Chapitre XXIV :

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Un mois s'était écoulé, et c'était sûrement le pire mois qu'Ama avait vécu. Malgré ses résistances, elle avait fini par s'endormir... Elle avait vite regretter de se reposer, elle s'était retrouvée entourée d'un mur de flammes, des flammes denses et qui prenaient vite de l'ampleur, l'instant d'après, elle voyait ses proches gisants au sol. Raides morts.

Magnifique, et si ça ne s'était arrêté que là. Elle s'était retrouvée emprisonnée par les Invisibles qui étaient pourtant dissous, elle ne pouvait pas hurler, pas parler, même pas se débattre, non, rien. Elle devait se laisser faire. L'Empathe ne comprenait pas cette peur, elle n'en avait même jamais soupçonné l'existence. Mais il fallait croire qu'elle était encore plus froussarde que ce qu'elle ne pensait.

Alors qu'elle jouait avec des enfants, Ama se tenait à genoux, des filles d'à peine dix ans avaient décidés de jouer avec ses cheveux, comme Raiponce avait dit l'une d'elles, une sorcière.

— Tu ne te coupes jamais les cheveux ? lui demanda une petite blonde.

— Seulement les pointes.

— Moi aussi je veux des cheveux comme ça plus tard ! Mais ma mère elle ne veut pas... soupira une brune.

— Ce n'est pas à ta mère de décider comment tu gères ton corps, si tu veux avoir les cheveux long, aie les cheveux long ! C'est ta vie, ton physique, c'est toi qui commande, fit remarquer l'Hypnotiseuse.

La petite fille ne répondit pas, mais l'Empathe vit un beau sourire s'étirer sur son doux visage innocent. Ama se sentit retomber en enfance, lorsque sa mère lui répétait sans cesse de se couper les cheveux et qu'elle faisait comme si elle était sourde, un sourire mélancolique s'étira sur ses lèvres à cette pensée, même enfant, elle n'aimait pas qu'on lui dise quoi faire.

L'Empathe laissa les jeunes filles s'occupaient de ses cheveux, elle préféra ne pas regarder ce qu'elles faisaient à ses cheveux immaculés et attendit qu'elles finissent. Lorsque ce fut le cas, Ama put se redresser, les jambes engourdies elle s'ébroua et effleura ses cheveux.

Elle pouvait clairement dire qu'elle ne savait pas ce que ces enfants de dix ans avaient fait à ses cheveux, et en soit peut-être était-ce mieux, elle savait seulement que ses cheveux ne descendaient plus au bas de son dos, bon sang, qu'avaient fait ces gamines ?!

— Ama ! Elios nous cherche ! Il dit que c'est l'heure d'affronter nos peurs !

Ama se retourna vivement et vit Ginny elle aussi coiffée, ses cheveux mi-long redressés en un chignon aux allures de guerrière.

— Toi aussi elles t'ont eue, s'esclaffa Ama.

— Alors, je te déconseillerai de juger vu ta coiffure, je n'ai jamais vu autant de fleurs dans des cheveux !

— Pardon ?!

— Elles t'on rattachés tes cheveux en sorte de deux chignons pour les raccourcir, et elles t'ont ajouté quelques fleurs autour pour la déco, pouffa Ginny.

— Et après on s'étonne que je n'aime pas aller chez le coiffeur. Bon, on va voir Elios ?

— Suis-moi ! J'ai parlé avec Arwen, elle a déjà fait le test, apparemment on risque de flipper, mais beaucoup je veux dire, prévint Ginny en s'aventurant à la lisière des plaines pour aller dans les bois qui longeaient l'endroit.

— J'imagine que tu ne dis pas ça dans le but de me rassurer.

— Absolument pas. Je dis ça dans le but de faire en sorte que tu fasses un malaise avant pour que personne ne fasse cet horrible truc, expliqua Ginny.

— Idée des jumeaux ?

— Les seuls et les uniques, confirma son amie.

Ama leva les yeux au ciel, bien que l'idée de faire un malaise l'enchante, elle ne serait pas sûre de sortir de son lit si elle en faisait un, même pour le coup de théâtre, elle décida donc de suivre Ginny, bien qu'elle ne cherche pas à se dépêcher.

Après un moment de marche dans la forêt, elle et Ginny arrivèrent devant une grotte. Les jumeaux attendaient devant avec nonchalance, toujours vêtus d'un haut symbolisant les Griffes de l'Ombre.

— Wow. Vous, vous avez la tête de personnes qui se sont fait agresser par des gamines de dix ans, se moqua George en les voyant.

— Ouah. Comment tu as deviné ? fit Ginny en prenant un air surpris.

— Si tu voyais les macarons que vous aviez sur la tête. Sinon Ama, tu ne veux pas nous faire un petit malaise ? pouffa George.

— Si j'en fais un je ne me réveille pas avant que tout ça soit terminé, donc vaut mieux éviter, répondit Ama.

— Dommage. Je n'ai pas envie de faire cette horreur, soupira Fred.

— Cette horreur vous aidera à affronter les futures épreuves, fit remarquer Elios en arrivant.

Comme à chaque fois qu'il arrivait, l'Empathe lui adressa un regard noir. Il semblait être habitué et n'accordait plus d'importance à ses regards mauvais comme la peste noire.

— Mis à part ça, comment ça se passe ? questionna Ginny.

— Dans cette grotte il y a plusieurs chemins, prenez celui qui vous appelle, alors l'affront de vos peurs commencera, expliqua Elios.

— Et si on ne veut pas entrer ? suggéra Ama.

— Alors on emploiera la force.

— Et vous croyez que c'est ainsi qu'on vous donnera de l'aide ? questionna l'Empathe.

— Je sais que tu es méfiante Ama, et que tu as ce maudit instinct de contradiction, mais tu dois me faire confiance cette fois-ci. Tu as juste à entrer dans cette maudite grotte et affronter tes peurs ! s'emporta Elios.

L'Hypnotiseuse lui rendit un regard haineux, c'était devenu son rituel. D'un pas fier, elle entra dans la grotte, quitte à affronter ses maudites peurs autant que ce soit la tête haute, fièrement et sans être trainée de force à l'intérieur. L'Empathe entendit les Weasley la suivre, leurs pas résonnants sur le sol glacé de la grotte, n'entendant que le bruit du clapotis de l'eau sur les roches, Ama regarda tout autour d'elle. Les roches étaient lisses et n'offraient aucun appui, le sol glacé était glissant, donc si Ama avait une soudaine envie de fuite elle risquait surtout de se casser une jambe. Elios prévoyait tout, personne ne pourrait avoir envie de fuir ici.

Soudainement, ils arrivèrent dans l'antre de la grotte où quatre tunnels s'en débouchaient. Sans savoir pourquoi, Ama fut directement alarmée par celui tout à droite, Ginny s'orienta vers celui de gauche, tandis que les jumeaux étaient comme appelés par ceux du milieu.

— Bon courage, fit Fred avant de s'aventurer dans le tunnel qu'il avait choisi.

George ne tarda pas à l'imiter, mais Ginny et Ama furent les plus réticentes. Elles échangèrent un regard rempli de doutes, que trouveraient-elles au bout des chemins ?

— On se retrouvera de l'autre côté du tunnel, déclara Ginny avec un sourire.

Ama lui rendit un sourire, et toutes deux s'engagèrent dans leurs tunnels respectifs ne sachant toujours pas ce qui les attendaient. Sortiraient-elles indemnes de cet affront terrifiant ?

La Mélodie du Temps. Tome II : Besoin d'airOù les histoires vivent. Découvrez maintenant