Chapitre III :

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Les deux semaines de vacances d'Ama et Ginny s'étaient déjà écoulées pour leur grand désespoir, Ama n'avait pas eu l'envie de se séparer aussi vite de Fred qu'elle n'avait vu qu'un soir sur deux. C'était bien joli de parler par lettres, mais parler en face à face était mieux selon elle.

Avachies contre la fenêtre de leur compartiment, les deux amies regardaient le visage défiler d'un air monotone. Les deux auraient largement préféré rester au Terrier où elles passaient leur journée à s'amuser et n'avaient pas des parchemins de quarante centimètres minimum à remplir.

Ama exagérait à peine, les devoirs étaient de plus en plus longs pour les A.S.P.I.C, devoirs qu'Ama redoutait. Déjà qu'elle avait eu un peu peur pour les B.U.S.E savoir qu'elle était déjà au niveau au-dessus ne la rassurait guère. Surtout qu'elle ne pouvait pas compter que Fred pour la rassurer comme ce dernier n'avait pas pris la peine de rester jusqu'à la fin de sa septième année pour les faire.

— Il n'y a pas de talent pour remonter le temps ? demanda soudainement Ginny.

— Si toi aussi tu penses à remonter le temps pour qu'on retourne en vacances je suis navrée de te dire que non, répondit Ama en se redressant.

— Ho désespoir, pourquoi es-tu désespoir, marmonna Ginny en imitant Ama.

Tandis que les deux jeunes femmes se partageaient mutuellement le désespoir de la rentrée, Luna arriva dans le compartiment.

— Salut Luna ! Tu vas bien ? demanda Ginny retrouvant un peu d'entrain.

— Très bien et vous ?

— Aussi bien que la rentrée nous le permet, répondit Ama pendant que Luna s'installait à côté de Ginny.

— Donc on hésite entre bien et mal, expliqua Ginny, le regard rivé sur l'espace vide à côté d'Ama.

Cela faisait bizarre à l'Empathe de voir cet espace vide, auparavant c'était Neville qui s'asseyait là. Mais maintenant il tentait de devenir Auror, Ama ne savait pas s'il suivrait la vocation de ses parents jusqu'au bout ou s'il changerait en court de route, il savait juste qu'il lui manquait et que, comme avec Fred, elle préférait largement leurs discussions en face à face plutôt que de s'échanger des papiers.

— Je savais qu'un jour j'irai en cours sans devoir supporter mes frères, et donc Harry et Neville, mais ça fait étrange en fait, déclara soudainement Ginny.

— C'est vrai. On avait nos habitudes, râler contre les devoirs des profs, planifier des plans sans fin, non aboutis ou ratés, renchérit Ama avec un sourire.

— Ils n'ont pas tous raté. Nous avons tout de même réussi à convaincre les elfes et les centaures de se battre à nos côtés, fit remarquer Luna les yeux dans le vague.

Ama hocha affirmativement la tête tout en regardant la chevelure blond sale de Luna. Elle avait raison, il n'empêchait que l'Hypnotiseuse ne parvînt pas à ralentir cet élan de nostalgie qui parcourait ses veines.

Soudain, les élèves s'agitèrent dans les couloirs. Ils étaient bientôt à Poudlard, ce qui voulait dire qu'il était temps de revêtir les robes de sorciers.

C'est ce que firent les trois amies sans un mot, Luna revêtant les couleurs de Serdaigle tandis que Ginny et Ama revêtaient celles de Gryffondor.

Lorsque le Poudlard Express s'arrêta les trois amies allèrent vite trouver une diligence, avec effroi Ama vit Ginny pâlir à la vue du Sombral qui tirait la diligence. Elle n'aurait pas dû les voir, si cette guerre n'avait pas eu lieu, ces créatures seraient restées invisibles pour elle.

Alors que la diligence se mettait en mouvement jusqu'au château, Hermione courut près de cette dernière et grimpa aisément.

— Tu te mets au sport ? ironisa Ama en l'aidant à se stabiliser.

La Mélodie du Temps. Tome I : Souvenirs de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant