Chapitre IX :

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Ama regarda fixement la directrice de l'école, cette dernière avait les yeux clos et semblait en pleine réflexion. L'esprit d'Ama commença alors à dériver. Qu'allait-il lui arriver ? Combien d'heures de colle allait-elle recevoir cette fois-ci ? Allait-elle être renvoyer ? Ne commençait-elle pas à jouer avec le feu alors qu'elle en avait peur ?

L'Hypnotiseuse ne connaissait aucune réponse, mais elle les craignait. La directrice pouvait se montrer très dure lorsqu'elle punissait, enfin, ce n'était pas qu'elle était dure, mais elle était juste en réalité.

— Professeure ? Allez-vous me dire ma punition ? demanda soudainement Ama.

— Patience. Je réfléchis.

Ama se tût donc, consciente que contrer la directrice alors qu'elle était dans une situation délicate ne l'aiderait pas, elle laissa donc son regard se perdre sur les parchemins du bureau. Il y avait tant de gribouillis et de tâches d'encre qu'elle ne parvenait pas à lire, il y avait une carte de Poudlard sur le bureau, et sur les étagères des livres qui paraissaient encore plus usés que ceux de la bibliothèque et quelques parchemins en pendouillaient mollement. Quelle tornade avait bien pu passer par là ?

— Bon, Miss. Everdinia, expliquez-moi la situation, déclara subitement la directrice.

— Je parlais avec Arwen dans les couloirs, lorsque nous avons entendu des éclats de rire. Alors nous sommes parties voir et nous avons vu Luna au sol, Zacharias se moquait d'elle, je me suis interposée, il a commencé à m'insulter, puis il s'est attaqué à mes proches, et je me suis emballée et je lui ai donné un coup de poing, expliqua Ama sans détour.

— Je vois. Et de quoi parliez-vous avec votre amie ? demanda la directrice.

Ama la regarda surprise, c'était tout ? Sa seule réaction était de demander de quoi elle parlait avec Arwen ? Sérieusement ?!

— Rien d'important, mentit-elle.

— Mentir n'arrangera pas votre cas.

— Je ne me souvenais pas avoir commis un crime pour subir un tel interrogatoire, rétorqua Ama.

— Je ne vous permets pas de me répondre de la sorte ! Le professeur Baiard m'a déjà parlé de votre répondant et insolence, ne croyez pas que c'est parce que vous vous êtes montrée très utile durant la guerre que vous écoperez d'un traitement de faveur ! gronda la directrice en se redressant sur son bureau.

— Je ne pensais point cela ! Je ne comprends juste pas l'intérêt de me poser cette question !

— L'intérêt est que je sais que vous avez des doutes avec vos amies et que vous finirez par vous retrouvez dans le pétrin ! répondit la directrice avant de se rendre compte de son erreur. SORTEZ !

Ama ne se fit pas prier et fila dehors, elle manqua de s'étaler au sol en sautant les dernières marches, mais peu importe.

Désormais elle était sûre d'une chose, il se tramait quelque chose. Mais quoi ? L'Hypnotiseuse l'ignorait, comme toujours, elle savait juste que quelque chose de mal se tramait, et que ça ne tarderait pas à lui retomber dessus.

L'Empathe aurait pu s'attarder longuement sur ce détail, si seulement elle n'avait pas percuté le professeur Baiard en courant. Le professeur la regarda sévèrement.

— Alors ? Quelle est votre sentence ? demanda-t-il.

— Je n'en ai pas eu ! répondit précipitamment Ama sans se contrôler.

— Alors c'est moi qui vous en donnerai une, collée jusqu'à la fin de l'année tous les vendredis et samedis.

Puis sans un mot de plus il partit, laissant Ama seule et perturbée.

Comment en l'espace d'une minute avait-elle pu se prendre autant d'heures de colle ? Elle ne comprenait pas, elle ne savait pas, ne savait plus, elle en avait marre. Fatiguée, elle alla à sa salle commune, sans prendre la peine de passer par la Grande Salle pour rassurer Arwen, elle avait juste besoin de se poser.

Lorsqu'elle arriva au dortoir, elle fondit sur son lit et s'enroula dans les couettes, elle ferma les rideaux qui l'entouraient et se mit à réfléchir.

Il y a avait de nouveaux problèmes, de nouveaux dangers, un nouveau règne, de nouvelles énigmes, et elle, elle avait ses A.S.P.I.C évidemment cette année n'aurait pas pu être calme !

— Ama ? Ama ? Tu es là ?

La voix de Ginny sortit Ama de sa torpeur, bien que ce soit sa meilleure amie, l'Empathe ne répondit pas à son appel, elle n'avait pas le courage de converser ce soir.

— Je sais que tu ne dors pas Ama. Si tu ne réponds pas ça veut dire que tu ne veux pas parler, alors je ne te forcerai pas, mais je suis là si besoin ok ? fit Ginny.

L'Hypnotiseuse ne lui répondit toujours pas, elle entendit la sorcière soupirer puis une porte qui claque. Elle avait rembarrer son amie et Ama en avait honte. A présent, elle venait de se rendre compte qu'elle avait commis un acte égoïste, elle n'avait pas voulu répondre à Ginny car elle ne voulait pas, elle refusait, elle n'avait pas le courage.

Et ça, c'était égoïste.

Honteuse, Ama ferma les yeux et tenta de se convaincre que ce n'était qu'une mauvaise journée parmi d'autres, qu'il n'y avait rien de grave, qu'elle traversait juste une mauvaise passe.

A quoi bon se mentir ?

Non ce n'était pas qu'une mauvaise journée, c'était le début d'un nouvel enfer, ce n'était pas une mauvaise passe, ce serait une mauvaise traversée, longue et éprouvante.

Si c'était grave.

Un nuage de mauvais augure planait sur elle désormais, sur elle, sur Arwen, sur Ginny, sur Luna, sur tous ses proches. En énervant ainsi la directrice elle avait enclenché ce qu'il y avait de pire chez cette dernière, bien qu'elle soit juste, Ama n'avait jamais vu la directrice ainsi. Ce qui voulait dire que ça s'annonçait mal pour elle, ce qui voulait dire que ça allait se répercuter sur ses amies, ce qui voulait dire qu'elles aussi allaient en souffrir. Et l'Empathe haïssait cette pensée, celle de savoir qu'elle avait crée une chaine et démarrait un nouvel enfer.

Ama soupira, comment avait-elle pu se montrer assez stupide pour s'abaisser au niveau de Zacharias ? C'était elle qui avait un pois chiche pour cerveau en fin de compte ! Pourquoi avait-il fallu qu'elle l'écoute alors qu'il cherchait juste à l'énerver ? Pourquoi n'était-elle pas partie directement après avoir aidé Luna ? Pourquoi avait-elle chercher à jouer les héroïnes ?

Elle n'aurait clairement pas dû. Elle regrettait amèrement son geste, collée jusqu'à la fin de l'année, moins de temps pour réviser, plus de problèmes en tête. Quel enfer pour elle ! Si seulement elle pouvait apprendre à fermer sa grande bouche au moins une fois dans sa vie ça ferait des vacances et éviterait des ennuis à tout le monde !

Pour la première fois depuis sa rencontre avec les sorciers, Ama voulait retourner chez elle. Être dans sa chambre où personne ne venait la déranger, loin de tous, loin du monde, et oubliée.

La Mélodie du Temps. Tome I : Souvenirs de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant