Chapitre XIX :

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Ama trembla de tous ses membres en voyant sa mère étendue au sol, il n'y avait pas de sang, mais Caeta était raide, l'Empathe n'entendait même pas son souffle, totalement paniquée, l'Hypnotiseuse attrapa un transmetteur et appela Livvy. La doctoresse du Cygne Noir ne tarda pas à arriver, encore en pyjama certes, mais elle arriva rapidement.

Ama n'osait pas bouger, ni s'approcher de sa mère, elle était comme paralysée, ce fut seulement lorsque Livvy lui ordonna de rejoindre les Weasley pour aider Ginny à soigner les jumeaux qu'elle sortit de sa transe.

L'Hypnotiseuse prit sur soi et s'occupa d'essuyer le sang du visage de Fred, il n'avait qu'une légère entaille, bien que profonde elle était superficielle et serait guérie rapidement. George, lui, avait juste un problème à la jambe, elle était tordue ou quelque chose comme ça, enfin, il serait sur pied d'ici quelques jours.

En revanche, ce fut l'état de Caeta qui était le pire. Livvy dû tout de même l'emmener chez Elwin parce qu'elle avait besoin d'aide. L'Empathe ne dormit donc pas de la nuit, perturbée avec ce mystérieux Elios et paniquée pour sa mère. Que voulait son interlocuteur ? Pourquoi s'attaquer ainsi à eux ?

Pour la briser. Il avait dit qu'il connaissait à la perfection Ama, il devait sans doute savoir que le seul moyen de la toucher était de s'en prendre à ses proches, et pour l'instant, il y arrivait sans peine.

— Comment ça s'est passé avec Elios ? demanda Fred.

Il devait sans doute chercher à occuper l'esprit d'Ama, cette dernière continua de faire les cent pas tout en répondant.

— Il m'a fait passer une épreuve, choisir entre Lise et Ginny, il a dit que la vie s'occuperait d'en faire d'autres et qu'il en préparerait de son côté. Que ce soit pour moi, Ginny, ou n'importe qui qui m'accompagne.

— Il n'a répondu qu'à une seule question aussi. Nous avons demandé ce qu'il se passait. Il a répondu que le passé refaisait surface, que le présent jouait avec les noirceurs des esprits et des cœurs et que le futur ne promettait rien, continua Ginny.

— Et, il vous a dit quel était ce clan mystère ? demanda George.

— Les Griffes de l'Ombre. Voilà le clan, il n'a rien dit de plus à part qu'on se reverrait lorsqu'on devra se revoir, expliqua Ama dans un soupir lasse.

— En clair, il joue avec nos nerfs, clarifia Ginny.

Tandis qu'Ama tournait toujours en rond, un faisceau de lumière apparut devant elle, surprise, l'Empathe fit un bond en arrière tandis qu'une silhouette sortait de la lumière. Vêtue de cette fichue cape rouge, elle abaissa sa capuche et dévoila des cheveux noir de jais et une paire de yeux glaciale.

— Je vous aviez dit que je reviendrais lorsque la vie en déciderait, déclara Elios en jetant un coup d'œil circulaire à la pièce.

— Et moi je vous dis que si vous continuez à jouer avec mes nerfs je vous étrangle, gronda Ama le regard haineux.

— Ce n'est pas moi qui joue avec tes nerfs Ama, c'est Hunter.

— Il faut m'expliquer comment sachant qu'il est mort.

— Ton père était intelligent, il a laissé une marque de son passé pour imprégner ton futur, expliqua posément Elios.

Comme s'il était chez lui, la Griffe de l'Ombre alla s'installer sur un fauteuil et posa ses pieds sur la table basse, comme s'il était invité pour le café !

— C'est bon vous voulez que je vous apporte un thé ? suggéra Ginny avec sarcasme.

— Avec un nuage de lait s'il te plait, confirma Elios.

Heureusement que Fred était là car Ginny tenta de sauter sur l'intrus, mais son frère ainé passa ses bras sur sa taille et la retint en lui chuchotant quelque chose à l'oreille.

— Que faites-vous ici ? demanda George, évoquant la question que tous se posait.

— J'ai appris pour Caeta, je viens m'occuper de mes petits protégés. Vous ne serez bientôt plus en sécurité ici. Il faut que vous vous habituiez à ma présence.

— En sécurité ? Ne me parlez pas de sécurité ! Peu importe où on va on n'est pas en sécurité ! vociféra l'Hypnotiseuse.

— Mais si, mais si. Il faut juste être entouré des bonnes personnes, répondit calmement Elios.

— Vous sous entendez que nous ne sommes pas assez bien pour nous débrouiller seuls ? fit George.

— Je ne sous-entends rien du tout. Je dis juste que dans la vie il y a des obstacles que même les personnes les plus douées ne sont pas aptes à vaincre.

— Ho bon Dieu, on a un Dumbledore bis, soupira Fred en lâchant Ginny.

— Ah oui Dumbledore... C'était un bon ami... songea Elios.

— Bon et sinon, ça vous dérangerez de nous aider ou c'est trop demander ? pesta Ama.

— Bientôt, tu auras des réponses Ama. Plus vite que tu ne le crois. En attendant, prête attention à ce qui t'entoure, et prépare toi au combat, l'heure approche.

Ama leva les bras en l'air en signe d'abandon, elle s'affala à côté de George en ruminant contre toutes les personnes qui lui avaient un jour parler de façon poétique ou cacher des choses. Autant dire que la liste était longue. Très longue même.

Personne n'osa la déranger dans ses jurons, comme par peur de faire parti de la liste par la suite, ils écoutèrent sans broncher lorsque soudainement Elios déclara :

— Au fait pourquoi en veux-tu à Ace ? Nous lui avions demandé de ne rien dire pour ta sécurité.

— Parce que justement ça m'énerve. La sécurité par-ci, la sécurité par-là, vous savez parfaitement que j'ai autant enduré que lui, vous savez parfaitement ce que j'ai vécu, mais vous vous obstinez à me « protéger » belle réussite non ?!

— Jusqu'à preuve du contraire tu tiens encore debout.

— C'est bien ce qui me dérange ! Mes proches ont été attaqués deux fois et moi je n'ai même pas une égratignure ou un bleu ! Mettez vous à ma place deux minutes ! s'emporta Ama.

— Ah, les adolescents, si impatients, soupira Elios. Tu l'auras bientôt ton combat, mais d'abord il faut que tu comprennes la façon dont le problème est ficelé. Je peux te dire que ton père avait comme qui dirait tout prédit, il a ficelé cette histoire de façon épatante, chaque détail est net et précis, tout est relié, tout s'assemble et se dissout. C'est époustouflant, cette course qu'il nous fait faire nous rapproche de tout et de rien à la fois.

— On sait d'où Ama tient son côté moraliste et philosophe au moins, pouffa George.

Malgré elle, Ama ne put retenir un sourire. Un simple et petit sourire qui sembla soulager ses muscles qui étaient tendus depuis son arrivée ici, tandis qu'elle s'apprêtait à renchérir l'idée de George, son transmetteur vibra, elle l'alluma et Livvy apparut sur l'écran argenté.

— Comment va Caeta ? s'empressa-t-elle de demander.

— Ama, je-je... Je suis désolée. Il était trop tard et...

Ama sentait son cœur battre, elle savait la fin de la phrase de Livvy, mais elle osait espérer qu'elle faisait une blague avec un humour noir très élevé ou qu'elle allait dire dans le coma.

— Et... Elle est morte.

La Mélodie du Temps. Tome II : Besoin d'airOù les histoires vivent. Découvrez maintenant