Chapitre XIV :

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Quelques jours après ce petit incident qu'Ama n'oublierait pas de sitôt, Poudlard était agité. La directrice McGonagall avait déclaré qu'elle aurait une grande nouvelle à annoncer le lendemain lors du buffet du dîner. Cette annonce précédent la grande annonce avait animé les élèves de curiosité, certains de dédain, et d'autres de joie.

Ama était neutre, Arwen faisait partie du côté dédaigneux, trouvant que cela n'était pas une bonne idée alors qu'ils étaient si proches des A.S.P.I.C et des B.U.S.E Ginny se montrait assez positive sur le sujet, Luna s'en fichait totalement et Hermione ne donnait plus de signe de vie tant elle passait de temps dans la bibliothèque. Elle prenait grand soin d'éviter Ama et Ginny depuis qu'elles avaient évoqué leurs soupçons sur de nouveaux problèmes.

Et pour une fois, Ama en était réjouie. Elle ne voulait pas embarquer la sorcière dans de nouveaux tourments. Déjà que si elle apprenait le petit quiproquo que Ron avait crée elle risquait de lui faire passer un sale quart d'heure... L'Empathe préférait ne pas lui donner plus de soucis, même si pour ça elle devait s'éloigner d'Hermione au maximum.

— Je ne comprends pas pourquoi on fait tout un patacaisse pour la GRANDE annonce de McGonagall ! déclara soudainement Arwen à Ama tandis que les deux amies profitaient de leur heure de libre.

— Parce que justement c'est une grande annonce qui risque de chambouler la face du monde ! ironisa Ama.

— Je suis pliée de rire, sérieusement, quel intérêt ? redemanda Arwen l'air blasé.

— Je suis neutre moi, je ne juge pas, j'observe, et je constate que cette annonce va créer des tensions entre ceux qui s'en réjouissent et ceux qui montrent du dédain à son égard, répondit Ama dans un haussement d'épaule.

— Hooo ! Je vais pouvoir ouvrir les paris ! s'écria Arwen.

— Les jumeaux t'ont fait promettre de les remplacer ou tu es naturellement comme ça ? demanda l'Empathe.

— Je suis naturellement comme ça. Avoue que c'est amusant de voir de la baston de temps à autre !

— Je ne partage pas ton avis, mais je le respecte, répondit simplement Ama n'ayant pas la foi d'entamer un débat.

— C'est fou comme tu ne t'emballes jamais sauf avec Smith ! s'esclaffa Arwen.

— Je m'emballe parce que cet idiot s'en prend à mes proches. Mais rassure-toi, je peux m'emballer avec ceux que j'aime pour des choses futiles, dans le négatif et le positif. Je choisis juste avec qui je peux m'emballer et avec qui ça n'en vaut pas la peine.

— Tu parles comme une vieille, ça fait peur, fit soudainement remarquer Arwen.

Ama haussa les épaules avec un sourire amusé, il est vrai que parfois elle parlait comme une personne âgée qui avait vécu tous les drames du monde. Mais pour une fois, elle trouvait qu'elle avait parlé « correctement » si l'on peut dire.

— Bon ! On bouge ? C'est bientôt la fin du repos ! demanda Ama.

Arwen hocha la tête et entraina l'Empathe dans le couloir encore désert, mais lorsqu'elles passèrent devant la salle des défenses contre les forces du mal elles entendirent des voix.

— Oui. Oui tout sera parfait, ne vous en faites pas. La directrice fera l'annonce demain, elle sait ce qu'elle à faire.

— C'est la voix de Baiard ! Mais avec qui il parle ? s'étonna Arwen.

Ama haussa les épaules tout en mettant un doigt sur ses lèvres, intimant le silence à son amie. L'Empathe tendit l'oreille, à l'écoute, empêchant la déferlante de questions de jaillir dans son esprit.

— Elle sait ce qu'elle à faire je le répète ! dit le professeur Baiard en haussant la voix. Elle est prête.

Puis soudainement plus rien, le professeur sortit de la pièce, sans voir Ama et Arwen qui se cachèrent derrière un pan de mur, lorsqu'il fut assez loin, elles regardèrent à l'intérieur de la pièce, mais personne n'était présent...

— Transplanage ? tenta Arwen.

— On ne peut pas dans Poudlard, Hermione me l'a répété un million de fois.

— Invisibilité ?

— Harry est le seul à avoir une cape qui rend invisible.

— Tu as toujours réponse à tout ? demanda Arwen avec ironie.

— Oui.

— Dans ce cas à qui parlait Baiard ?

— Réponse à presque tout, se rectifia Ama.

L'Hypnotiseuse n'attendit pas de réponse d'Arwen et s'écarta pour faire les cent pas dans le couloir, pourquoi Baiard avait entretenu cette étrange discussion ? Avec qui ? Où était cette personne ? Pourquoi Ama et Arwen ne l'avaient-elles pas entendu ? Le professeur Baiard devenait-il fou ? Pourquoi avait-il parlé de l'annonce de McGonagall ?

— Encore et toujours trop de questions ! vociféra Ama en s'arrêtant pour taper du pied, les mains sur les hanches.

— Parce que la vie est compliquée et que tu n'aimes pas voir quelque chose sans répondre, expliqua Arwen.

— Arwen, je suis sérieuse.

— Moi aussi. Tu te tortures l'esprit avec des questions qui n'ont parfois pas lieu d'être, tu es curieuse sans le vouloir, tu n'aimes pas rester sur une réponse non argumentée, ou pire, ne pas avoir de réponse, rétorqua la Serpentard.

Ama ne répliqua rien, consciente que la Serpentard avait raison. Elle avait beau faire comme si elle se fichait de beaucoup de choses, elle n'aimait pas rester sur une question sans réponse. Il fallait toujours qu'elle trouve la réponse, enfin, quand elle la voulait.

L'Empathe allait relancer le sujet de cette mystérieuse discussion entre le professeur Baiard et son interlocuteur lorsque la fin de l'heure de liberté sonna, avec les élèves qui quittèrent les salles en trombe.

— Si tu croises Ginny raconte-lui ! dit Ama à Arwen.

— Et Luna ?

— On verra, elle me parait encore plus ailleurs qu'auparavant, je me demande si elle n'a pas déjà assez de soucis comme ça, confia Ama.

Sans donner plus de détails elle se détourna et alla à son cours de botanique tout en pensant à Luna. Bien que son amie soit très rêveuse, cela l'étonnait encore plus maintenant, les rares fois où elles avaient parlé Luna s'était montrée encore plus ailleurs qu'à l'accoutumée, réveillant de l'inquiétude en Ama. Allait-elle bien ? Avait-elle des problèmes ? Avait-elle besoin d'aide ?

Peut-être que Luna avait besoin d'aide, alors peut-être qu'Ama était aveugle et ne voyait rien. Elle devait parler à la Serdaigle, savoir si ça allait, savoir si elle pouvait l'aider.

En espérant que Luna se porte bien, Ama alla dans les serres de Poudlard, se vêtant d'une cape pour se protéger, elle ne savait pas ce qu'elle allait leur faire subir la professeure Chourave avec ses plantes adorées. Sans réfléchir plus à son futur cour, Ama s'aventura dans l'allée et alla se mettre au fond de la serre, seule. Elle avait besoin de réfléchir, et pour cela elle n'avait pas besoin de voisins. Ni pour réfléchir, ni pour se perdre dans ses pensées comme elle comptait le faire.

La Mélodie du Temps. Tome I : Souvenirs de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant