Chapitre 8 - Dessins

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Je suis couchée sur le coté, enroulée dans les couvertures du lit. La lumière du salon s'infiltre sous la porte pour éclairée la chambre. Je ne sais pas pourquoi Revan ne va pas se coucher, il doit être environ 1h du matin. Je ne sais pas s'il travaille demain, je n'entends presque pas de bruit. C'est alors qu'un brouhaha lointain vient perturber le silence dans la rue. Le bruit se rapproche jusqu'à être bien distinct. Une sirène de flic. Je ne bouge pas d'un poil et écoute. Revan ouvre précipitamment la porte de la chambre. Toutes les lumières de l'appartement sont désormais éteintes. Mon coeur s'emballe, s'il les a éteinte c'est qu'il estime qu'il y a un danger. Je m'assoie sur le lit. Revan se place en face de moi et me saisit par les épaules.

Je n'arrive pas à décrire son regard. Il place son doigt devant ses lèvres pour imposer le silence. Je hoche la tête. Il se redresse et s'approche de la fenêtre, je le suis. Il ouvre légèrement le rideau pour observer la rue et laisser les lumières rouges et bleues inonder la pièce. Je me cache dans son dos, puis sur la pointe des pieds, j'essaie de voir quelque chose. Une voiture noire s'est arrêtée en bas de l'immeuble, trois hommes en sont sortis. La voiture sur laquelle je suis tombée à été isolée par des clôtures, ils passent et commencent à l'inspecter. J'essaie de me rapprocher, ma poitrine se colle au dos de Revan et mon visage s'est rapprocher du sien. Ma respiration s'accélère quand je vois les hommes se concerter en désignant le toit de notre immeuble et la voiture. Inconsciemment, mes mains se sont posées sur le dos de Revan. Un des homme sort une lampe torche et un autre de quoi écrire.

- Qu'est ce qu'ils font ? Je demande en chuchotant.

Revan sert la mâchoire.

- Ce sont des enquêteurs, je ne sais pas qui les a envoyé, ils viennent du secteur privé. Quelqu'un a dû les embaucher pour te retrouver.

- Pourquoi quelqu'un de Dengar veut absolument me retrouver ? Personne ne me connait ici.

L'inspecteur à la lampe vise soudainement l'immeuble. Revan réagit avant que le faisceau ne passe sur la fenêtre, il fait volte face en me poussant vers le lit. Je l'agrippe pour ne pas tomber et l'emporte dans ma chute. Mon dos entre en contact avec le matelas me faisant lâcher un cri de douleur, Revan atterri au dessus de moi, en bloquant mon cri avec sa main. Par instinct, je me redresse sur mes coudes pour empêcher mon dos de toucher de lit, mais je me rend compte que je me suis bien trop rapprochée de Revan. Son souffle s'écrase dans mon cou, son visage est à quelques centimètres du mien et j'ai le souffle coupé. La douleur de mon dos à disparue comme par magie. Mon coeur tambourine de plus en plus fort dans ma poitrine. Mes lèvres s'entrouvrent inconsciemment.

C'est le moteur d'une voiture passante qui me fait retrouver mes esprits.

- Désolée, j'ai encore mal au dos.

C'est tout ce que je trouve à dire avant de m'échapper de cette position embarrassante. Je jette un rapide coup d'oeil en bas de l'immeuble, les trois hommes discutent entre eux à côté de la voiture fracassée. Je m'écarte de la fenêtre et plonge mes doigts dans mes cheveux, anxieuse. Je vois du coin de l'oeil Revan assit sur le lit, l'air songeur. J'espère qu'il ne réfléchit pas trop à ce qu'il vient de se passer entre nous. Pour m'en assurer je préfère changer de sujet.

- Tu penses que je suis recherchée ?

Il tourne son regard vers moi.

- C'est certain, et la personne qui a embauché ces hommes compte bien te retrouver avant la police. La question c'est pourquoi.

J'ai beau réfléchir, mais je ne vois absolument pas qui pourrait me connaitre ici. Milton pourrait peut être avoir des infos supplémentaires.

Ma réflexion est interrompu par l'homme dans cette pièce qui se lève et qui se dirige vers moi. Il s'approche légèrement trop près pour venir poser ses larges mains sur mes épaules.

- Ne te tracasse pas, essaie de dormir on en reparlera demain, d'accord ?

Il semble presque inquiet. Je me contente de hocher la tête. Avant d'aller dormir je met de la crème dans le dos pour apaiser un peu la douleur qui nait.

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C'est une odeur de café qui me réveil ce matin, j'ai réussi à rester sur le ventre cette nuit pour éviter de badigeonner le lit de crème, résultat j'ai les muscles endoloris. Rien de tel pour commencer une bonne journée. Je sors de la chambre, vêtu d'un tee shirt de Revan et de mes sous vêtements. Revan a déjà replié le canapé, je me tourne vers la cuisine pour le voir de dos, pour sa part il est habillé d'une chemise et d'un jean.

- Où est ce que tu vas ? Je demande.

Il se retourne au son de ma voix pleine de sommeil.

- Je vais en ville t'acheter des vêtements.

Je réagis dans la seconde.

- Je viens.

- Hors de question.

Je fronce les sourcils.

- Tu as bien vu ce qu'il s'est passé hier soir, maintenant que le secteur privé te cherche on n'a pas le droit à l'erreur. Affirme-t-il.

- Parce que tu ne pense pas que c'est suspect un appartement où les rideaux sont tirés jour et nuit ? Je ne serrais pas étonnée de voir débarquer des détectives avant la fin de la semaine. Je rétorque.

Revan serre les mâchoires.

- Tu n'es pas encore guérie ce n'est pas raisonnable.

- Je vais très bien.

- Ska, non.

Je ferme ma bouche et le fusille du regard. Il termine sa tasse de café avant de prendre ses clefs de voiture.

- Je serais pas long. Dit il en claquant la porte.

Revan prend bien soin de faire crisser ses pneu en sortant dans la rue. Je serre le poing et le coup part tout seul se loger dans le plan de travail.

- Pu**** !! Je jure quand j'entends mes phalanges craquer.

Je retourne furieusement dans la chambre en tenant ma main blessée. Et voilà ce qui arrive quand je ne gère pas ma colère.

Je reste en boule dans le lit quand j'entend des clefs tourner dans la serrure de la porte d'entrée. La porte claque à nouveau et Revan entre dans la chambre, des sacs dans les bras. Je ne me lève pas pour l'aider, qu'il aille se faire voir, je ne lui pardonnerai pas. Je sens le lit s'affaisser de l'autre côté.

- Généralement quand je rentre tu viens tout de suite me voir, alors qu'est ce qu'il se passe ? Tu me fais la tête ? Me demande le culoté.

Je reste dos à lui, ne lui donnant aucune réponse. Face à mon silence, je le sens bouger. Une main chaude se pose sur mon épaule, je la rejette aussitôt avant de saisir son poignet et de le plaquer contre les oreillers. Je tente de le frapper au cou mais il arrête mon poing bien avant. Son regard se porte sur ce dernier.

- Qu'est ce que tu t'es fait ?

Je perçois une once d'inquiétude dans sa voix. Je tente de retirer ma main de sa poigne mais c'est peine perdue.

- Rien, je me suis cognée. Je n'arrive pas à garder une voix neutre, la colère perce.

- Pourquoi tu m'en veux ?

Sa question me traverse le coeur. Toute la colère disparait. Je soupire en baissant la tête.

- Je ne t'en veux pas Revan, j'ai simplement du mal à rester enfermée.

Il soupire à son tour.

- Je sais et ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi de te savoir enfermée ici. Mais promet moi de ne pas te refaire mal inutilement.

Je me libère de sa prise pour m'assoir de mon côté du lit. Je vois du coin de l'oeil les sacs de vêtements que Revan m'a ramené. Je me tourne vers lui. D'un signe de tête, il m'incite à aller voir. Je me lève alors pour m'approcher des sacs.

DengarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant