Chapitre 6

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 Deux jours plus tard, Pierre reprenait le volant en direction de La Hague. Depuis la nuit où ils avaient beaucoup parlé, ils n'avait pas eu de discussions sérieuses et finalement c'était pas plus mal. Il avait bien l'impression que ça lui avait fait du bien d'en parler, il savait que ça allait marcher. Mais il s'inquiétait toujours au sujet de Ben, il ne voulait pas le forcer et s'il le faut il attendra encore 10 ans pour savoir. 

- Eh Pierre, je me disais! On pourrait faire une activité sur l'eau genre planche à voile, surf, ça pourrait être drôle sachant que je n'en ai jamais fait et j'imagine que toi non plus. 

- Alors, en fait si, j'ai déjà fait de la planche à voile. De haut niveau en plus. 

- Mais non, tu me fais marcher, tu m'en as jamais parlé! C'est toujours le basket, le basket, le basket. 

- Bon oui d'accord, peut-être pas de haut niveau mais tous les étés j'en faisais quand j'allais en vacances avec mes parents. Donc, j'ai quelques bases, je pourrais t'apprendre si tu veux? 

- Ce serait avec grand plaisir! 

- Ok bah on verra dans quel coin on fait, faut quand même qu'il y ait du vent. 

Une musique s'éleva dans la voiture, Pierre se dit: encore une musique country? Il a vraiment mis la dose. 

- Ben faudrait vraiment qu'on fasse une musique country, ce serait incroyable. 

- C'est vrai qu'on avait dit qu'on allait faire ça, ça pourrait être une occupation comme une autre. Oh regarde Pierre, y a une plage elle à l'air vraiment pas mal, ça te dit on va se baigner? Il fait beau, autant en profiter. 

- T'as raison, allons-y! 

Ils sortirent de l'eau, frigorifiés, même si c'était le début de l'été, l'eau n'était pas encore très chaude. Pierre remarqua que son ami tremblait de froid et hésita à le prendre dans ses bras pour le réchauffer mais il se ravisa. Depuis quelques temps, il avait ses envies de toujours être plus proche de lui, c'est vrai que Ben était moins dans le running gag du "collègue" et se laissait plus aller. Mais   il ne voulait pas trop y penser, la vérité était qu'il avait plus peur qu'autre chose de penser à ses sentiments envers lui. Il voulait prolonger ces moments d'amitié sincère le plus longtemps possible.

Le soir, ils avaient décidé de faire à manger (pour une fois) et de rester tranquille dans le van. Ils avaient préparé des fajitas et elles étaient succulentes. 

- Tu sais que je me suis toujours dit que ce serait une expérience de ouf d'ouvrir un restaurant ou je sais pas un camion tu vois, faire plaisir aux gens mais en même temps je me dis que ça doit être tellement dur de donner de soi chaque jour alors que parfois t'as juste envie de voir personne, dit Ben, l'air pensif. 

- Bah tu sais quoi, je te vois tellement faire ça et puis avec chef Verrecchia t'es sur la bonne voie maintenant faudrait trouver un jeu de mot avec ton nom, sinon c'est pas drôle. 

- Si j'ouvre un salon de thé, café, ça pourrait être le Verrecchiafé? Pas terrible hein? Aie il va falloir que je me creuse les méninges moi. Plus sérieusement, je pense que je le ferais un jour mais je pourrais clairement pas le faire seul tu vois, faudrait que quelqu'un me rejoigne dans cette aventure parce que seul j'y arriverais jamais. Vraiment un rêve de gosse de faire ça, comme dirais Lucas. 

- Je peux toujours t'aider en cuisine...

- Nooon ça ira, ça ira Pierre mais merci quand même. Je ne veux pas que mes clients aient une intoxication alimentaire avec tes fameux plats sucré/salé. 

- Bon bah tant pis, dit Pierre avec un air triste.

- Après on sait jamais, ça peut plaire à 1% des Français mais peut-être que niveau compta j'aurais besoin d'aide, tu sais moi et les maths on est pas les meilleurs amis du monde. 

- Tu serais chaud pour qu'on fasse un truc ensemble, dans un domaine qu'on ne connaît pas tellement? 

- J'ai envie d'un peu de folie dans ma vie donc pourquoi pas? Ca te dit on continue la conversation sur le toit du van? Le ciel est dégagé, on voit bien les étoiles ça va être magnifique. 

- Aller, on y va! 

Quelques minutes plus tard, ils avaient installé quelques coussins et une couverture car la nuit avait rafraichit l'atmosphère...

Nos blessuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant