Chapitre 10 - Propagande

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Revan est retourné dans la pièce de vie quand je sors de la salle de bain, vêtue d'un jogging et d'une brassière. Je n'arrive toujours pas à mettre des mots sur ce qu'il vient de se passer entre nous. Et je sais qu'à un moment ou à un autre je vais devoir lui reparler. En attendant, je dois penser à autre chose. Je sors de la chambre, Revan est appuyé contre le bar, il redresse la tête quand je passe la porte. Je fais comme s'il n'était pas là pour aller m'installer dans le canapé et allumer la télévision. L'écran montre alors une chaine d'information locale. Mon esprit est ailleurs quand j'entends mon prénom sortir de la bouche du présentateur.

J'augmente le volume.

- Cela s'est passé il y a 3 jours dans le sud de la ville, la fugitive est tombée d'un immeuble avant de s'écraser sur une voiture. Elle a miraculeusement réussie à s'échapper.

Des photos de caméras de surveillance montrent mon visage.

- Un appel à témoins est toujours en vigueur, cet individu est dangereux alors si vous avez la moindre information, merci de vous rendre au centre policier le plus proche de votre domicile.

Ma gorge se serre. Je sursaute quand une main se pose sur mon épaule. Revan est à côté de moi.

- Pourquoi ils me font passer pour la méchante ? Je lui demande.

- Parce qu'ils veulent te retrouver en faisant peur à la population.

Je frémis.

- Ska je. . .

Revan est interrompu par une sirène policière qui résonne dans la rue. Cette dernière s'arrête en bas de l'immeuble. Mon coeur commence à tambouriner dans ma poitrine, ça sent pas bon. Revan se lève et pousse le rideau pour regarder par la fenêtre. Je vois ses poings se serrer.

- Va te cacher derrière le dressing.

Je bondis du canapé et entre en trombe dans la chambre. Je prend tous mes dessins avec moi avant de courir au fond de la pièce pour aller me cacher. J'ai à peine le temps de reprendre mon souffle que quelqu'un toque à la porte. J'entends uniquement des voix étouffées. Ma gorge se serre au point que j'ai du mal à respirer. Je ferme les yeux pour tenter de me calmer. La porte de la chambre s'ouvre, le parfum d'un homme que je ne connais pas m'envahi. Ses bottes claquent sur le parquet. Je devine que Revan le suis. Merde, les vêtements.

- C'est quoi ça ? Demande l'intru.

Vu comment l'homme parle à Revan il ne doit pas être un simple soldat mais bien un haut gradé.

- Je n'ai plus le droit de faire plaisir à ma copine ? Rétorque Revan.

L'homme ne répond rien. Ses pas se rapprochent de moi. J'arrête de respirer. Je vois son ombre se déplacer sur le mur. Après une bonne minutes, l'homme trifouille dans le dressing. Mon coeur bat si fort que j'ai peur qu'il l'entende, sachant que c'est un simple contreplaqué en bois qui me sépare de lui. Je tressaille à nouveau. Dans ma panique, je fais tomber quelques dessins. Le papier tombe dans un petit claquement. Je ne bouge plus d'un poil. L'homme devant le dressing non plus. Il écoute. Des larmes silencieuses coulent sur mon visage.

- Bien, j'en ai terminé.

Il sort de la pièce et de l'appartement. Je prend une grande inspiration et sort de ma cachette, tremblante. C'est un Revan inquiet qui entre dans la chambre, en voyant mon état il s'approche de moi à grand pas et me prend dans ses bras. Je laisse mes larmes anxieuses couler et j'essaye de me détendre.

- Il allait m'emmener. Je murmure.

- Je ne l'aurai pas laissé faire. Me répond Revan.

Je soupire en me laissant aller contre lui. Je ne sais pas ce qui est en train de se passer.

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