Dengar

Chapitre 17 - Garde

Je crois que je me suis endormie, car la nuit est tombée quand j'ouvre les yeux. Je me dépêche de rentrer avant d'attraper froid. J'allume quelques lumière de façon à créer une ambiance tamisée, je n'ai pas envie de m'éblouir avec des LED blancs. Je vais dans la chambre pour poser mon matériel de dessin quand j'entend la porte s'ouvrir. Moi qui pensait finir ma sieste dans le lit c'est raté.

- Je te manque déj. . .

Je ne peux pas finir ma phrase, simplement parce que Milton vient d'entrer dans la suite, suivi d'une imposante carrure que je reconnaitrais à des kilomètres. J'entend mon coeur tambouriner dans ma poitrine quand nos regards se croisent. Un silence gênant s'installe avant que je ne réagisse. Furieuse, je pointe Milton du doigts avant de pointer la chambre, lui faisant clairement comprendre que je dois m'entretenir avec lui. Un sourire aux lèvres, l'air fier de lui et de sa bêtise, il entre et je lui emboite le pas, en refermant la porte derrière nous.

- Mais qu'est ce que t'as fait bon sang ?! Je lui hurle presque dessus. Presque.

Il se retourne et pose ses deux mains sur mes épaules.

- Je viens de te ramener ton ange gardien !! Fanfaronne-t-il.

Je ne trouve absolument pas ça réjouissant.

- Milton, je te l'ai dis. J'ai trahi sa confiance alors ça m'étonnerais qu'il veuille me revoir et j'était prête à admettre que je ne le reverrai jamais, je retournerai d'où je viens et tout sera terminé.

Il plisse les yeux face à mon air mi triste, mi coléreux.

- Crois moi, s'il ne voulait pas de ce job il pouvait refuser. Sauf que maintenant tu vas être liée à Dengar. Je n'ai pas le droit de t'en dévoiler plus Ska mais ce que j'ai fais est pour ton bien. Je te connais, tu ne t'en serrai pas remise alors j'ai estimé que quelques jours de plus avec lui ne te feraient pas de mal.

- Quel job ?

C'est la seule chose que j'ai retenu de son petit monologue.

- Il a été assigné à ta garde rapprochée. Son statut le lui permettait.

Je tente de ne pas me décrocher la mâchoire. Je ne comprend plus rien.

- Mais je n'ai pas besoin d'une garde rapprochée bon sang Milton !!

IL me fait un sourire compatissant.

- Pas encore ma belle mais autant t'y habituer. Je dois te laisser, mais promet moi d'être sage.

Sur ces mots, il me serre dans ses bras et fiche le camp. Je reste plantée là encore quelques minutes, le temps de bien tout assimiler. Et comme conclusion, je dirais que je ne sais pas comment je me sens. Super. Je retourne dans la pièce de vie. La silhouette de Revan forme une grande ombre dans le coin de la pièce. Son regard ne me quitte pas.

- Je suis désolée.

C'est la seule chose à peu près cohérente et sincère que je réussie à sortir. Il m'observe un instant.

- Ce n'est pas de ta faute.

- Bien sûr que c'est de ma faute. J'ai trahi ta confiance avant de venir te priver de ta liberté.

Je m'effondre sur le canapé, la tête entre les mains.

- J'étais volontaire Ska.

Je fais glisser mes doigts dans mes cheveux.

- Mais je ne sais même pas pourquoi tu es là, je n'ai rien demandé de tout ça, je voulais juste rentrer chez moi.

Il serre les mâchoires, mais son regard en dit bien plus. Je me reprend.

- Tu ne vas pas rester là toute la nuit, je vais fermer la porte et les baies vitrées et aller me coucher. J'annonce.

- J'ai pour ordre d'assurer ta sécurité jour et nuit. Un collègue prendra le relais le weekend.

- Je ne serais plus là dans quelques jours. Et assurer ma sécurité pour me protéger de quoi ? Que je me couper avec un couteau ?

Il esquisse un sourire l'air de dire "te connaissant, tu en serrais capable".

- Je serai juste à côté si tu as besoin de moi.

Et il sort par la porte d'entrée. Je suppose qu'il va prendre une chambre d'ami près de la suite. Je sais que les gardes rapprochées se font invisibles dans la vie des célébrités et des grandes familles de cette ville, mais je ne suis pas sûr d'être capable de rester tranquille en sachant que Revan restera près de moi en permanence. Au sens propre comme au sens figuré. La ferme. Comme promis, je ferme à clef les baies vitrées mais décide de ne pas le faire avec la porte d'entrée, au cas où. Et aussi parce que je sais que Revan n'est pas loin.

J'éteins les lumières et plonge sous les couvertures une fois en short et débardeur en soie. Je ne sais pas comment cette histoire va finir, déjà que je ne sais pas ce que je vais devenir dans quelques jours, mais ajouter à cela le fait que Revan va me suivre jusqu'au jour de a sentence, je risque bien de devenir folle. Je ne peux pas nier cette attirance qu'il y a entre nous mais je m'était faite à l'idée que je ne le reverrai plus, et qu'il réapparaisse comme ça dans ma vie me bouleverse. Je soupire, sachant très bien que le sommeil va me fuir encore cette nuit.