Chapitre XXVI :

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Ama se réveilla en criant faiblement. Elle s'était vue entourée de flammes et de corps gisants dans la poussière.

L'Empathe regarda autour d'elle, elle était dans sa chambre attribuée chez la modeste maison de Lupin, les mains bandées, elle passa sa main sur sa gorge endolorie, elle était brûlante. Ama ne se souvenait pas de ce qui était arrivé, elle avait affronté ses peurs, crier, puis néant. Que s'était-il passé ? Combien de jours s'étaient écoulés ? Fred, George et Ginny allaient-ils bien ? Avaient-ils affronté leurs peurs ?

L'Hypnotiseuse n'en savait rien, mais elle obtiendrait bientôt des réponses, elle le sut en voyant Fred arriver dans la chambre. Son regard s'illumina en la voyant, il accourut près d'elle et vint la prendre avec douceur dans ses bras, prenant garde à ne pas lui faire mal.

— Que s'est-il passé ? demanda-t-elle lorsque Fred s'écarta.

— Un cauchemar est devenu réel. On affrontait tous nos peurs lorsqu'on a entendu hurler, au début j'ai cru que c'était Ginny parce que je connaissais ses hurlements. Donc j'ai fait demi-tour et j'ai cherché le tunnel où elle était allée, mais je l'ai croisé dans l'antre principal pendant que George accourait vers nous. Comme tu manquais à l'appel on en a conclu que c'était toi qui hurlais. On s'est dépêché d'aller te retrouver, tu continuais d'hurler, puis soudainement, on n'a plus rien entendu. Lorsqu'on est arrivé, tu étais étendue sur le sol. On t'a ramené ici et ça fait trois jours que tu es évanouie, expliqua Fred.

Les souvenirs revinrent à Ama, le grand mur de flammes, les proches qui lui restaient morts, ceux qu'elle avait déjà perdu gisants à ses pieds. Elle trembla, rien qu'en y pensant, elle détestait cette grotte, elle détestait l'idée d'Elios comme quoi affronter ses peurs serait utile. La seule chose que cela avait fait était d'accentuer ses peurs profondes.

L'Hypnotiseuse se mit à trembler de tous ses membres, elle sentit des larmes dévaler ses joues, elle n'eut même pas le courage de les sécher et se contenta de serrer ses poings bandés, elle s'était sûrement écorché les mains sur la roche.

— Et Ama ! Calme-toi ! Il n'y a rien, tes peurs ne sont pas réelles tu m'entends ? Tu es en sécurité, tout va bien, fit Fred en prenant délicatement ses mains dans les siennes.

— Non ! Tout va mal, je suis faible, je suis lâche, je ne suis même pas capable d'affronter mes peurs, Côme prend en puissance et moi j'explose. J'ai dit que je devais rester forte, mais je n'y arrive pas, je n'arrive à rien ! sanglota Ama.

— Tu racontes n'importe quoi ! Une peur n'est pas simple à affronter, je suis sûr que tu n'es pas la seule, tu exploses certes, mais après tu seras bien plus apte à te battre, tu es humaine Ama ! Tu n'en peux plus et c'est normal ! la rabroua Fred.

— Mais vous, vous restez forts ! Vous n'avez pas explosé comme moi, parce que vous êtes forts et que moi je suis faible !

— Tu crois vraiment ça ? Tu crois vraiment qu'on est fort ? Ginny a explosé sur Elios, George a dû utiliser silencio pour ne pas exploser et moi je vais me réfugier dans les bois la nuit pour ne pas faire quelque chose de mal la journée. Nous ne sommes pas forts, on n'arrive pas à encaisser autant que toi tu le fais, mais on reste debout, parce que, comme tu l'as dit, on respire encore. Alors pourquoi se plaindre ?

Un sourire maigrichon s'étira sur les lèvres d'Ama, derrière ses larmes elle parvint à regarder Fred, toujours en panique, elle alla se réfugier contre son torse, sa tête posée sur son cœur.

— J'aimerai être comme toi Fred, continuer de voir le positif, être assez courageuse pour m'isoler la nuit et revenir splendidement le jour...

— Tu es parfaite comme tu es Ama. Ne cherche pas à changer, j'aimerai avoir ton cœur d'or et ta force pour encaisser, mais je préfère partir. On se complète, dit-il en l'étreignant plus fort.

L'Hypnotiseuse préféra ne pas répondre, elle se contenta de passer ses bras autour de sa nuque et d'enfouir son visage dans son cou, elle se sentait en sécurité, les émotions de Fred la traversant elle eut l'impression de se sentir... Vivante. Son amour électrisant la parcouru, suivi par une certaine admiration et tant de soulagement. Elle l'avait vraiment fait paniquer.

— On s'en sortira Ama. Tous ensemble, on y arrivera, mais pour ça il faut que tu me fasses confiance lorsque je dis que tout va bien, murmura Fred au creux de son oreille.

— Je te fais confiance. A toi, à Ginny, à George, à Arwen, je vous fais confiance. C'est de la vie que je me méfie.

— Alors aie confiance en la vie, elle est terrible, mais parfois elle fait de bonnes choses. La preuve, elle t'a mis sur mon chemin.

Bien que la déclaration fût niaise, Ama sourit, elle était mauvaise langue avec la vie c'était vrai. Mais c'était plus fort qu'elle.

— Promis je vais essayer.

— Parfait, maintenant j'aurai une question à te poser. Tu te souviens de ton rêve ? Est-ce que tu as compris ce qu'il signifiait ?

— Je sais que les bonnes personnes c'est vous, celles privées de perfidie aussi... L'auréole c'est Lucie, mais pour le reste, je ne comprends toujours pas... Pourquoi ?

— Elios nous en a parlé, je sais que tu ne l'aimes pas. Mais il a émit l'hypothèse que l'abandon serait ta mère qui est décédée. L'inattendu et l'inconnu seraient Côme et Lucie. Ce qui fait que tout, est toujours lié, expliqua Fred.

— Le pire, c'est qu'il a sans doute raison. C'est logique. Lucie et Côme étaient inattendus, ils sont trompeurs comme l'inconnu. Ma mère m'a abandonné lorsque j'avais besoin d'elle... Tout est lié. J'aurai dû y prêter plus d'attention, si ça se trouve ma mère serait encore en vie...

— On peut refaire le monde avec des « si » chérie. Alors relève la tête, sois fière, et affronte l'avenir pour qu'il soit radieux, commenta Fred.

— Chérie ? Et une phrase pleine de bon sens ? Tu as bu combien de bièraubeurres ?

— Seulement deux. Allez, lève-toi, on a une nouvelle mission, de ton père en plus. Elios a décidé qu'il était temps de se mettre en action.

Ama s'écarta à contre cœur de Fred, elle l'embrassa rapidement et se leva. Prête à faire ses épreuves, grâce à Fred elle était bien décidée à se battre. Aujourd'hui, elle se relevait plus forte, plus terrifiée aussi, mais déterminée à mettre fin à ce cauchemar, elle refusait de voir ses peurs se réaliser, pour ça, elle allait devoir se battre. Plus durement qu'avant, même si elle allait devoir faire des contraintes, elle était prête.

La Mélodie du Temps. Tome II : Besoin d'airOù les histoires vivent. Découvrez maintenant