Chapitre 4 - Faiblesse

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Je resserre le sweat contre moi par instinct. Son regard se pose sur le vêtement. Je dois bouger, je dois m'enfuir mais j'en suis incapable. Je suis devenue si faible devant cet homme qui porte une simple serviette noire autour de sa taille. Mon coeur tambourine dans mes tempes, et je ne saurais dire si c'est par excitation ou par peur. Sa peau halée, son regard qui me scrute et ses muscles tendus me font me sentir encore plus petite. J'entends sa respiration, elle est calme par rapport à la mienne qui s'accélère. J'ai l'impression de sentir la chaleur de son corps d'où je suis, c'est si agréable et cette odeur de fraîcheur et de savon. . . Une image s'impose alors dans mon esprit. Celle de la prison infantile. Je dois m'enfuir, sinon il va m'emmener de force dans cet endroit lugubre. Aussi improbable que cela puisse paraître, mon regard se pose sur un meuble derrière lui, une petite table de marbre blanc contre le mur. Quelques feuilles sont posées dessus. Mes dessins. Je reporte mon regard sur Revan et évalue mes chances de réussite.

Au vu de sa carrure, je ne pourrais pas gagner s'il m'attrape et je ne pourrais pas courir assez vite pour retourner sur le balcon et rejoindre les toits, mais je peux tenter quelque chose d'autre. Je marche doucement derrière le bureau, histoire de mettre une barrière entre nous. Revan semble retrouver ses esprits et commence à mettre ses mains en évidence. Ses mains que tu aimerais tellement voir sur. . . Là, c'est vraiment pas le moment. Je regarde une dernière fois mes dessins avant de serrer de nouveau son sweat contre moi. Pas que je veuille le garder mais il me semble être une autre barrière dressée entre lui et moi.

- Hey, je ne te veux aucun mal.

Je dois me battre contre mon corps pour ne pas me mordre la lèvre quand je vois son ventre se contracter. Je dois l'avouer, il est magnifique. Je n'ai pas pour habitude d'observer les gens mais lui, c'est bien plus fort que moi.

Vu la situation, c'est moi qui suis entrer par effraction chez lui, et il me dit qu'il ne me fera rien ? Je reste sceptique. C'est alors qu'il fait un premier pas vers moi, je ne dois pas reculer sinon il prendra le dessus. Je jette un nouveau coup d'oeil à mes dessins, encore quelques pas et je pourrais m'enfuir. Je reporte mon regard dans le sien.

- Qui es tu ? Me demande-t-il.

Alors ça mon beau tu ne le saura probablement jamais. Il continu d'avancer.

- Qu'est ce qu'une fille de derrière le mur vient faire ici ?

Je lui jette un regard noir. Il est observateur.

- Tu sais ce qu'elle te dit la fille de derrière le mur ?

Mon ton est tranchant, sans appel. Et à ma grande surprise, un sourire étire ses lèvres. Visiblement il n'a vraiment pas peur de moi. Et le dernier pas qu'il fait, signe ma révérence. Je bondi sur mes jambes et saute par dessus son bureau, sans le toucher. J'atterri avec l'élan de mon saut sur le sol et cours vers mes dessins, je les saisi à la va-vite. Soudain, je sens un bras entourer ma taille.

- Pas si vite. Dit Revan de sa voix rauque.

Malheureusement pour lui, je tente de me défendre. Je lui envoi un coup de coude dans le ventre avant de faire voler son sweat vers son visage pour gagner quelques secondes. Je m'échappe de son emprise et cours vers la fenêtre de sa chambre à tout vitesse. Tellement vite que je m'emmêle les pieds, puis à ma grande surprise, je ne fracasse aucune vitre, la fenêtre étant ouverte. Alors mon poids et ma vitesse m'entrainent dans les rideaux que j'arrache et je passe par dessus la fenêtre. Je vois juste Revan tenter de me rattraper mais il effleure simplement mon bras. Je me recroqueville dans les rideaux avant d'atterrir en contre bas sur le toit d'une voiture dans un bruit fracassant.

Mon souffle se coupe pendant plusieurs secondes, mon dos me fait si mal et je suis incapable de bouger mon poignet droit. Merde, je dois dégager avant d'attirer la foule. Quand j'ouvre les yeux, je vois Revan penché à travers la fenêtre, son regard terrifié croise le mien. Il se redresse avant de disparaitre dans son appartement. Je me redresse, je suis tombée au beau milieu d'une rue fréquentée. Merde. Les gens autour de moi me regarde, certains sont au téléphone en me regardant horrifiés, d'autres s'approchent de moi en me parlant. Je fais le vide pour réfléchir. Revan va sûrement descendre pour me récupérer et m'enfermer. C'est hors de question. J'atterri lourdement sur le trottoir, l'alarme de la voiture me vrille les tympans.

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