Chapitre XII :

35 5 6
                                    

Le samedi suivant ce mercredi bien reposant. Ama avait pu échapper à sa colle, le professeur Baiard avait dû se retirer dans le bureau de McGonagall et l'avait congédié plus tôt, Ama s'était donc hâtée de rejoindre Ginny qui l'attendait pour aller à Pré-Au-Lard.

Elle prit vite son autorisation et rejoignit la jeune rousse dans la cour, son amie l'attendait en tapant du pied et en poussant des jurons.

— Je suis là ! cria Ama en sautant près d'elle.

— Dieu merci j'allais finir par cuire et réduire la terre à néant ! grogna Ginny en montrant le trou qui s'était creusé à force de frapper du pied.

— Oui bah désolée, déjà je te ferai signaler que j'ai pu partir plus tôt je trouve ça pas mal, rétorqua Ama en levant fièrement le menton.

— Mouais. Allez on y va ! Avec un peu de chance le ou la psychopathe qui nous surveille ne nous suivra pas jusqu'à Pré-Au-Lard ! pesta Ginny avant de se diriger à grande enjambées vers Rusard qui s'apprêtait à quitter son poste.

Ama la rejoignit rapidement, elle montra son autorisation pour aller au village, avec un bougonnement et un regard noir Rusard hocha la tête et laissa les deux amies sortirent.

— Dépêchez-vous ! J'ai des punitions à préparer ! grogna-t-il.

En levant les yeux au ciel Ama s'exécuta et poussa Ginny devant elle pour qu'elles ne subissent pas le courroux du vieux et grincheux concierge.

Les deux amies se dirigèrent donc vers le village sous un ciel ensoleillé, grommelant contre Rusard et son manque flagrant de politesse.

— Il est pire qu'un vieil ours mal léché ! s'indigna Ginny.

— Il vit dans l'ancienne époque avec ses punitions aussi, il n'est toujours pas habitué. C'est normal qu'il se comporte ainsi, tempéra Ama avec un brin d'humour.

— Tu n'as pas tort. Mais McGonagall ne doit pas être toute jeune non plus et elle est bien mieux ! fit remarquer Ginny.

— Evite de lui dire ça, elle ne risque pas d'apprécier ! s'esclaffa Ama, incitant Ginny à faire de même.

— Je ne suis pas folle merci !

Toujours en riant, les deux amies se baladèrent dans le village. Elles allèrent vite au café des Trois Balais, assoiffées, elles commandèrent toutes deux des bièraubeurres au gingembre. Gardant leur routine habituelle, les deux amies discutèrent de choses banales et légères, discussion légère qu'elles n'avaient que lorsqu'elles étaient en dehors de Poudlard qui leur causait de la pression.

— Au fait, tu as eu des nouvelles d'Harry ? demanda soudainement Ama.

— Rapidement. Il dit qu'être stagiaire c'est épuisant, mais il apprend des choses. Il n'a pas précisé quelles choses, mais il apprend.

— Et ces choses ne piquent pas ta curiosité ? s'étonna Ama.

— Bien sûr que si ! Mais il a promis de m'en parler quand on serait en face à face et qu'il sera sûr d'avoir tout compris, expliqua Ginny avec un sourire.

— Autour d'un dîner aux chandelles j'espère ! se moqua gentiment Ama.

— Parle pas de ça tant que Fred ne t'a pas lui-même invité à un tel dîner, contra Ginny avec malice.

— Eh ! C'est moi qui lui ai dit de ne pas essayer de me faire une invitation comme ça tant que je serai à Poudlard. Je serai capable de le tuer d'ennui en parlant des professeurs ! le défendit Ama en repoussant ses cheveux en arrière.

— Je te taquine ! Mais c'est sûr, pauvre Fred, il mourrait s'il t'entendait te plaindre des profs alors qu'il faisait ça lui-même il y a encore quelques années, ironisa Ginny les yeux levés au ciel.

— Ho ça va hein ! Je n'étais pas là pour juger !

Pour toute réponse Ginny s'esclaffa de plus belle et Ama put même sentir ses ondes de joie émanaient d'elle. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu aussi détendue, ce qui la rassurait.

Les deux jeunes femmes continuèrent de rire encore un instant avant de changer de sujet. Toujours en s'efforçant de garder un sujet léger et qui ne prêtait pas à confusion. Lorsqu'elles eurent finies, elles quittèrent le café et décidèrent d'aller à Zonko, les jumeaux ayant repris cette boutique, ils y étaient peut-être.

Mais lorsqu'elles arrivèrent devant, elles eurent la déception de voir que la boutique était fermée.

— Pfff, c'est nul ! Je comptais acheter deux-trois trucs ! pesta Ginny.

— Il y a de la lumière, l'interrompit Ama.

En regardant bien, elle voyait de la lumière et des mouvements. Ginny s'approcha à son tour et constata que l'Empathe avait raison, elles n'eurent pas le temps de se questionner que la pancarte indiquant « fermée » se faisait retourner pour montrer que la boutique était ouverte. Les deux élèves entrèrent alors dans la boutique, bousculant la personne qui avait retourné la pancarte.

— He ! Mais faites attention bon sang ! déclara la personne.

Ama n'eut aucun mal à reconnaitre la voix, mais l'Empathe laissa à Ginny l'honneur de présenter la personne.

— Harry !

Puis elle sauta dans les bras du jeune homme à la marque d'éclair.

— Tiens Harry tu tombes bien, Ginny me disait qu'elle voudrait que tu l'invites à un dîner aux chandelles, déclara Ama en guise de bonjour.

— PARDON ?! s'exclama Harry surpris.

— Elle ment ! On a eu une discussion sur les dîners aux chandelles et bref, ça a mal finit pour toi et Fred, expliqua Ginny sans donner les détails tout en tailladant Ama d'un regard noir.

— En parlant de Fred, évitez de lui dire la moindre chose qui pourrait l'énerver. Ron lui a fait une blague ce matin, j'ai cru qu'il allait l'étrangler, fit Harry la mine sombre.

— Que lui arrive-t-il ? demanda Ama soucieuse.

— Tu ne lui as donné aucune nouvelle. Déjà ça ne l'a pas mis de bonne humeur, commença Harry.

— Et qu'a put dire Ron ? demanda Ginny en s'écartant d'Harry.

— Hmmm. Je ne sais pas si c'est à moi de le dire, enfin, c'est mon meilleur ami quoi.

— Harry. Ne me force pas à t'hypnotiser pour savoir ce que tu caches, prévint Ama menaçante.

Ce n'était pas qu'elle voulait absolument savoir quelle ânerie Ron avait put sortir, mais si cela pouvait l'aider à apaiser Fred ça l'aiderait grandement. Surtout que, sans le vouloir, elle était une cause de la colère de Fred.

— Je sais. Comme je sais que tu ne mettras jamais ta menace à exécution, mais comme tes regards noirs me suffisent amplement je vais te répondre, soupira Harry.

— Je l'admets, tu as raison, je ne mettrais jamais cette menace à exécution. Alors ?

Harry prit du temps à répondre, comme s'il réfléchissait une dernière fois à ce qu'il allait dire.

— Tu attends le déluge ? demanda Ginny.

— C'est bon, c'est bon. Il a dit à Fred que si tu ne répondais plus Ama, c'était pour dire que tu le quittais, finit par soupirer Harry après un dernier instant de réflexion.

La Mélodie du Temps. Tome I : Souvenirs de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant