Chapitre 160

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Jungkook resta immobile, le cœur battant, pendant de bien longues secondes. Sidéré par la révélation qui venait de lui être faite, il ne savait pas comment réagir et, incapable de prendre la moindre décision, il demeurait paralysé.

Pas un accident ?

C'était impossible que Jimin se soit fait ça lui-même, mais dans ce cas... non. Jungkook savait qu'il ne pouvait pas se montrer curieux, il ne pouvait pas bousculer Jimin dans le simple but de lui tirer une confession. Pas si ça devait le faire souffrir.

« Hyung, tu voudrais en parler à un professionnel ? lui demanda-t-il en lui caressant affectueusement la joue pour le réconforter. C'est pas une honte d'avoir besoin d'aide. »

Jimin hocha doucement la tête de droite à gauche avant d'esquisser un mouvement pour se redresser. Jungkook se décala afin de le lui permettre, et finalement tous les deux furent assis en tailleur l'un face à l'autre. Lorsque Jimin s'approcha de lui, Jungkook ne fit pas le moindre geste. Quand en revanche son aîné s'installa sur ses cuisses avant de l'enlacer, Jungkook enroula les bras autour de sa taille afin de le garder contre lui. Il passa les mains sous son haut puis lui caressa amoureusement le dos ; le silence s'installa.

Ce fut long aux yeux de Jungkook, tourmenté par les paroles de Jimin. Il avait beau ne pas vouloir s'immiscer dans le passé de son copain, impossible pour lui de ne pas imaginer mille scénarios possibles.

Jimin tremblait par moments, quand un sanglot le faisait hoqueter tout bas et qu'il reniflait pour éviter de montrer sa souffrance. Jungkook alors passait la main avec plus de tendresse encore sur la fine peau de son dos, et à plusieurs reprises il sentit qu'il y semait de petits frissons. Les minutes passèrent, les sanglots de Jimin aussi.

« Ça va ? murmura Jungkook en ne s'écartant que pour lui embrasser la joue. Tu te sens mieux ? »

Jimin acquiesça, mais son regard le trahissait. Il put voir à l'air triste de Jungkook que ce dernier s'en était rendu compte. Alors il baissa piteusement la tête et s'avança pour poser le front sur l'épaule de son petit ami qui caressa sa chevelure brune.

« J'avais seize ans... »

Jungkook déglutit en entendant ces mots. Son cœur fit un bond mémorable qui approchait l'abandon au vide qu'on pouvait expérimenter lors d'un saut en parachute. Il resta silencieux, Jimin aussi. Quelques instants à peine passèrent, mais ils parurent particulièrement longs à Jungkook qui ignorait jusqu'où iraient les confessions de son petit ami.

« J'étais dans un lycée artistique, je voulais... je voulais devenir danseur, poursuivit Jimin dont Jungkook put entendre dans sa voix qu'il avait la gorge serrée par ces révélations. J'étais doué, vraiment doué. Du moins, c'était ce qu'on me disait. J'étais le meilleur de ma promo, j'excellais en danse contemporaine. C'était... ma passion. Une passion brûlante, dévorante : Kook, quand je dansais, je me sentais comme toi quand tu écris. »

Jungkook ne fut pas en mesure de dire quel sentiment fut le plus fort alors : l'admiration qu'il éprouvait pour Jimin et le talent qu'il lui avait dissimulé... ou bien la tristesse de l'entendre parler au passé de cette passion et au présent de celle de son cadet.

« C'était quelque chose de si merveilleux, continua Jimin qui semblait de plus en plus frêle à mesure qu'il racontait. On me voyait déjà idol, mais moi je voulais simplement être professeur de danse.

« Et puis un jour, je suis arrivé en retard en cours. J'ignorais qu'on avait changé de salle, j'avais pas pris le temps d'allumer mon portable. Je suis entré dans notre salle de répétition habituelle et à la place de mon groupe, j'ai vu un garçon. Seul. Il dansait avec... j-je sais pas, mais il... il avait un charisme et un charme fous, ça se voyait qu'il était passionné, complètement emporté par ce qu'il faisait. Il était magnifique, son corps dégageait quelque chose de dingue, ses mouvements étaient d'une fluidité à peine croyable et ses gestes exprimaient un mélange de puissance et de grâce. Je sais pas combien de temps j'ai passé, subjugué, à le regarder. Ce que je sais en revanche, c'est qu'il a fini par me remarquer et qu'il s'est aussitôt arrêté. Je me suis excusé, j'ai voulu partir mais quand il m'a appelé par mon nom je me suis arrêté et je lui ai demandé si on se connaissait.

Boy's love Café [Jikook/Sope]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant