Une Sorcière A Part

~ Epilogue ~

PDV Vida:

La porte de la grande salle s'ouvre dans un bruit sourd. Je serre mes mains fort entre elles dans mon dos alors je reste bloquée dans l'encadrement. Tous les regards se tournent vers moi. Des centaines de regards sont rivés sur moi alors que je sens la peur monter. Je balaye la salle du regard, passant des visages des Poufsouffles à ceux des Serpentards avant de passer aux Gryffondors puis aux Serdaigles et finalement à la table des professeurs. Ils sont tous là. A part Elie. A part Ian. Ils sont tous assis autour de leur tables respectives, attendant que la nourriture du soir face son apparition aux milieu des tables. Comme par magie. Comme tous les soirs. Sauf que cette fois-ci, une chose diffère des soirées habituelles. Cela est dû à la présence du tabouret posé sur l'estrade devant la table des professeurs, avec sur celui-ci posé le fameux vieux choixpeau. Un choixpeau que je n'ai jamais beaucoup respecté. Probablement dû au fait que classer les gens dans des cases me répugne. Mon regard s'arrête sur la professeure assise juste derrière le choixpeau, au milieu de la table des professeurs. McGonagall. Celle-ci m'offre un sourire, un vrai sourire sincère pour une fois, en se levant pour contourner la table et venir se poster à droite du tabouret. Apparemment elle s'est portée volontaire pour assister ma répartition, prétextant que c'était un moment particulièrement important dans ma vie et qu'elle voulait le faire elle, personnellement, enlevant cette responsabilité à Giminez. Si on me demande mon avis, Giminez a trop de haine envers moi pour vouloir faire ma répartition, ce qui a obligé McGo à m'assister. L'ancienne professeure de méthamorphomage m'offre un sourire encourageant, m'intimant à m'avancer vers l'estrade. La pression est présente en moi. Je ferme les yeux et inspire un bon coup. L'image d'Elie se projette presque automatiquement dans mon esprit me rappelant pourquoi je fait ça:

 "- Vida, je veux que tu me promets qu'un jour tu te fera répartir par le choixpeau

Je l'interrompt en levant un sourcil dans sa direction.

- Quoi? Pourquoi ?

- Juste écoute moi, je veux que tu me promets d'aller te faire répartir par ce choixpeau un jour et ce jour là tu verras que quelque soit la maison dans laquelle tu seras envoyé, tes amis, tes proches, moi, on te verra de la même façon que maintenant, et toi aussi tu devras te voir de la même façon. 

Je fronce les sourcils, pas convaincu par cette promesse qu'elle veut me faire faire. 

- C'est en affrontant ses peurs qu'on arrive à les vaincre. Tu as peur de ce qui arrivera à la suite de ta répartition, et il n'y a qu'une façon pour le savoir. Et le faire te libérera d'un poids, j'en suis sûre.

Je soupire, succombant sous ses paroles.

- Promets le moi Vida.

- D'accord, je te le promets, fais je en la regardant dans les yeux."

J'aborde un sourire triste. Elle ne sera pas là pour me prouver qu'elle me verra de la même façon après ma répartition mais je lui ait fait une promesse, et une promesse ça se tient. Et puis, j'ai mes autres amis qui sont là et sur qui je peux compter. Je rouvre mes yeux, laissant tomber mes bras le long de mon corps, et souffle fortement pour relâcher la pression avant de commencer à m'avancer lentement dans la Grande Salle. Je marche d'un pas hésitant entre les tables de Gryffondor et Serpentard. Je scanne les Serpentards du regard pour analyser les personnes de la maison dans laquelle je crains être envoyée. Je me rends rapidement compte que la majorité des familles dont leurs enfants sont assis à la table des verts et argents ont combattu de notre côté dans la bataille contre ma mère. Je reconnais Scorpius Malefoy tout comme Albus Potter qui m'offre un sourire. J'étais légèrement surprise quand j'avais découvert que Drago Malefoy avait combattu au côté de Ron et Harry pendant cette bataille mais Harry ne semblait pas surpris du tout. Mon regard glisse alors vers la table des rouges et or. J'aperçois Rosé qui m'offre un petit sourire triste. Robbie qui est assis à côté d'elle m'offre un sourire accompagné d'un clin d'oeil discret. Kéo, assis de l'autre côté de Rosé, a la tête baissé, le regard rivé sur l'assiette posé devant lui et les mains jointes sur la table. Il ne m'a pas adressé un mot depuis la fin de la bataille. L'idée qu'il me pense coupable pour la mort d'Ian me fend le coeur, car au fond de moi je pense comme lui. Je baisse les yeux l'instant d'une seconde pour reprendre le contrôle de mes émotions. En relevant la tête, je tombe sur Alan, assis en face de Rosé, il est retourné sur le banc pour être tourné vers moi. Il me fait un petit signe de tête, un sourire sur le visage. Puis mon regard se pose enfin sur James. Assis en face de Robbie, il est également retourné vers moi et ne me lâche pas du regard alors que je marche le longs des tables, venant à peine d'accomplir la moitié de la distance entre la porte et l'estrade. Un sourire n'est pas présent sur son visage mais j'aperçois comme un air de fierté sur son visage avec ses yeux qui pétillent. Je soutient son regard le plus longtemps possible, oubliant les centaines d'autres regards posés sur moi, me sentant en sécurité en focalisant mon attention sur ses yeux. Il m'envoie un petit rictus accompagné de deux haussements de sourcils successifs au moment où je dois le dépasser, coupant notre contact visuel. Une légère chaleur encercle mon coeur et fait naître un léger sourire sur mon visage avec une sensation de légèreté alors que je concentre mon attention sur l'estrade qui se trouve plus qu'à quelques pas de moi. Je m'arrête à quelques centimètres des escaliers précédant l'estrade et porte mon attention sur McGonagall. Elle me sourit et porte le petit bout de parchemin, qu'elle tenait dans sa main, devant ses yeux pour pouvoir lire ce qu'il y avait écrit dessus. Le protocole veut que chaque élève qui se fait répartir soit appelé par son prénom et nom de famille avant sa répartition. Alors malgré le fait que je soit la seule élève qui se fasse répartir et que toute l'école sache parfaitement qui je suis, la directrice a insisté pour que nous respectons cette règle.

- Vida Black! appelle-t-elle.

Un petit sourire en coin se dessine sur mon visage alors que quelques exclamations de surprises et de chocs se font entendre dans la Grande Salle. J'avais insisté en contre partie à prendre le nom de famille de mon père. Néanmoins, même si tout le monde savait que ma mère était Alicia Murphy, peu de personnes connaissaient le nom de famille de mon père. Jusqu'à maintenant. J'offre un sourire à McGonagall avant de monter les escaliers et de m'avancer vers le tabouret. Elle relève le choixpeau pour me laisser m'asseoir et je retrouve les centaines de yeux des élèves fixés sur moi en prenant place sur le tabouret. Je dirige presque machinalement mon regard vers la table des Gryffondor et trouve rapidement le regard de James. Celui-ci m'offre un signe de tête encourageant en me faisant un clin d'oeil. Je le remercie du regard alors que Minerva McGonagall pose enfin le choixpeau sur ma tête.

- Hum, intéressant, s'exclame tout d'un coup une voix qui me fait presque sursauter.

La voix m'arrive à l'oreille et ne semble pas avoir été entendu par les autres. Je réalise alors que c'est la voix du choixpeau et me retiens de me racler la gorge pendant que le choixpeau reprend de plus belle.

- Ton cas m'a l'air complexe. Descendante d'une puissante famille de mage noire, les Blacks, mais aussi descendante des Serdaigle. Voyons, où est-ce que je vais t'envoyer? Poufsouffle? Non, désolé de te l'annoncer mais tu n'es certainement pas une Poufsouffle, tu ne penses majoritairement qu'à toi-même. Et rien que ton petit sourire que tu viens d'afficher face à cette remarque me donnerait envie de t'envoyer à Serpentard. Mais je ne suis pas encore à cent pour cent certain que c'est cette maison qui te poussera à accomplir les meilleures choses. Peut-être qu'en t'envoyant là bas tu auras plus vite tendance à suivre les traces de ta famille.

Il prend une pause et je pourrais presque jurer l'entendre réfléchir.

- Hum, voyons, recommence le choixpeau. Tu es courageuse, mais ce n'est pas ça qui te pousse à agir. C'est ta détermination qui te pousse à l'action, tes impulsions majoritairement irrationnelle et égoïstes. Et c'est ta créativité et ton intelligence qui te permettent à chaque fois de t'en sortir. C'est une affaire difficile. Voyons, voyons. Oui je crois que j'ai trouvé. Ça m'a l'air la meilleure option. Serdaigle !

Fin!!!