Le Temps D'un Été [NALU]

Chapitre 18.✨

Après avoir déposé Lucy dans sa chambre, je me suis allongé sur son lit avec elle. Je me suis remémoré toute cette drôle de journée, puis j'ai repensé à cette belle soirée.

De toute ma vie, je n'avais jamais ressenti quelque chose d'aussi fort. C'était sans aucun doute le plus bel union et le plus beau souvenir depuis longtemps. J'étais tellement content d'avoir pu partager ce moment d'intimité avec Lucy, et j'espère lui avoir fait oublier quelque temps ces malheureux soucis.

L'espace d'un instant, j'ai l'impression que mon monde s'est éteint.

Son corps se presse contre le mien, comme si elle ne souhaitait pas que je parte. Du bout de mes doigts je viens caresser la peau nu de son dos. J'ai l'impression d'avoir fait une connerie, putain, pourquoi en seulement un mois, il a fallu que je tombe sous le charme ensorcellé de cette drôle de femme.

Je vois son joli visage endormi, c'est à ce moment précis que je me rends compte que j'ai tellement peur de ne pas être à la hauteur de ces attentes. J'ai tellement peur de merder, j'ai déjà tant de problèmes à gérer dans ma vie, comment je vais faire pour pouvoir combiner les deux ?

Je n'avais tellement pas prévu cela, au début c'était qu'un stupide jeu pour moi, une simple obscession, un désir partagé. Puis l'attachement est arrivé. Le manque omniprésent quand elle n'était pas près de moi. Comment ai-je pu faire cette promesse en sachant que je ne la tiendrais surement pas.

Il me reste un an d'étude, puis comme prévu j'irais m'engager dans l'armée, c'est ce dont j'ai toujours rêvé. M'engager sans engagements, sans prise de tête, sans limites, sans contraintes.

Mais je n'avais pas prévu de tomber raide dingue d'une femme en seulement quelques semaines.

Je lâche l'emprise de Lucy délicatement, puis prend ma veste pour sortir dehors, je prends un paquet de cigarette que Sting avait laissé, puis en sort une. Du briquet accompagnant le paquet j'allume le bout, puis tire dessus. Je tente d'évacuer le stress qui me gagne et m'assois sur une chaise à proximité.

D'habitude je serais parti beaucoup plus tôt, je pense même que j'aurais virée la fille de la voiture, pour aller finir ma nuit seul tranquillement. Mais je ne pouvais pas aujourd'hui. J'avais promis à Lucy de ne jamais lui briser le cœur, et par la même occasion, de ne jamais partir.

Je me rends compte qu'avant de la rencontrer, un vide logeait mon être, ce qui au départ ne me déplaisait pas vraiment. Mais aujourd'hui je suis affreusement gêné par le fait que ce vide se soit rempli aussi rapidement.

J'imagine que c'est parce que l'attachement n'est pas vraiment mon point fort, et que je ne suis pas à l'aise avec le fait de contrôler des sentiments aussi puissants. Je ne sais pas si c'est normal, mais j'ai une soudaine impression d'avoir tout gâché.

Hier j'étais encore fou de rage à l'idée que Lucy puisse retomber dans les bras de cet enfoirée d'Owen, mais étrangement aujourd'hui cette colère est toujours présente. Elle est toujours là , mais elle ne s'abat pas sur le même personnage.

Je suis en colère contre moi-même.

J'ai par simple égoïsme brisé légèrement le cœur de ma camarade. Elle ne s'en rend pas encore tout à fait compte, mais il suffira qu'elle ne me voit pas à son réveil pour que ce soit le cas.

Alors, oui, mes habitudes n'auront sûrement pas changé malheureusement.

Enfin peut-être un peu tout de même, je vais lui laisser un écrit, simplement quelques mots.

Elle aura libre choix de faire ce dont elle a envie après, mais avant tout, je lui demanderai juste un peu de temps, histoire de remettre de l'ordre dans ma vie, pour pouvoir par la suite l'accueillir comme elle le mérite.