5.

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Chapitre 5 : Soirée pizza.

Le retour depuis le centre de soins de Katie se passe en silence. Il faut une bonne demi-heure avant que Hakan n'ouvre la bouche.

Hakan : Merci.

Je lui jettes un coup d'œil.

Milla : De rien.

Hakan croise mon regard et me sourit. Je suis soulagée de voir que son sourire n'est pas forcé. On dirait qu'il revient doucement à son état habituel. Comme s'il avait mis Katie dans un endroit sûr, jusqu'au mois prochain quand il recommencera tout ça.

Hakan : Ecoute, Milla. Ce que tu viens de voir... Personne d'autre n'est au courant.

Je hoche la tête.

Milla : Je ne dirai rien à personne.
Hakan : Je savais que tu ne le ferais pas.
Milla : Mais tu sais, si tu ressens le besoin d'en parler à quelqu'un...
Hakan : Tu seras le premier numéro que j'appellerai.

Je lui souris d'un petit air complice.

Milla : On est meilleurs amis maintenant ?
Hakan : On dirait bien.
Milla : Eh bien, mon BFF, laisse-moi changer mon nom sur ton téléphone alors. Il est ou ?

Il indique l'arrière du véhicule d'un geste de la main.

Hakan : Il est dans la poche derrière mon siège.

Je me penches pour l'attraper.

Milla : Tu préfères me donner ton mot de passe ou tu préfères le saisir toi-même ?
Hakan : Zéro-un-un-cinq.
Milla : Ta date d'anniversaire ?
Hakan : Le sien.

Ah, il y' a un instant de silence.

Hakan : Je ne savais pas.

Il parle tellement doucement que je ne l'entends presque pas, occupé a changer mon nom dans sa liste de contacts.

Milla : Tu ne savais pas quoi ?
Hakan : Qu'elle était en train de conduire quand je lui ai envoyé ces messages.

Je prends conscience de ce qu'il vient de dire, il a l'air brisé.

Milla : Je ne pense pas qu'on devrait parler de ça. La journée à été longue.

Il souffle sa frustration et reporte son attention sur la route peu fréquentée.

Hakan : Tu ne veux pas m'écouter.
Milla : Ce n'est pas vrai !
Hakan : Je ne peux pas abandonner Katie maintenant. Je ne l'abandonnerai pas. Rends moi service, petite fleur.
Milla : Tout ce que tu voudras.
Hakan : Vraiment ? Change de sujet. Parle-moi. Mais de n'importe quoi d'autre.
Milla : Compte sur moi.

Je lui fais un petit salut militaire pour plaisanter et détendre l'atmosphère.

Milla : Est-ce que tu savais que je possède plus de 200 paires de chaussures ?

Hakan tourne sa tête vers moi, la bouche grande ouverte.

Hakan : Est-ce qu'investir dans les chaussures fait partie de tes projets pour la retraite ? Ce n'est pas possible d'avoir autant de paires.

Je rigolais et hausses les épaules.

Milla : Bien sûr que je n'en ai pas autant. Mais quand je passe une mauvaise journée, des sandales Jimmy Choo ou des escarpins Manolo Blahnik sont parfois le parfait remède.
Hakan : Je ne comprendrai jamais ça.
Milla : Je suis prête à parier que toi aussi, tu dépenses tout ton argent pour quelque chose de particulier. Et je trouverais ça bizarre aussi.
Hakan : Non, je n'ai rien de la sorte parce que je suis pas fou comme toi.
Milla : Tu mens !
Hakan : Non, c'est vrai, je n'ai rien du tout.
Milla : Allez, tu peux me le dire.

QUELQU'UN COMME TOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant