Chapitre XXII :

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La vie avait repris son cours normal au Terrier, Ama avait apaisé Molly pour que Ginny ne se fasse pas littéralement tuer, l'Empathe n'était plus redevable à Ama vis-à-vis de son combat, quant aux jumeaux c'étaient eux qui faisaient la misère à Molly dorénavant.

Lupin était également venu, il prenait son congé et resterait une semaine ou deux, avec Teddy bien entendu, le petit garçon avait déjà bien grandit, commençant déjà à marcher Ama prenait plaisir à jouer avec lui et à voir ses cheveux prendre plusieurs couleurs comme ceux de sa mère, bien que sa couleur préférée reste le bleu.

Comme Tonks il était un métamorphosage, sa mère avait péri un an plus tôt à la bataille de Poudlard, le cœur serré, Ama se souvint de la jeune Auror qui avait confié à Ginny et l'Empathe qu'elle était enceinte sans le dire aux autres, disant que les deux jeunes femmes avaient aussi le droit à leurs petits secrets.

A cette pensée, Ama sourit, se disant que Tonks avait gardé sa bonne foi jusqu'au bout en venant à la bataille de Poudlard malgré son bébé. Elle était morte en guerrière juste et loyale.

Plongée dans ses souvenirs de la jeune Auror aux cheveux rose chewing-gum Ama n'entendit pas Molly qui l'appelait du rez-de-chaussée, c'est seulement lorsque la mère des Weasley haussa fort la voix que l'Hypnotiseuse sortit de sa transe et jugea raisonnable de descendre.

Elle descendit donc, se demandant pourquoi tant d'agitation, elle n'avait pas le souvenir de quelque chose de particulier en ce jour. La fin de l'année scolaire pour Ginny n'aurait lieu que dans deux jours, donc ça ne pouvait pas être ça.

Mais Ama devait avoir la mémoire courte, car lorsqu'elle arriva dans le couloir d'entrée elle vit Ginny qui se faisait sermonner par Molly. La jeune sorcière portait un pansement sur le nez et était toujours habillée de sa robe de Gryffondor couverte de poussière.

— Non, mais franchement je n'ai jamais autant subi de honte en si peu de temps ! pesta Molly.

En entendant ça, Ama eut un soupçon de raisonnement qui pénétra son esprit et émit une hypothèse sur la venue de Ginny deux jours trop tôt.

Elle avait été renvoyée.

— Ils sont forts, très forts, déclara Ginny à l'adresse d'Ama le regard flamboyant.

Et cela confirma l'idée d'Ama, Lucie et Zacharias avaient encore frappé. Et encore très fort, ils avaient réussi à faire renvoyer Ginny qui, parmi toute la bande d'Harry, était sûrement la seule qui n'avait jamais eu rien de concret à se reprocher.

— Et j'ai peur que ce ne soit que le début, soupira Ama pour elle-même.

L'Empathe resta avec son amie tandis que Molly la sermonnait, le regard brillant ardemment de colère elle semblait épuisée. Ce qu'Ama comprenait, elle et Ginny lui avaient rendu la vie dure en l'espace d'un mois à peine.

Décontractée, Ama se relâcha et put ressentir les fortes ondes de colère qui émanaient de Ginny, mélangées à de la rancune, du dédain et de l'amertume l'Empathe aurait presque peur d'être Lucie et Zacharias à cet instant si elle n'avait pas trouvé qu'ils méritaient des sentiments négatifs.

Cela étant, elle craignait tout de même un peu pour leur vie si jamais ils recroisaient Ginny.

La sorcière semblait sur le point d'exploser en sanglots ou de colère, lorsque Molly la laissa enfin en fulminant. Ginny n'attendit pas un instant et sortit dehors suivie d'Ama, curieuse, elles coururent un peu et lorsqu'elles furent assez éloignées Ama eut l'horreur de voir Ginny hurler comme elle n'a jamais hurlé.

— JE LES HAIS ! JE LES HAIS ! hurla-t-elle à tue-tête.

Ama sentit son cœur se craqueler en entendant Ginny hurler ainsi, elle aimait tant Poudlard, il ne lui restait plus qu'un an, et ces idiots lui avaient retiré ce privilège. Et Luna ?! Comment ferait-elle toute seule ? Hermione en était à sa dernière année et Arwen aussi, comment la Serdaigle ferait-elle désormais seule et désarmée ?

Cette idée donna un regain d'énergie à Ama, il était hors de question que Luna affronte sa dernière année seule, elle ne savait pas comment, mais l'Empathe trouverait une solution pour qu'elle puisse être avec Ginny.

Cette dernière continuait d'hurler, elle ne pleurait pas, ne lâchait pas une seule larme, non, elle criait juste, elle évacuait ses émotions négatives enfouies qu'elle s'efforçait de garder pour elle. Compatissante, Ama s'approcha prudemment et, lorsqu'elle fut près de la rousse, la prit dans ses bras.

Elle devait beaucoup de choses à Ginny, elle qui ne l'avait jamais trahie, jamais abandonnée, elle avait besoin d'aide en ce jour. Et Ama était-là, heureuse de pouvoir lui apporter le soutient que son amie lui avait apporté durant les dernières années.

— Tout ira bien Ginny, je suis là, murmura-t-elle tandis que Ginny répondait à son étreinte.

— Tu n'aimes pas cette phrase et tu n'y crois pas, pourquoi moi si ?

— Parce que cette fois-ci c'est moi qui l'a dit, répondit Ama en souriant.

— Tu sais que parfois tu es aussi idiote que mes frères ? Voir pire ? soupira Ginny bien qu'Ama sente son amusement.

— N'est-ce pas ce qui fait que tu m'aimes tant ?

— Tu sais bien que je ne répondrais jamais à cette question.

— Comme tu sais bien que je connais déjà la réponse.

Ama sentit Ginny pouffer faiblement, heureuse elle resta ainsi avec son amie durant un moment. Ginny avait fini d'hurler, calmée, elle retrouvait une respiration calme tandis qu'Ama se perdait dans la contemplation du champ autour d'elles.

Ce champ dans lequel elle s'était perdue il y a quelques années, dans lequel elle avait découvert qu'Erso, sont soi-disant père, était un Invisible. Ce champ aimait bien faire souffrir Ama, soit par la trahison, soit par le physique, soit en entendant l'un de ses proches souffrir tout simplement.

— Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? Aucune de nous deux n'a fini son année en entière, Arwen et Luna sont seules, Zacharias et Lucie ne vont pas lâcher prise. Alors, on fait quoi ? demanda soudainement Ginny.

Certaine de la réponse, Ama s'écarta et posa ses mains sur les épaules de Ginny pour qu'elle la regarde droit dans les yeux, ses yeux bleu nuit plongés dans ceux bruns de Ginny. Elle prit une grande inspiration, mesurant une dernière fois le poids de ses paroles et déclara, sûre d'elle :

— On va faire ce qu'on sait faire le mieux. Ce qu'on a toujours fait sans le vouloir, sans le savoir. Ce qui nous a coupé tant de fois le souffle, ce qui nous a brisé, ce qui nous a détruit, mentalement et physiquement.

Ama se tût un instant pour laisser le temps à l'esprit de Ginny de comprendre ses paroles, la sorcière parut comprendre vu son teint blême, mais elle ne dit rien et laissa Ama finir.

— On va se battre.

La Mélodie du Temps. Tome I : Souvenirs de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant