❄Yes, let's hit the North Pole and live happily❄
— J'y ai bien réfléchi. Le mieux, pour la santé physique de mon fils, serait d'arrêter de le voir. Mais pour sa santé mentale, je pense que je vais les laisser continuer à se parler.
Izuku crut qu'il allait la prendre dans ses bras. Il avait eu peur, pendant un instant, qu'elle le force à couper les ponts. Elle avait beau être effrayante quand elle était en colère, Izuku comprenait maintenant que ce n'était que la démonstration de son amour pour son fils.
— Je vois bien que ce qu'il y a entre eux ne se limite pas à l'amitié. J'aimerais fixer quelques règles, cependant, si vous êtes d'accord.
Madame Midoriya et son fils hochèrent la tête en même temps. De toute façon, ils n'étaient pas en position de refuser. Izuku aurait fait n'importe quoi si ça lui avait permis de retrouver Shoto.
— Premièrement, je ne veux plus que vous vous voyez dehors en hiver. Tu entreras dans la maison et tu iras dans sa chambre pour ne pas qu'il attrape froid avec les courants d'air. Mais avant de le voir, tu passeras par la salle de bain pour te laver les mains et te mettre du gel antibactérien. Tu porteras un masque, aussi, quand tu lui parleras. Ça limite les risques au maximum. Deuxièmement, je veux bien le laisser sortir de temps en temps, mais à quelques conditions.
Izuku haussa les sourcils. Il n'en demandait pas tant. Il se rendait déjà compte de l'immense chance qu'il avait que madame Todoroki le laisse continuer de voir son fils, alors les laisser continuer leurs balades à vélo, c'était inespéré. Il ouvrit grand ses oreilles pour mémoriser toutes les règles qu'elle poserait. Il était prêt à respecter chacune d'entre elles à la lettre.
— Tu ne dois pas le laisser faire trop d'efforts. Même s'il te dit que ça va, si tu le vois se fatiguer, tu lui dit d'arrêter de faire sa tête de mule et tu l'empêches de marcher avant qu'il ne se soit pas un minimum reposé. Je ne veux pas que tu le laisses seul. Et je ne veux pas que vous alliez je ne sais où sans masques et sans gel antibactérien. C'est bien clair ?
Izuku avait hoché la tête une nouvelle fois. Madame Todoroki avait alors retrouvé la douceur dont elle avait fait preuve en arrivant chez eux, et le repas s'était fini sur une conversation banale entre deux mères à qui leurs enfants en faisaient voir de toutes les couleurs.
Izuku avait respecté ces règles, et ce jusqu'à la fin du lycée. Shoto avait été mis au courant des conditions imposées, et il n'avait pas protesté. Izuku avait été gêné, au début, lorsqu'il était entré dans la maison aux rideaux rouges pour la première fois. L'intérieur ne ressemblait pas à la maison du Père Noël comme il se l'était imaginé, mais l'atmosphère restait chaleureuse et accueillante.
Comme prévu, la mère de Shoto l'avait conduit à la salle de bain pour se nettoyer les mains et les désinfecter. Elle lui avait ensuite donné un masque avant de lui indiquer la chambre de Shoto, et était retournée dans le salon pour continuer son feuilleton. Izuku avait eu la boule au ventre. Ce n'était pas pareil que lorsqu'ils se voyaient dehors. Là, il allait quand même entrer dans la chambre de son copain. Ce n'était pas anodin, et ce même s'ils se connaissaient depuis des années.
Mais comme d'habitude, Shoto avait su trouver les mots justes pour le détendre. Une petite moquerie sur ses épaules recroquevillées qui le faisait ressembler à un pingouin avec un balai dans le cul, et Izuku se sentit comme chez lui. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait la chambre de Shoto, il l'avait déjà bien assez observé derrière la fenêtre, mais ça changeait la donne d'être à l'intérieur. Il voyait enfin les rideaux rouges du point de vue de Shoto.
— Dis, je me suis toujours demandé... Pourquoi tes rideaux sont toujours fermés ? Quand je ne suis pas là, je veux dire.
— Parce que je ne veux pas voir le monde extérieur. Il est là, à portée de main, mais je ne peux pas l'atteindre. Alors je ferme mes rideaux pour ne pas le voir, pour être moins triste.
Izuku acquiesça. Son masque le grattait un peu, mais il n'allait pas s'en plaindre. Il rejoignit Shoto sur son lit, et s'y assis sur le bord.
Tel était devenu leur nouveau quotidien. Pour l'hiver, du moins. Car quand revenait le beau temps et les douces températures, ils reprenaient leurs bonnes vieilles habitudes. Shoto entrouvrait la fenêtre tandis qu'Izuku faisait le pitre dans son jardin. Ils l'aimaient bien, cette routine. Qui encore une fois, ne changea pas quand bien même Izuku venait d'arriver au lycée.
Le trajet entre son établissement et la maison de Shoto était encore plus grand que celui du collège, mais Izuku ne sembla même pas le remarquer. Il avait tellement hâte de retrouver son ange à chaque fin d'après-midi qu'il ne se souciait même plus du temps qu'il passait sur son vélo. Vélo qui avait d'ailleurs changé depuis le collège, puisqu'il avait beaucoup grandi. Madame Midoriya avait profité de son anniversaire de ses quinze ans pour lui offrir un vélo flambant neuf — l'autre commençait vraiment à dépérir, à force d'être utilisé tous les jours.
Shoto avait laissé tomber les cours avec sa mère qui n'avait plus la capacité d'assurer les cours du lycée. Il s'était donc mis à suivre des cours par correspondance sur internet. Ça lui faisait du bien, il avait enfin l'impression de ressembler un peu plus à un élève lambda.
Qui dit lycée dit également premier amour. Et Izuku avait la côte malgré ses quelques boutons d'acné sur le visage. Il était doux et gentil avec les filles, et plutôt beau, en plus d'être bien bâti. Néanmoins, son coeur était déjà pris, et il ne pensait qu'à Shoto. Ça se voyait comme la carotte au milieu du visage d'un bonhomme de neige qu'il était amoureux. Et ça, même les filles les plus éprises l'avaient remarqué.

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Snowman
FanfictionC'est officiel, Izuku s'est entiché d'un bonhomme de neige. Il aimerait bien faire fondre son cœur, mais mister Snowman ne semble malheureusement pas très réceptif à ses avances. Son regard est froid et ses paroles sont tranchantes comme des stalact...