au pied du lit.
— Comme un loup en cage.
Elle ne répondit rien. Il n'y avait rien à répondre, puisqu'il était confiné dans sa chambre jusqu'à nouvel ordre. Dans la meute, une branche était médecin. Ce qui était pratique car même si le monde avait connaissance des Magiques, personne ne soignait mieux les métamorphes loup qu'un métamorphe loup lui-même. Léo n'avait pas été conduit à l'hôpital comme il aurait dû. Et ce, sous les ordres de l'Alpha.
— C'est juste le temps de la convalescence. Ensuite tu pourras sortir à nouveau.
Cette fois-ci, ce fut lui le muet. Il tourna la page de son livre, passant des molécules simples aux aromatiques. Il ignora sa camarade, jusqu'à ce qu'un certain malaise s'installe. Là, elle se racla la gorge, tentant d'attirer son attention.
— Tu sais, par rapport à ce qui s'est passé...
— Je ne veux pas en parler ! C'est clair ?! J'en ai ras le cul des sermons et des reproches ! Je n'en veux surtout pas si ça vient de toi ! Je ne veux pas entendre ton « je te l'avais dit » et autre blabla. Le sujet est clos. Définitivement.
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Mythes et Légendes Lupines - T1 : les métamorphes ont peur des loups-garous [V1]
ParanormalLéo Collier, étudiant en chimie et pharmacologie à l'université du Montana, et métamorphe loup, se voit recommander par son professeur référent pour un stage d'été atypique. Malgré la nature de son futur maître de stage, Léo accepte. Néanmoins, c'e...