~ Chapitre 8 ~

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Un mois et demi plus tard....


Je fixe d'un oeil mauvais la barrière en métal entre la voie 9 et la voie 10. Je sais que je dois traverser le mur qui me fait face pour accéder à la voie 9 3/4, je l'avais lu dans un livre sur Poudlard, mais je ne m'étais jamais imaginée le faire, moi. 

John m'avait déposé à la gare King's Cross et je lui avais dit qu'il pouvait y aller, que ce n'était pas la peine qu'il m'accompagne, étant donné que je savais comment accéder à la voie où se trouvait le Poudlard Expres. Je lui avait aussi dit ça car je ne voulais pas m'attarder sur les au revoir juste avant de monter dans le train. Je me pince légèrement le bras, vérifiant que je ne rêvais pas. Je me trouve vraiment là, face au mur qui va me mener vers un train qui me mènera lui à l'école des sorcier? Une école où je ne voulais pas aller il y a six ans? Si on m'avait dit, il y a six ans, où même il y a six mois, que je rentrerais à Poudlard à mes 16 ans, je lui aurait rit au nez et proposé d'aller voir un psychiatre. 

Mais beaucoup de choses ont changé. 

Je regarde la grosse horloge qui est accrochée dans la gare et constate qu'il est 9h. Le train part à 9h30. Oui je voulais venir assez en avance pour croiser le moins de gens possible et trouver un compartiment vide. En plus, je décide être en retard. Bien sûr si je restais bloquée devant la barrière à franchir, j'allais finir par être en retard.
Je finis par prendre une grande inspiration, ressere mes mains autour de mon chariot où sont posées mes malles dessus, puis prend appuie sur mes pieds avant de commencer à courir vers la barrière, les yeux fixés sur celle-ci. Alors que je redoutais de foncer dans le mur et de me casser le nez, une sensation chaleureuse me parcourt au moment où je pénètre la barrière. Même si je savais que normalement je n'allais pas foncer dans le mur, la surprise prend tout de même place en moi alors que j'arrive de l'autre côté de la barrière. Je me retourne pour toucher le mur en brique que je venais de traverser, ayant du mal à y croire, avant de regarder devant moi où se trouve le train rouge vif. Je ne peux m'empêcher d'être émerveillée face à la vue du train et commence à marcher vers celui-ci. Comme je l'espérais, il n'y a pas encore beaucoup de gens mais ça ne tarderait pas à changer. Je me dépêche alors de donner mes malles au bagagiste, sans oublier de prendre mon sac où se trouve ma robe de sorcière, et de rentrer dans le train. Mon expression émerveillée ne quitte pas mon visage alors que j'arpente les couloirs de notre moyen de transport. Je regarde autour de moi comme un enfant qui voit de la neige pour la première fois de sa vie. Avant que je ne m'en rend compte j'arrive vers l'arrière du train et je décide de commencer à chercher un compartiment vide. Il ne me faut pas longtemps pour en trouver un et je m'installe directement dedans. Même si une année d'étude à Poudlard n'est pas inscrite sur ma liste de choses à faire avant de mourir, je ne dis pas non à plusieurs heures tranquilles dans un train rouge vif pendant lesquelles je pourrais observer le paysage défiler et lire sans être dérangée. Ce trajet m'apparait comme une échappatoire de quelques heures. Une échappatoire de ma vie pendant une demie journée. Une échappatoire que j'aimerais qu'elle dure une éternité. Pouvoir profiter du calme pendant un petit moment me va très bien. 

Malheureusement, ce calme est vite interrompu par la porte du compartiment qui s'ouvre, me sortant de ma bonne humeur. Le visage d'une fille, un peu plus jeune, passe dans l'encadrement de la porte.

- Excuse moi, est-ce que ces places sont prises? demande-t-elle en indiquant les places vides dans le compartiment.

Je soupire. Je n'avais pas pensé à ça. Le fait que le compartiment est presque vide, à part moi, risquait d'attirer d'autres personnes qui voudront s'asseoir ici. Je tourne le regard vers la fille et lève un sourcil.

- Oui, tout est pris, finit je par lâcher.

La fille souffle avant de ressortir de mon compartiment. Je me laisse tomber en arrière, de façon à être adossée contre le dossier, les bras croisés sur ma poitrine. La porte s'ouvre de nouveau, me faisant me redresser et jeter un oeil mauvais à la personne qui vient d'ouvrir cette porte.

Une Sorcière A PartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant