La maîtresse du cirque (HxH)

Chapitre 11

Enfin, le dernier jour de l'épreuve. Pour Arisa, elle avait été d'un ennui sans fin. Le seul moment légèrement divertissant avait été quand son tigre de glace avait mangé vivant Tompa et le pseudo dresseur. Une satisfaction sadique l'envahit en y repensant. Un large sourire s'afficha sur son visage fin et ses yeux pétillèrent.

« Ah là là... Tu ne changeras jamais toi », fit une voix dans sa tête. Une voix claire et douce qui rendit l'expression de la rousse plus tendre et nostalgique. Elle ferma les yeux en entendant ce souvenir. Des cheveux blonds tel un rayon de soleil s'affichèrent dans son esprit.

Une main se posa alors sur son épaule et elle leva son regard vers son possesseur. Son œil doré se planta dans ceux, identiques, d'Hisoka. Il s'assit au sol à côté d'elle.

- Tu as frappé fort durant l'épreuve, affirma-t-il en pointant le félin qui ne l'avait toujours pas quitté, apeurant les candidats présents.

Elle fit une moue boudeuse avant de reprendre son attitude mielleuse habituelle.

- Le maître d'un cirque se doit de pouvoir garder l'attention des spectateurs où il le désire et surtout les stupéfier. Et puis, Yukio avait une petite faim. Je dois bien le nourrir en tant que sa dompteuse.

- Ha ha ha! Tu as raison. C'était un spectacle magnifique!

- Évidemment. C'est tout un art.

- La prochaine fois, invite-moi à y faire un tour de magie, ajouta-t-il.

- Avec plaisir. Toi aussi, tu as été pas mal. Ton aura meurtrière m'a donné des frissons d'excitation. Je n'aurais pas aimé être à la place de tes proies.

- Oh, ne sois pas si modeste. Entre nous, on sait bien qui est le meilleur chasseur.

- Tu n'es pas en reste non plus, s'esclaffa-t-elle. Toujours à t'attaquer à de gros gibier.

- Où est l'amusement sinon?

Il se fixèrent, complices. Elle passa une main dans ses cheveux et s'avachit un peu plus contre le pelage frais de Yukio. Sa main caressa sa fourrure distraitement alors qu'elle demandait au Joker:

- Tu as éliminé ta cible ou tu t'en es pris à plusieurs personnes?

Il lui montra quatre plaques. Elle hocha la tête, comprenant immédiatement.

- Toi, il parait que tu as tué ta cible dès le début et ce, devant tout le monde, dit-il un rictus malicieux au visage.

- Oui. Je n'allais pas perdre mon temps à traquer un faiblard comme lui. Il n'y aurait eu aucun plaisir, expliqua l'adolescente.

- Ce n'est pas surprenant de ta part.

Elle eut un sourire en coin à son intention. Elle frotta son visage sur la fourrure soyeuse du tigre qui ronronna à son contact.

- Voir l'expression ébahie des autres candidats m'a provoqué une immense satisfaction. J'adore voir ce mélange de crainte et de stupéfaction dans le regard des gens. C'est tellement plaisant, annonça-elle alors que ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes.

Elle s'endormit dès qu'elle eut achevé sa phrase, exaspérant son frère. Il se releva et s'approcha un peu plus du port. L'examinateur n'allait pas tarder à arriver. Il regarda sa sœur dormir paisiblement. Il sentit alors l'aura d'un participant s'approcher d'elle, mais ne broncha pas. Même Yukio ne fit pas un geste. Alors qu'il allait la poignarder, son bras vola au loin, tranché net.

L'homme le fixa, hagard. Lorsque l'information eut montée jusqu'à son cerveau, il poussa un cri à s'en déchirer les tympans. Le tigre gronda de mécontentement face à ce son dérangeant.

- On n'attaque pas ainsi voyons, susurra alors Arisa qui n'avait pas pris la peine d'ouvrir les yeux. Il n'y a aucune beauté à cela.

Le candidat la fixa avec des yeux à la fois terrifiés et fous. Hisoka sut immédiatement que cela allait durer un petit moment, le numéro 13 se délectant de ce genre de sentiments, surtout quand ils lui étaient dirigés.

Elle se releva avec une agilité prédatrice, pétrifiant les participants de l'examen cachés près d'eux. Elle s'avança vers lui d'un pas lent et calculé. Un rictus carnassier apparut petit à petit sur son visage achevant de terroriser le pauvre homme pour de bon.

- Tu vois, pour moi, tuer est un art exquis qu'il faut exercer avec soin. Chaque mort doit être spectaculaire. Par exemple, j'ai tué ma cible devant tout le monde dès le début de l'épreuve sans même que personne ne s'en doute. De cette manière, j'ai réussi à implanter de l'effroi et de l'incompréhension en toi et en les autres personnes présentes rendant ainsi vos expressions d'une exquise beauté. J'ai montré que j'étais celle qui menait la danse, expliqua-t-elle mielleusement.

Elle termina sa tirade juste devant l'homme qui perdit alors son second bras. Un deuxième cri résonna dans les environs. Le blond tomba à genoux, pleurant à chaudes larmes. Lorsqu'il vit Arisa faire un autre pas dans sa direction, il se mit à reculer aussi vite que possible sur les fesses.

- Toi, tu as voulu m'assassiner sans aucune classe. Tuer quelqu'un qui dort est probablement la manière la plus terne de mettre fin à la vie d'autrui, continua-t-elle.

Le dos du participant rencontra alors un arbre, l'empêchant de fuir. Elle se tourna vers son tigre et lui fit signe de venir. Le félin se releva lentement, s'étira et bailla avant de finalement s'approcher d'un pas lourd, faisant rouler sa forte musculature à chaque pas.

- Mon beau, veux-tu manger cette pauvre âme? demanda-t-elle au prédateur.

Celui-ci renifla l'homme, le pétrifiant complètement. Le tigre finit par se retourner et partir faire sa toilette tranquillement. Arisa eut un ricanement méprisant à cette vue. Elle approcha son visage de sa victime et lui susurra de sa voix la plus mielleuse:

- Même Yukio ne veut pas faire de toi son repas. Tu es qu'un insecte destiné à être écrasé. Permets-moi de mettre un terme à ta minable existence.

D'un mouvement fluide, elle dégaina l'un de ses cerceaux et l'égorgea juste assez pour qu'il se noie dans son propre sang. Elle regarda la panique envahir les yeux de sa proie, puis l'étincelle de vie décliner avec un plaisir non dissimulé.

Lorsque le corps flasque de sa victime tomba au sol, elle se releva avec grâce et s'inclina profondément. Hisoka applaudit avec le même sourire fou que sa sœur.

- C'est ce que j'appelle de l'art, conclut-il avec fierté.