Chapitre VI :

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Ama avait repris du poil de la bête, depuis qu'elle avait appelé Caeta et qu'elle avait écouté le débat entre Fred et Ginny elle était en forme parfaite. A tel point que ça agaçait George qui se plaignait déjà de voir une horde d'enfants dans sa boutique toute la journée, ce à quoi Ama lui avait répondu que s'il n'était pas content il n'avait qu'à choisir un travail où l'on restait cloitré dans un bureau à longueur de journée pour signer des papiers.

Le jumeau de Fred n'avait trouvé aucune répartie ce qui avait fait sourire Ama, elle commençait à prendre le coup de main pour dompter le lion infernal qu'était George.

Occupée à dessiner, comme souvent, l'Empathe avait oublié que c'était le jour de la visite de Caeta, Ginny semblait l'avoir aussi oublié, elle était plus à occupée à lire un magazine de sports du monde des sorciers et à pester contre les joueurs qui étaient apparemment tous plus nuls les uns que les autres.

Soudainement, on entendit les portes du manoir s'ouvrir, Ama se dit d'abord que c'étaient les jumeaux quand elle se souvint qu'ils avaient pour habitude de transplaner à l'intérieur du manoir et non à l'extérieur, paniquant dans un premier temps elle se redressa brusquement, interrompant son dessin en même temps. Puis dans un second temps, elle se souvint qu'elle attendait de la visite.

Elle rassura Ginny en se décontractant et retourna sur le canapé, la sorcière s'installa près d'elle, les jumeaux travaillaient et elles étaient prêtes à obtenir des informations.

L'Hypnotiseuse commença à crisper ses doigts sur ses genoux, d'impatience ou de stresse elle ne savait pas, elle savait juste qu'à mesure qu'elle entendait les talons de sa mère claquaient sur le sol elle crispait encore plus les doigts.

Jusqu'à les relâcher en voyant sa mère débarquer dans le salon, sa chevelure d'or lui tombant sur les épaules et brillant aux éclats du soleil, ses yeux bleu parcourant le salon avec curiosité avant de s'illuminer en voyant sa fille. Comme si cela avait toujours été ainsi, elle vint s'asseoir dans le fauteuil de velours en face des deux jeunes femmes, elle croisa les jambes, posa ses mains sur son genou et dit avec un sourire :

— J'espère que tu m'as fait venir pour de bonnes raisons. Tu as bien trop titiller ma curiosité.

Ama ne sut quoi répondre, pouvait-elle vraiment gâcher tous les espoirs que sa mère avait en lui annonçant que c'était pour remettre le passé sur le tapis ? Heureusement et malheureusement, Ginny la sauva de cette lourde responsabilité.

— Je suis navrée de réduire vos espoirs à néant Caeta, mais si nous vous avons demandé c'est pour obtenir des réponses. Et ne cherchez pas à nier, on a découvert certains papiers.

— Vous avez fouillé dans mes affaires ? demanda Caeta, son sourire s'affaissant immédiatement.

— Oui. C'était nécessaire.

— Peut-être pourriez vous m'expliquer pourquoi alors, suggéra aimablement Caeta.

— Parce que le ciel m'est tombé sur la tête, déclara Ama, recouvrant l'usage de la parole. Une nouvelle est arrivée à Poudlard environ un mois et demi, deux mois avant les vacances. En un mois elle a réussi à se faire des alliés de taille dans le collège, elle a commencé à s'en prendre à plus faible qu'elle. J'ai réagi au quart de tour face à elle et son allié, ça a mal fini, je me suis faite renvoyée.

— Encore ? s'étonna Caeta.

— Oui. Encore. Mais là n'est pas le sujet, cette nouvelle m'a suivie jusqu'au Terrier où elle s'est assurée que je sorte de mes gonds, commença Ama.

— Elle a réussi à tenir, mis à part à la boutique des jumeaux où elle a eu un léger saut d'humeur. Mais c'est après que ça s'est corsé, Lucie a fait semblant d'être blessée et a fait porter le chapeau à Ama qui en a pris pour son grade. La meilleure solution pour son esprit était de venir ici, donc nous voilà, termina Ginny tandis qu'Ama sentait tout doucement son cœur se serrer.

— Ho. Je vois. Donc si je la croise j'ai le droit de m'occuper d'elle ? demanda Caeta en souriant diablement.

— Non ! On va éviter d'aggraver encore plus la situation ! Quand la vérité aura éclaté on en reparlera, mais actuellement toutes les personnes qui vont au Terrier dans l'année me détestent sauf les trois personnes -dont Ginny- qui sont venues avec moi, répondit précipitamment Ama.

— Trois personnes ? Ginny, ton frère et Fred ?

— Non. Ace aussi est dans ma liste de... Soucis. Le troisième c'est George.

— Je ne suis même pas étonnée, qu'a fait ton frère ?

— La question exacte serait plutôt qu'avez-vous fait vous tous, rectifia Ginny faisant pâlir Caeta.

La mère d'Ama se crispa tout en pâlissant et se leva pour commencer à tourner le rond, comme Ama l'avait si souvent vu faire le soir lorsqu'elle regardait du haut de l'escalier.

— Je n'ai rien fait de susceptible pouvant vous nuire. Vous ne pouvez m'accuser de rien, déclara-t-elle en tournant brusquement un regard sombre vers elles.

Le déni, encore et toujours le déni. Lorsque sa mère n'affrontait pas ses soucis elle faisait semblant de les ignorer, comme s'ils n'existaient pas et que le déni pourrait la sauver. Mais pas cette fois-ci, même si Ama ne l'avait pas montré dernièrement elle n'était pas dû genre à lâcher l'affaire. Surtout pas si ça pouvait l'aider à régler ses soucis, qui étaient, par sa faute, devenus ceux de ceux qu'elle aimait.

L'Hypnotiseuse se leva donc et se mit en face de Caeta, prête à un combat de regard ou d'insolence comme sa mère disait autrefois.

— Donc, envoyer des lettres à la professeur McGonagall sans m'en envoyer une seule n'est rien ? Tu étais sûrement au courant de mon renvoi si tu étais en contact avec elle, mais tu n'as pas daigné réagir, commença prudemment Ama.

— Tu as vraiment été fouiller !

— Oui. Et je recommencerai si nécessaire. Toute cette histoire me pourrit jusqu'à la moelle et toi tu ne réagis pas, tu parles de loin, tu parles de goujats dont on ignore tout, mais tu précises que toi tu as l'expérience. De quelle expérience parles-tu ? Pourquoi me tenir encore une fois à l'écart alors qu'Ace est au courant ? Tu penses ne serait-ce qu'un instant à ce que je ressens ? demanda Ama en sentant sa voix se brisait.

— Bien sûr que oui ! Si je ne prenais pas en compte tes sentiments tu vivrais avec moi et non au Terrier ! s'emporta Caeta.

— Alors pourquoi me mentir et me rendre malade de questions ?! vociféra Ama au bord de la crise de nerfs.

Caeta ne répondit pas, se fusillant mutuellement du regard la mère et la fille jaugèrent l'autre, elles semblaient toutes deux attendre de voir l'autre craqué. Ce fut Caeta qui perdit le duel.

— Bien. Je vais te dire ce que je peux, soupira-t-elle en retombant sur le fauteuil.

Ama s'assit à côté de Ginny, le regard satisfait et le cœur broyé de chagrin et d'appréhension. Qu'allait-elle découvrir comme sombre vérité cette fois-ci ?

La Mélodie du Temps. Tome II : Besoin d'airOù les histoires vivent. Découvrez maintenant