Chapitre XI :

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Toujours pliée au sol, Ama se redressa sur ses coudes, fixant Lucie qui accourait près d'elle et Arwen avec Hermione qui paraissait affolée pour une fois.

— Ama ! Arwen ! Vous allez bien ?! cria Lucie la mine affolée en s'accroupissant près d'elles.

— C'est toi qui nous a envoyé au tapis espèce de sale... commença Arwen.

— Ho ma pauvre tu es chamboulée ! Je ne sais pas qui vous a attaqué mais ce n'est pas moi !

Pourtant les ondes de perfidie qui s'émanaient de la sorcière démontraient le contraire, elle mentait comme toujours et prenait bien garde à montrer une facette faible et vulnérable pour amadouer les autres. Des murmures se faisaient déjà entendre parmi les passants.

— Quelle ingratitude de l'accuser alors qu'elle vient les aider !

— Les jeunes de nos jours, ils ne savent plus dire merci !

— Et les vieux de nos jours ils ne savent pas la fermer ! cria Arwen qui commençait à avoir les joues rouges de colère.

— Calme toi Arwen, ça ne sert à rien. Elle a rallié tout le monde à sa prétendue innocence, déclara Ama en se redressant seule et la tête haute.

Elle aida Arwen à se relever lorsque Molly arriva, suivie des Weasley qui travaillaient au magasin de farces et attrapes, le cauchemar.

— Ama ! Arwen ! Vous allez bien ? demanda George en bondissant près d'elles tandis que Fred prenait grande attention à créer un rempart entre les deux filles et Lucie.

— Disons que cette fois-ci on ne saigne pas, répondit la Serpentard.

— Mais qu'on s'est fait avoir comme des débutantes, ajouta Ama avec un regard noir à Lucie.

— Hermione ! Comment tu vas ? demanda Ron paniqué.

L'Hypnotiseuse se retint de lever les yeux au ciel, Ron croyait vraiment à une attaque mystère ? Elle savait qu'il pouvait se montrer facilement crédule et parfois même presque débile, mais là... Il battait des records selon Ama. Cette dernière préféra ne pas s'affliger plus longtemps sur le souci et tenta de s'éloigner du groupe qui s'était formé autour d'eux.

— Tu es une ingrate Ama ! Moi qui veut juste t'aider ! gémit Lucie.

Le gémissement de trop et la phrase à ne pas dire. Enervée, Ama s'approcha de Lucie et lui tira violemment les cheveux pour que son regard rencontre celui de Lucie car elle portait toujours des talons trop hauts.

— Tu vas bien m'écouter princesse. Je ne veux pas de ton aide qui me détruit, je ne veux pas te voir car je sais que tu prépares toujours un sale coup, je ne veux pas t'entendre car je risque de mourir étouffée dans ta perfidie. Alors reste avec ton cercle vicieux, loin de moi. On sait toutes les deux qu'on se retrouvera, alors pourquoi attirer les foules maintenant ? lui murmura-t-elle à l'oreille.

— Parce que c'est bien plus amusant de te détruire avec les rumeurs, même si cela sera très plaisant de voir leurs visages en décomposition lorsque tu t'effondreras devant moi je l'admets, lui murmura Lucie en retour. MAIS LACHE MOI PAUVRE FOLLE ! cria-t-elle par la suite.

L'Empathe ne se fit pas prier, elle lâcha brusquement Lucie qui, emportée par son poids, tomba au sol et mangea la poussière. Réjouie de voir Lucie à terre pour une fois, elle se détourna la tête haute et fendit la foule amassée autour d'eux pour se diriger vers le magasin des jumeaux, ils n'allaient pas la laisser partir ainsi.

Et en effet, Fred, George et Arwen la rejoignirent bien vite, ils allèrent dans la réserve où les jumeaux croisèrent les bras en attente d'explication tandis qu'Arwen époussetait ses vêtements.

— Alors princesse aux mille et un secrets, on peut avoir des explications maintenant ? demanda George.

La pique était méritée.

— J'ai croisé Lucie et Hermione, ça a mal fini, tu veux quoi d'autres comme détails ?

— Des détails pour nous expliquer la cause du mot de ce matin, et comment ça a pu mal finir même ici au Chemin de Traverse ! suggéra Fred.

Dans un ultime soupir Ama s'expliqua, elle décrivit ce qu'il s'était passé avec Lucie et précisa qu'elle expliquerait la cause du mot ce soir avec Ginny.

— Même si je suis obligé d'admettre que tu as raison, il faut que tu cesses Ama ! Tu sais très bien qu'elle a toutes les cartes en main pour gagner ! déclara George sa voix mélangeant compassion et agacement.

— C'est facile à dire pour toi ! Elle vous drague ! s'écria Ama.

Ceci était sorti tout seul et elle détestait cette phrase par ailleurs. Elle frissonna à la simple idée de voir Lucie avec l'un des deux, idée qui la répugnait, surtout si c'était Fred et... Horrible, elle préférait ne même pas y songer.

— Ce qu'Ama essaye de vous dire avec maladresse, c'est que Lucie vous place sur un piédestal de drague alors que nous c'est la guerre. Donc vous n'avez pas les mêmes rapports ce qui change le point de vue, expliqua Arwen.

— Mais nous ne sommes pas débiles non plus ! On a entendu les deux versions, et on sait bien qu'Ama est la vraie ! On dit juste qu'il faut que tu comprennes qu'actuellement elle est plus forte que toi. Et qu'on n'a pas le bon jeu de cartes pour la vaincre, déclara Fred.

Ama soupira, ils ne comprenaient pas ! Ce n'était pas facile de garder son sang-froid face à Lucie, mais ils avaient raison sur le fait qu'ils n'avaient pas de quoi la vaincre. Vaincue et résignée, l'Hypnotiseuse se tut et se mura dans un silence qui en disait long.

Lucie prenait trop d'ampleur, même sans qu'on la voie elle gagnait du terrain. Les jumeaux n'étaient pas idiots, Ama le savait, elle sentait les ondes de compassion et de loyauté -oui c'était étrangement possible- qui s'émanaient d'eux, elle avait confiance en eux. Elle comptait sur eux, leur franchise commune avec celle de Ginny et leur humour, parfois déplacé certes, aidaient Ama à garder la tête haute et à rester dans la réalité qui l'entourait au lieu de rester plongée dans ses illusions.

En une phrase comme en mille : elle avait besoin d'eux tous.


La Mélodie du Temps. Tome II : Besoin d'airOù les histoires vivent. Découvrez maintenant