La Mélodie du Temps. Tome I : Souvenirs de printemps

Chapitre XXIV :

L'Hypnotiseuse n'avait pas bougé, le regard rivé au sol elle laissait le vent s'infiltrait dans ses cheveux pour les faire voler, les mains croisées dans le dos Ama ne voulait pas retourner au Terrier. Pas maintenant. Hermione devait sûrement être en train d'expliquer ce que Lucie lui avait raconté aux garçons, Ginny était sûrement partie, Harry et Ron croiraient sûrement Hermione. Après tout, elle leur avait sauvé la vie de nombreuses fois, était la meilleure amie d'Harry et la petite-amie de Ron, il n'y avait même pas à douter de qui il croirait.

Les jumeaux seraient sûrement plus objectifs eux, après tout, ils avaient les trois versions, celles de Ginny et Ama se rejoignant à la perfection ils auraient plus de mal à croire Hermione. Mais que dirait Molly ? Elle était déjà si énervée... Sa colère prendrait-elle le dessus sur son objectivité ?

Cela restait à voir. Tout restait à voir, la veille encore tout était net pour Ama et aujourd'hui c'était le flou absolu. Lucie l'attaquait de loin, elle passait à l'offensive alors qu'Ama n'avait pas préparé les défenses, comment pouvait-elle la vaincre alors qu'elle était deux fois plus rapide ? Et surtout alors qu'elle avait bien plus de soutiens que l'Empathe ?

Était-ce trop demandé une année de calme dans sa vie ? Entière elle voulait dire.

Désespérée, l'Hypnotiseuse reprit conscience de ce qui l'entourait. Elle s'était mise à genoux au sol et accrochait l'herbe de ses mains sans s'en rendre compte, elle ne s'était même pas rendu compte du choc entre elle et la terre, ni qu'elle s'était mise à agripper l'herbe de frustration, ni qu'elle serrait les dents pour ne pas hurler.

Au lieu d'imiter Ginny deux jours plus tôt, Ama soupira, elle était épuisée de cette nouvelle histoire alors qu'elle venait à peine de commencer. Ce temps où l'on créait des rumeurs par une haine, non expliquée, n'était-il pas révolu ? Ce temps où l'on se nourrissait de ragots pour alimenter les conversations aussi ? Les humains, elfes et sorciers continueraient-ils de répéter les mêmes erreurs à chaque fois ?

Il semblerait que la réponse était positive pour une question négative. Bien sûr qu'ils continueraient de reproduire les mêmes erreurs, pourquoi écouter chaque version de l'histoire lorsqu'on peut déclarer quelqu'un coupable au bout de deux phrases ? Pourquoi réclamer justice lorsque tout était perdu d'avance ?

Parce qu'Ama n'aimait pas s'avouer vaincue, parce qu'elle détestait se retrouvait soumise face à quelqu'un, parce que dans ses veines circulait un sang victorieux, parce que son esprit était en acier, son âme était celle d'une aventurière et son cœur celui d'une guerrière.

Comme l'acier son esprit ne se briserait pas et resterait fort, comme l'aventurier Ama chercherait la solution pour sortir indemne de ce problème, comme la guerrière elle se battrait au jour le jour et n'arrêterait que lorsque son adversaire se sera avoué vaincu.

La tâche sera très ardue et semée d'embûches, mais Ama ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds, surtout pas par une telle menteuse.

Déterminée, Ama se redressa, les poings relâchés, le regard rêveur elle laissa son esprit se perdre dans le ciel infini. Dans cette vaste étendue de bleu où les étoiles ne cessaient de briller pour veiller sur eux, où les nuages vaguaient comme bon leur semblait, tantôt blanc, ensuite gris et finalement noir. Dans cet infini où l'esprit d'Ama se refugier dès que possible, où ses mauvaises pensées s'envolaient, elles revenaient, mais pendant un temps, Ama en était privée, cet infini qu'Ama rêvait de découvrir, où elle rêvait de s'évader, un endroit où personne ne pourrait l'atteindre, où elle serait juste tranquille. Seule. Loin de tout. Et près de rien.

Dans cet infini, les problèmes n'existaient pas, les rumeurs ne volaient pas si haut, les coups non plus, là-haut rien ne pourrait l'atteindre. Dans le ciel, elle ne risquerait rien, elle serait entourée d'étoiles, de clarté, d'espoir, de rêves, loin des illusions, des mensonges, elle serait en paix.