Boy's love Café [Jikook/Sope]

Chapitre 104

Une fois seul chez lui, Jungkook poussa un soupir : il n'arrivait toujours pas à y croire. Lui qui n'aurait jamais cru avoir le courage de faire lire une seule de ses phrases à quiconque, voilà qu'il venait de céder à Jimin, celui qu'il aimait, une clé USB sur laquelle il avait copié le document contenant le texte de l'un de ses romans. Et Jimin allait le lire. Et il allait lui donner son avis.

C'était exactement pour ce genre d'actions irréfléchies que Jungkook se détestait parfois. Pourtant il ne regrettait pas. Il avait peur de l'avis de Jimin mais il ne regrettait pas de lui avoir cédé cette clé. Il avait confiance.

Jungkook avait bien vérifié qu'il n'avait laissé ni son pseudo ni le titre de son livre sur le document qu'il avait passé à son ami. De cette manière il était certain que Jimin ne pourrait pas retrouver son compte. L'écrivain était au moins serein sur ce point.

La fin de semaine s'était déroulée rapidement pour Jungkook qui l'avait passée plongé dans le roman qu'il avait commencé à lire quelques jours plus tôt sur son application. Lui qui préférait généralement l'écriture à la lecture, il fallait bien admettre qu'il n'avait que rarement lu avec une telle avidité : que le livre soit long ou court, il lisait généralement en plusieurs fois, faisait des pauses pour aller écrire ou regarder un film. Là les seules pauses qu'il s'accordait étaient des pauses qu'il faisait bien malgré lui, notamment lorsqu'il s'agissait d'aller dormir.

C'était dans ces moments-là qu'il regrettait profondément de devoir dormir. Pourquoi dormir ? Ce n'était qu'une perte de temps, si seulement il pouvait n'avoir jamais besoin de fermer les paupières. La vie serait tellement plus simple de cette façon...

C'était probablement pour cette raison qu'il était arrivé samedi au Boy's love Café avec la tête de quelqu'un qui avait fait non pas une nuit mais une semaine blanche. Ça lui avait de nouveau attiré les moqueries de Yoongi, mais ça il y était habitué, ces taquineries ne parvenaient plus qu'à lui tirer un sourire accompagné d'un haussement d'épaules. En revanche quand Hoseok lui avait demandé quel était ce livre qui l'avait tenu si longtemps en haleine, Jungkook n'avait là pas pu empêcher ses joues de rosir tandis qu'il répondait un vague « oh, rien de si spécial, je voulais juste le finir quoi ». Ça avait fait rire son aîné qui lui avait ébouriffé les cheveux avec un air protecteur.

Il n'avait pas croisé Jimin ce jour-là, son patron était resté dans son bureau.

Jungkook ignorait s'il en était triste ou non. Jimin avait déjà dû commencer à lire son roman, non ? Et s'il l'avait commencé, il ne lui faudrait pas même une heure pour en venir à bout alors... il l'avait peut-être même déjà fini.

Il était impatient autant qu'effrayé d'avoir son avis.

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Dans la matinée du dimanche, lorsque Yoongi ouvrit les yeux, il était entre les bras de son amant. Le paradis sur terre...

Hoseok était déjà réveillé et lui caressait le ventre avec tendresse : ils étaient allongés sur le flanc, l'aîné dos à son cadet qui épousait de son torse la courbure de son dos. Ce n'était pas la position préférée de Yoongi pour dormir, il aimait mieux être face à son amant, de sorte à ce que la première image qu'il ait en ouvrant les yeux ce soit celle de Hoseok en train de dormir – ou bien comme ce matin-là Hoseok réveillé et en train de le regarder.

Il devait cependant bien admettre qu'il aimait beaucoup aussi les caresses que son amant prodiguait à son ventre nu, et c'était d'autant plus tendre que Hoseok ne cherchait pas à franchir la barrière du short de pyjama qu'il lui avait passé pour la nuit. Il se contentait de frôler avec tendresse son ventre, effleurant de ses doigts curieux l'épiderme pâle de son ami dans des gestes légers, éthérés. C'était excessivement doux, excessivement bon.