Chapitre V :

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Est-ce qu'Ama avait signé son entrée pour l'enfer en réapparaissant au bout de deux jours ?

Eh bien c'était tout à fait le cas.

Comme prévu George avait promis vengeance, prétextant qu'il se sentait offensé d'avoir été ainsi ignoré, quant à Ginny... Elle l'avait secoué comme un vulgaire cocotier. Elle détestait visiblement qu'Ama s'enferme sans lui parler, cette dernière avait donc été obligée de promettre de ne plus recommencer, et elle espérait qu'elle y arriverait.

Le sermon passé, Ama leur avait expliqué sa découverte, il y eut un instant de choc, qui fut vite remplacé par une Ginny en pétard. Elle manqua littéralement de crever le tympan restant de George tant elle avait enseveli la professeure McGonagall et Ace sous un torrent d'injures et de mots peu polis.

Une fois l'explosion de Ginny passée, ils parlèrent calmement du problème. Ace avait menti et la directrice de Poudlard était liée à ces mensonges et à ceux de Caeta par la même occasion.

Ils n'avaient toujours pas trouvé de solutions, tous plongés dans de profondes réflexions assis sur les canapés de velours, un silence de plomb était tombé.

Ama réfléchissait sans réfléchir, elle ne faisait que revoir son frère qui promettait d'être là pour elle, qui promettait de ne pas lui mentir, elle revoyait ses sourires francs, son regard joyeux, et maintenant, elle ne voyait que des mensonges qui barraient son visage.

— Je sais ! s'écria brutalement George, surprenant Ginny qui tomba du canapé.

— J'espère que c'est une bonne réflexion ! pesta sa sœur en se redressant.

— D'après la lettre de McGonagall, Caeta parle aussi avec McGonagall et elle semble connaitre plus de choses qu'elle sur cette bande sans nom. Alors, le mieux ne sera-t-il pas de retrouver Caeta et de lui en parler directement ? fit George, ignorant royalement sa sœur.

Ama eut un instant de choc, comment avait-elle pu ne pas y penser avant ? Et depuis quand George était-il un génie ?

— Bon sang, George tu es un GENIE ! s'écria-t-elle en se redressant d'un bond pour aller chercher un transmetteur.

Elle n'avait plus qu'à prier pour que sa mère ait le sien et l'appela, sans se soucier des Weasley qui étaient en train d'entamer un débat pour savoir si Ama pensait vraiment le compliment qu'elle avait dit à George ou si c'était sur le coup de l'émotion.

— Montre-moi Caeta Everdinia.

L'écran du transmetteur se brouilla mais ne montra rien, ce qui voulait dire que ça ne correspondait pas à un nom existant. Ama eut peur que sa mère ait périe quand elle se souvint de son père biologique.

— Montre-moi Caeta Arialsom.

Ama jubila, l'écran argenté se brouilla pour laisser place à sa mère cette fois-ci. Caeta avait toujours les cheveux détachés, blonds et soyeux ils brillaient au soleil, ses yeux bleu montraient de la surprise tandis qu'un sourire illuminait son beau visage.

— Ma fille daigne montrer un signe de vie ! Quel ravissement ! s'écria-t-elle.

— La vie s'est assurée que je sois trop occupée pour. On peut y remédier très vite, rusa Ama.

— Et comment ? demanda Caeta soudainement très attentive.

— Tu pourrais passer à Santania !

— Que fais-tu là-bas ? Le manoir est abandonné !

— Je t'expliquerai lorsque tu viendras. Et maintenant il est rénové, répondit Ama en prenant garde à mettre du mystère.

— Tu titilles bien trop ma curiosité chérie. Je passerai la semaine prochaine, le temps d'expliquer la situation à mon hôte, répondit Caeta.

Ama eut un sourire ravi, mine de rien elle était heureuse de revoir sa mère, bien que ce ne soit pas pour des raisons de plaisir. Après un rapide au revoir, elle raccrocha et posa le carré de cristal l'esprit plus léger que ces derniers jours. Elle retourna dans le salon où les frères et la sœur étaient toujours en plein débat.

— Moi je te dis qu'elle a dit ça sur le coup de l'émotion ! insista Ginny.

— Non, elle a juste enfin reconnu que j'étais un génie, contra George.

— Et pourquoi on ne lui demande pas simplement ? proposa Fred. Amanounette tu as fais ce compliment à George parce que tu le pensais ou sur le coup de l'émotion ?

— Les deux, répondit Ama sincère. Y a des jours où c'est un idiot pur, d'autres ou c'est un génie, comme toi Freddie.

— Beurk des surnoms, mais au moins j'ai raison ! fit George avec un air fier.

— A moitié raison ! Elle a dit que ça dépendait des jours, le rabroua Ginny. Et Ama, moi aussi je peux t'appeler Amanounette ?

— Même pas en rêve, c'est moi qui ai trouvé ce surnom, c'est moi qui l'utilise ! répondit Fred à la place d'Ama.

Et un nouveau débat s'entama entre Ginny et Fred pour savoir qui avait le droit d'utiliser tel surnom pour Ama.

— Mais comme j'ai demandé MOI je devrais avoir le droit ! Puis tu es trop vieux pour de tels surnoms ! dit Ginny.

— Je maintiens que c'est moi qui l'ai trouvé ce surnom, persista Fred.

— Mais moi je suis sa meilleure amie, donc j'ai le droit, puis comme tu es un si grand génie tu sauras en trouver un autre ! fit Ginny en croisant les bras.

— Je suis désolé de te le dire, mais elle marque un point, déclara George.

— Tu es censé me soutenir toi ! pesta Fred qui semblait être à court d'arguments.

— Faut savoir s'avouer vaincu, répondit George.

— Tu as de la fièvre ? Parce qu'un Weasley s'avouer vaincu c'est incroyable. Vous êtes tellement obstiné, déclara Ama en sautant à côté de Fred.

La phrase réveilla l'instinct compétiteur des garçons, Fred se remit directement dans la course.

— Mais le surnom c'est moi qui l'ai inventé spécialement pour elle et qu'il était seulement pour moi.

— Bah plus maintenant, fanfaronna Ginny.

— Et en quel honneur ?

— En l'honneur que je suis sa meilleure amie et que j'ai le droit de lui donner des surnoms ridicules, toi tu dois lui trouver des surnoms mignons, expliqua Ginny.

Bien qu'amusée, Ama s'installa sur le canapé de façon que sa tête repose sur l'accoudoir, elle ferma les yeux, bercée par le débat de Fred et Ginny elle se vida l'esprit, conservant un sourire sur les lèvres.

Intérieurement, elle les remerciait de faire un débat, ce débat éloignait les sombres pensées d'Ama parce qu'elles étaient remplacées par celles joyeuses de se dire qu'ils débattaient pour savoir quel surnom employé pour elle. Elle ne se serait jamais attendue à ça.

La respiration régulière, les yeux clos, l'esprit serein, ce fut apaisée qu'Ama trouva le sommeil, certes en fin d'après-midi, après deux nuits plongée dans ses songes malsains elle s'endormit sereine, calme et en paix. Pour une fois.

La Mélodie du Temps. Tome II : Besoin d'airOù les histoires vivent. Découvrez maintenant