Chapitre VI :

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Un mois s'était écoulé.

Seulement un mois.

Le temps passait lentement, les secondes ressemblaient à des minutes, les minutes à des heures. Jamais, au grand jamais, Ama n'avait vu le temps passait aussi lentement. Et pourtant elle l'avait déjà vu s'écouler sous toutes ses vitesses, mais jamais ça n'avait été aussi lent.

Assise dans un fauteuil de la salle commune, Ama laissait son regard se perdre dans les flammes dansantes. Ces flammes dont elle continuait de nourrir une grande peur, ces flammes qui avaient fait partis de ses rêves, de ses cauchemars, de ses visions. Voici une chose qu'elle aimerait oublier.

Sentant une main se poser sur son épaule, l'Empathe releva la tête et vit Ginny, comme toujours, elle la sortit de ses pensées et toutes deux descendirent dans la Grande Salle, la sorcière épuisée, l'elfe le regard dans le vague. Quelle beau duo elles faisaient ensemble.

A peine furent-elles assises dans la Grande Salle que le courrier arriva, avec stupéfaction Ama vit deux lettres tomber devant elle tandis que Ginny en recevait également deux.

— Deux courriers ? Pour nous deux ? Le même jour ? s'étonna Ginny, révélant les pensées d'Ama.

— Peut-être que heu... tenta Ama sans terminer sa phrase, elle n'avait aucune idée de ce que contenait ces lettres.

Sans chercher plus longtemps Ama ouvrit une lettre, la première qui vint, tandis que Ginny l'imitait.

« Chère Ama,

Je t'envoie cette courte lettre pour t'informer que je ne peux plus répondre à tes lettres dès à présent. Mon travail me prend trop de temps, j'ai à peine le temps de prendre du repos, je suis sincèrement navré.

Et ne cherche pas à me joindre par mon patron.

J'ai aussi une bonne nouvelle, Caeta compte revenir pendant quelques temps, tu la croiseras sûrement au Terrier pendant tes vacances. Au cas-où tu te demanderais, tu peux soit être heureuse, soit jouer ta rebelle de toujours et grogner contre elle.

Je te souhaite une bonne fin d'année et bonne chance pour tes A.S.P.I.C.

Ace, ton frère. »

Ama manqua de déchirer cette lettre, Ace ne lui avait jamais parlé ainsi pas même à l'écrit, elle sentait comme un froid dans cette lettre. Comme si Ace était distant, enfin c'était le cas depuis un moment maintenant, quelques temps avant les vacances de Noel il n'avait cessé de rabâcher son travail comme excuse pour ne pas lui donner de nouvelles. Comme s'il lui cachait quelque chose, bien qu'ils se soient vus à Noel ce n'était pas suffisant.

Non, pas comme si. Il lui cachait quelque chose, elle était sûre.

Ace lui mentait, pourquoi donc ? Que pouvait-il bien avoir à cacher ? Quel était son mensonge ?

Elle n'en savait rien. Elle savait juste qu'il lui mentait et c'était bien suffisant pour la mettre en colère. Comment osait-il lui faire ça ? A elle, sa propre sœur ? Qu'était-t-il arrivé à son frère ainé ? Celui qui cherchait toujours à la protéger, pourquoi lui mentait-il soudainement ?

— Ama ? Tu vas bien ? demanda brusquement Ginny.

— Bien sûr ! Pourquoi ça n'irait pas ?

— Parce que tu es en train de réduire l'enveloppe en bouillie, expliqua Ginny avec un mouvement de tête envers le poing serré d'Ama.

Ama inspira profondément et desserra son poing, elle fourra la lettre d'Ace dans les mains de Ginny pour que cette dernière comprenne la cause de son brusque changement d'humeur.

— Ouille. Tu ne vas pas aimer la deuxième lettre toi, murmura-t-elle.

— Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a encore ?! gronda Ama.

— George m'a envoyé une lettre très peu... Comment dire... Calmante ? Quelque chose me dit Fred t'a envoyé la même chose, lis, répondit Ginny le regard fuyant.

Craignant le pire, Ama attrapa la deuxième lettre qu'elle décacheta bien vite et la déplia pour la lire le regard hargneux.

« Chère Ama,

Je ne crains de devoir t'annoncer de mauvaises nouvelles. George et moi sommes allés dîner chez Maman, mais lorsque nous sommes arrivés nous l'avons surpris en train de converser avec Lupin, en nous approchant avec discrétion nous avons pu entendre la fin de leur conversation. Je t'épargne la conversation en entière, ce que tu dois savoir c'est qu'ils ont parlé de dangers, de passé, nouveau règne et d'énigmes.

Je sens déjà ton regard hargneux de là où je suis, soit dans mon appartement les pieds en éventail sur mon bureau, (si tu n'as pas souri tu risques de souffrir lorsqu'on se reverra). Bref, George et moi avons tenté de mener l'enquête en vain, Maman ne voulait rien nous dire. Quant à Lupin il a prétexté devoir retrouver Teddy.

Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais nous savons tous les deux que ça n'annonce rien de bon n'est-ce pas ?

Dans tous les cas, je ne te demanderai qu'une seule chose : prends garde à toi.

Je sais que tu peux te débrouiller seule, que tu n'aimes pas les conseils dans ce genre et que tu n'aimes pas qu'on se soucie de toi. Mais avant de proclamer ça, il fallait m'empêcher de tomber amoureux, raté pour toi. Donc ce n'est même plus un conseil en fait, ça devient un ordre. Prends soin de toi Ama.

Au plaisir de te revoir,

F.W »

— Mais je vais tous les étriper en fait ! grogna Ama en fourrant la lettre dans sa sacoche.

— Je t'avais prévenue, fit Ginny d'une voix douce.

Ama lui rendit simplement un regard noir, elle n'était pas fâchée contre elle, mais ce genre de petites remarques n'était pas une merveilleuse idée actuellement. Ama posa les coudes sur la table et mis ses doigts sur ses temps pour réfléchir posément tout en inspirant pour se calmer. Quelle était cette nouvelle histoire ? Quel était ce nouveau problème ? Entre le mensonge, voir les mensonges, d'Ace, les révélations de Fred, Ama était déjà perdue.

Dans quel pétrin était-elle fourrée cette fois-ci.

— On va avoir des ennuis. Et des histoires. Et de nouveau des ennuis, finit-elle par soupirer après un moment.

— Ce n'aurait pas été drôle si notre vie était restée calme, hasarda Ginny avec un sourire forcé.

Ama se força à lui rendre son sourire, elle savait que Ginny disait ça pour l'apaiser, ce qui réussit un peu. Calmée, l'Empathe ressortit la lettre de Fred et la relut une nouvelle fois, bien plus calme et préparée elle ne put s'empêcher de sourire en lisant ses petites remarques futiles par-ci par-là.

— Tu as raison Ginny, espérons juste que les turbulences de notre vie n'arriveront pas maintenant, soupira Ama.

— Il ne faut pas trop rêver ! Mais, pour l'instant nous n'avons pas d'informations assez concrètes et rien ne se passe à Poudlard, donc on ignore ça pour l'instant et on finit notre année tranquillement ok ? demanda Ginny en mettant ses mains sur les épaules d'Ama pour la forcer à la regarder.

— Ok. On fait comme ça, pas de soucis, juste des études, plaisanta l'Empathe.

— Juste les études ouais. Et du Quidditch, et des heures de colle pour toi, corrigea Ginny.

Après un regard complice, les deux filles éclatèrent de rire, leurs nerfs commençaient à lâcher, il valait mieux que ce soit maintenant que lors de la résolution des nouveaux problèmes. Ama devait admettre que c'était bénéfique pour elle cet instant de lâche prise, les nerfs en pelote à cause du stress des examens elle ne cherchait pas à se retenir.

Après avoir bien ri, les deux amies se levèrent et allèrent à leurs cours respectifs. Ginny le cœur léger et l'air serein, Ama le cœur léger, mais l'esprit en ébullition et une multitude de questions dans la tête.

Comme toujours.

La Mélodie du Temps. Tome I : Souvenirs de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant