Chapitre X :

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Le week-end suivant, Ama était occupée à ranger, encore, des dossiers pour le professeur Baiard, ce professeur avait visiblement une passion pour les vieux dossiers des anciens élèves et professeurs de Poudlard ! Il ne pouvait pas être un professeur de défenses contre les forces du mal normal qui s'intéressaient aux loups-garous et aux détraqueurs ?

Bien sûr que non ! Ce serait bien trop facile et pas assez compliqué.

Mécontente l'Hypnotiseuse ne fit même pas attention à la façon dont elle rangeait les dossiers, de toute façon elle reviendrait le vendredi suivant, donc elle rangerait son bazar du jour. Puis, ce n'est pas comme si ça l'importait vraiment, dans un mois et demi elle quitterait Poudlard et n'y retournerait jamais, à quoi bon se soucier de ça ? Elle avait déjà assez de pression avec les futurs examens qui approchaient à grand pas.

— Pfff, c'est épuisant le rangement, soupira-t-elle pour elle-même.

— Voilà ce qu'il arrive lorsque l'on joue avec le feu, déclara la voix perfide du professeur Baiard dans le dos d'Ama.

L'Hypnotiseuse ne lui accorda pas l'honneur de se retourner et continua son rangement comme si elle ne l'avait pas entendu, continuant son rangement sans ne plus se plaindre elle passa devant lui à plusieurs reprises sans lui accorder le moindre regard.

— M'ignorer ne vous avancera à rien mademoiselle, je pourrai compter cela pour de l'insolence.

Ama étouffa un juron entre ses dents, il avait raison, bien sûr qu'il avait raison il avait tout pouvoir sur elle ! Il fallait vraiment qu'elle se décide de cesser de jouer avec le feu.

— Que voulez-vous ? demanda-t-elle simplement.

— Moi ? Rien du tout. Au contraire de vous qui réclamez une horde de réponses.

— Et cela vous intéresse-t-il ? A moins que vous n'ayez réponse à mes questions, je ne vois pas l'objectif de poursuivre cette conversation.

— Il n'y a pas d'objectif, je fais juste un constat. Si je puis vous donner un conseil, ne cherchez pas la réponse tant que vous n'avez pas compris la question, répondit le professeur Baiard, son regard cherchant celui d'Ama.

Mais Ama ne le laissa pas croiser son regard et se détourna de lui, elle ne prendrait pas la peine de réfléchir à ses paroles ! Tout ce qu'il avait fait c'était lui faire perdre du temps dans sa tâche. Le soleil étant presque à son zénith, et sa colle touchant presque à la fin par la même occasion, Ama se dépêcha de ranger ses derniers dossiers, lorsque le professeur Baiard lui donna l'autorisation de sortir elle fila comme le vent.

N'ayant pas faim, elle ne passa pas par la Grande Salle, elle alla juste récupérer un livre de cours dans sa salle commune avant de descendre sous le sol auprès du lac, habituée à se mettre sous cet arbre où elle avait de l'ombre elle y allait dès qu'elle avait du temps livre désormais.

Mais cette fois-ci elle ne s'attendait pas à voir Ginny en dessous, les genoux serrés contre sa poitrine, le regard rivé sur l'Empathe, elle semblait attendre sa venue depuis un moment. Surtout qu'Ama pouvait sentir les ondes d'impatience émanant de la jeune femme.

— Enfin ! Je me demandais si Baiard ne t'avait pas égorgé ! s'écria-t-elle en guise de bonjour.

— Ginny...

— Pas de Ginny qui tienne ! Je t'ai laissé une semaine pour que tu te retrouves avec toi-même ! Mais là ça suffit, il faut qu'on parle ! rouspéta Ginny en s'asseyant en tailleurs. Maintenant assieds-toi et lis la lettre que Fred m'a envoyé, tu ne lui réponds plus et il commence à s'inquiéter !

— Je n'ai reçu aucune lettre de Fred depuis la dernière, celle où il parlait de la conversation surprise avec Molly et Lupin, se défendit Ama en prenant la lettre avant de s'asseoir.

L'Hypnotiseuse sortie la lettre de l'enveloppe, qui était déjà ouverte, et la déplia sans un mot.

« Chère Ama,

J'espère vivement que tu répondras à cette lettre cette fois-ci ! Je vais finir par croire que le professeur de défenses contre les forces du mal t'a tué avec ses heures de colle ! Alors je te prierai de bien vouloir répondre à cette fichue lettre sauf si tu veux que je débarque à Poudlard ! (Quoi que, ça ne me dérange pas tant que ça.)

Bref, je suis sérieux, c'est déjà assez éprouvant de ne pas pouvoir te voir pendant un an, si tu ne prends même pas la peine de répondre à mes lettres ce sera pire, pense un peu à moi enfin !

Alors réponds à cette lettre et dis-moi que tu vas bien, Ginny a dit à George que tu es fatiguée à cause de tes révisions tardives (ne te tue pas au travail s'il te plait), elle a aussi dit que t'es faite allumée par McGonagall, j'espère que ce n'est rien de grave.

Je me dois de te laisser, pour la centième fois, réponds, c'est la cinquième lettre que j'envoie.

A la prochaine,

F.W »

— Je... Je ne comprends pas... Je n'ai reçu aucune lettre, tu l'as bien vu aux banquets ! s'écria Ama le cœur serré par la culpabilité.

— Mais... C'est vrai maintenant que tu le dis. Et je suis sûre que Fred n'aurait jamais inventé ça. C'est étrange, admit Ginny soudainement songeuse.

— Je ne sais pas... Je ne comprends plus rien de toute façon ! fulmina Ama.

— Bon réponds-lui, je réfléchis, ordonna Ginny.

Ama hocha la tête et prit une feuille et une plume.

« Cher Fred,

Trop basique le Fred, je change avec Freddie depuis le temps que je devais te trouver un surnom. (J'avoue je cherche un peu à t'amadouer, je veux garder mes cheveux blanc.)

Je suis sincèrement désolée ! Mille et une excuses ne suffiraient pas, mais, je n'ai jamais reçu tes lettres précédentes.

Et je te promets que ce que tu veux que ce n'est pas une excuse inventée, enfin bref, je m'excuse encore pour le manque de réponses. Je ne comprends pas.

J'imagine que Ginny a expliqué que j'étais collée jusqu'à la fin de l'année, c'est officiel je bats tous mes records !

J'avoue que l'idée que tu reviennes à Poudlard ne me déplait pas. Mais bref, comme j'ai retenu les erreurs du passé, je vais t'expliquer. Slughorn a disparu pendant plus d'un mois, lorsqu'il est revenu il a parlé avec Baiard, mais d'après Arwen la tension était palpable. Ensuite j'ai légèrement collé une droite à Zacharias ce qui m'a valu l'honneur de me retrouver dans le bureau de la directrice, ce dernier était rempli de cartes et de parchemins que McGonagall s'est empressé de cacher.

Lorsqu'elle m'a renvoyé dehors, elle a dit que moi, Ginny et Arwen avions des soupçons et qu'on finirait par être dans le pétrin. Je pense que tu sais ce que ça veut dire, ça veut dire qu'il y a vraiment un problème.

C'est tout ce que je sais pour l'instant.

A très bientôt,

Ama. »

Ama se hâta de plier la lettre et de cacheter une enveloppe.

— Alors ? Une idée ? demanda Ama.

— La seule solution possible et rationnelle est que quelqu'un veut t'empêcher de parler à Fred. Mais, qui et pourquoi ?

— Tu as raison. Mais dans ce cas ça veut aussi dire qu'on... Qu'on est surveillé. Sinon comment la personne pourrait savoir lorsque Fred envoie une lettre et lorsque je suis censée la recevoir ? fit remarquer Ama.

— Arrête tu me files la chair de poule !

— On ne peut pas éviter la réalité.

— Je sais... Mais c'est flippant. On est surveillé ! s'époumona Ginny.

Ama acquiesça d'un signe de tête, le regard perdu sur le lac. Qui pouvait bien les surveiller ? Pourquoi ? Dans quel but ? Quel intérêt ? Ama connaissait-elle la personne ? Voir les personnes ?

Pourquoi, pourquoi, c'était toujours sur elle que cela tombait. Elle n'avait pas envie de se déprimer et de se prendre pour la plus malheureuse du monde car ce n'était pas le cas, mais comment pouvait-elle avoir autant de mauvaises nouvelles qui lui tombaient dessus en si peu de temps ?

La Mélodie du Temps. Tome I : Souvenirs de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant