Chapitre XXV :

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Les trois jours s'étaient écoulés, Lucie allait arriver dans la journée, Hermione en sautillait presque de joie, Ron restait comme d'habitude, en mode « je m'en fiche » Harry était partit, els jumeaux travaillaient, mais pour soutenir Ama et Ginny ils avaient décidé de venir chaque soir.

En effet, les deux renvoyées n'étaient absolument pas ravies de la venue de Lucie au Terrier, mais ça c'était visible depuis la lune.

Les deux amies s'étaient réfugiées dans leur chambre, espérant encore que tout ceci n'était qu'une mauvaise blague et que Lucie ne viendrait jamais. Rongées par le doute, elles avaient décidé de rester dans leur chambre pour se préparer mentalement.

Ginny faisait donc les cent pas tandis qu'Ama était allongée sur son lit, son carnet à croquis serré contre sa poitrine. Elle le serrait comme s'il allait la sauver de cet enfer, bien que ce soit impossible il était comme sa bouée de sauvetage.

— Bon Ama, j'ai réfléchi et je ne viens qu'à une seule conclusion, on est morte, déclara Ginny en stoppant sa ronde.

— Ah.

— C'est ta seule réaction ?!

— Même au bout de trois jours mon esprit est encore en état de choc, expliqua Ama son regard, cerné, rivé sur le mur.

— Tu te rends compte que ça devient grave là ?

— Aussi grave que de devoir vivre sous le même toit que la même personne qui a lancé des rumeurs et fait en sorte qu'on soit renvoyée ? répliqua Ama en trouvant la force de se redresser.

— Non, ça c'est un niveau imbattable.

Ama confirma d'un hochement de tête en se levant enfin du lit, elle posa le carnet et commença à prendre le relai de Ginny et à tourner en rond.

— Si Lucie est là, ça veut dire qu'on ne pourra plus enquêter. Mais ça veut aussi dire qu'elle va nous faire la misère, si mon esprit logique marche encore elle va chercher à nous détruire en retournant les autres contre nous, quoi que, pour moi c'est chose faite, commença-t-elle.

— Il n'y a qu'Hermione, Harry et Ron... tenta Ginny.

— C'est déjà trois personnes de trop, ta mère à aussi l'air de son côté. Ce qui fait quatre, mais si les jumeaux et toi êtes avec moi Molly ne dira rien car elle ne peut pas choisir entre ses enfants, donc ça ferait un quatre contre quatre, c'est égal, mais on sait toutes les deux qu'elle va trouver d'autres alliés, la coupa Ama.

— N'oublions par Arwen.

— N'oublions pas Zacharias.

— Tu marques un point, convint Ginny en se courbant d'exaspération.

— On est dans la panade.

Sans que Ginny n'ait le temps de répondre, Ama entendit la porte d'entrée qui claquait, puis des éclats de voix au rez-de-chaussée. Lucie était arrivée.

— Les filles ! Descendez ! cria alors Molly.

— Je n'ai pas envie de voir la face de Lucie, maugréa Ama.

— Moi non plus, mais mes tympans sifflent encore des cris de Maman, alors on descend, décréta Ginny.

Obligée d'admettre qu'elle avait raison, l'Hypnotiseuse descendit à la suite de Ginny qui semblait aussi tendue qu'elle, les muscles contractés, la mâchoire crispée, Ama tentait d'afficher une tête calme et de garder un regard posé, mais c'était plus compliqué à penser qu'à faire.

Les deux filles arrivèrent donc dans le couloir d'entrée où l'on entendait Hermione déblatérait avec Ron et Harry, Molly restait en retrait, les moins jointes, un sourire illuminant son visage.

Au centre de ce petit attroupement se trouvait Lucie, sa chevelure blonde relevée en un chignon impeccable, ses yeux bleu semblaient briller d'une joie, joie machiavélique lorsque l'on regardait bien, elle était vêtue d'une tenue assez aguicheuse. Une jupe rouge en dentelle lui tombant au-dessus des genoux et un décolleté plongeant blanc. Ama retint une grimace en voyant une telle tenue. Elle s'était vêtue ainsi pour faire bonne impression ou baver les garçons ? L'Empathe avait un réel doute là.

— Ho Ama ! Ginny ! s'écria Lucie en les voyant.

Elle s'approcha d'une légère foulée qui fit voler les dentelles de sa jupe.

— Bonjour Lucie, grognèrent les deux amies sans prendre l'effort de sourire, la regarder était déjà un supplice pour elles.

— Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'étais confuse en apprenant votre renvoi ! Je n'ai jamais souhaité cela ! commença Lucie d'une voix faussement triste. Et toi Ama je suis sincèrement navrée ! J'aurai dû me douter que tu avais de sérieux problèmes psychologiques pour t'en prendre ainsi à moi !

Ama sentit sa mâchoire se décrocher. Problèmes psychologiques ? Sérieusement ? Elle n'avait rien trouvé de mieux ? Et quel était ce jeu de comédienne ?! C'était horripilant, et le pire, c'est que tous à part Ginny y croyait.

— Hm pardon ? Des problèmes psychologiques ? répéta Ama.

— Oui ! C'est ce que je me suis dit, après tout tu étais amie avec Luna, puis tu attaques les gens sans raison... Comme cette Angelina il y a quelques années, Zacharias m'a raconté. J'en ai donc conclu que tu souffrais mentalement et j'ai décidé de te pardonner ! expliqua Lucie en prenant une voix enjouée.

Ama manqua d'exploser d'un rire malsain, déjà l'histoire d'Angelina revenait sur le tapis et elle n'aimait pas ça, car théoriquement c'était elle qui l'avait poussé à bout et elles avaient enterré la hache de guerre, mais en plus elle venait d'insulter gratuitement et discrètement Luna en sous entendant qu'être amie avec elle était signe de problèmes psychologiques et elle venait d'inventer un nouveau mensonge qui déplaisait fortement à Ama.

Et, pour finir, elle osait dire « je te pardonne » alors qu'elle avait envoyé Ama au sol et que cette dernière ne l'avait pas touché ?

— Ho. Eh bien j'imagine que je dois te remercier pour ta bonté d'âme, déclara-t-elle finalement.

L'Empathe voyait clair dans le jeu de la sorcière, elle voulait la pousser à bout pour qu'elle explose et donc donner raison à Lucie sur son agressivité, mais Ama était bien décidée à prouver son innocence, elle décida donc de faire comme si elle était la coupable jusqu'à nouvel ordre.

— Ho mais je t'en prie Ama ! On pourrait même être amie maintenant ! s'écria Lucie en bondissant dans les bras d'Ama qui se crispa à son contact.

L'Hypnotiseuse ne sut que faire, elle aurait tant aimé écarter Lucie et la voir tomber au sol, mais ce ne serait pas une bonne idée pour elle.

— Je te ferai tomber. Compte sur moi, tu mordras la poussière, murmura Lucie d'une voix mesquine au creux de l'oreille d'Ama pour que seule elle entende.

Puis elle s'écarta avec un sourire innocent et retourna à sa conversation avec Hermione qui semblait au seuil du paradis au contraire d'Ama qui avait pâlit et semblait attendre que Satan ne vienne ouvrir les portes de l'enfer.

— On est tombée en enfer Ginny, murmura-t-elle à Ginny en marchant à reculons pour retourner dans leur chambre.

Lorsqu'elles furent là-haut Ama répéta à Ginny ce que Lucie lui avait murmurer, la sorcière fut vite en colère et manqua d'exploser la fenêtre avec un énorme manuel. Mais le hasard du destin en décida autrement, au moment où Ginny s'apprêtait à jeter le manuel, un hibou grand-duc au plumage noir se posa sur le rebord de la fenêtre. Ama ouvrit cette dernière et prit le petit papier qui était accroché à sa patte droite.

Elle le déplia sous les yeux de Ginny.

« Rendez-vous demain dans l'Allée des Embrumes au Chemin de Traverse. Il faut qu'on parle.

Arwen. »

— L'Allée des Embrumes ? Mais c'est... glauque, s'étonna Ginny.

— Et sûrement le meilleur endroit pour avoir une discussion sans être suivie par Lucie Miss Parfaite au décolleté plongeant, dit Ama d'un ton cassant.

La Mélodie du Temps. Tome I : Souvenirs de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant