Liar, singer, lover [terminée]

Chapitre 2

POV Jungkook

Ma fatigue du voyage mise à part, je sens que je suis à l'étranger dès que je sors de l'aéroport. L'air n'a rien à voir avec celui qu'on respire à Paris, il est plus doux et en même temps plein de senteurs inconnues, ce qui ravive mon envie de découverte.

Je suis quelqu'un de très curieux, je l'ai toujours été. Alors j'ai lu ces temps-ci pas mal de nouvelles, romans, récits de voyage et même guides sur la Corée car mon père seul ne pouvait pas étancher ma soif de connaissances à propos de son pays natal qui me fascine depuis si longtemps. Et maintenant que j'y suis enfin, j'ai envie de partir immédiatement en exploration. Je me sens comme Christophe Colomb qui découvre l'Amérique et cette sensation est aussi grisante qu'excitante. Surtout que pour la première fois en trois ans, je suis vraiment libre de mes mouvements.

Je prends le temps d'inspirer profondément cet air si pur, avant de me diriger vers une station de taxi pour me rendre à mon hôtel. C'est là que je suis content d'être métis parce qu'on a toujours parlé les deux langues à la maison, donc m'exprimer en coréen ne me pose aucun problème. Pas plus qu'en anglais ou en espagnol, appris à l'école et perfectionnés au cours de plusieurs séjours linguistiques et avec l'aide du visionnage de très nombreuses séries en version originale... ce qui fait que je suis parfaitement quadrilingue et me simplifie vraiment la vie. Les touristes "standard" qui viennent ici doivent, eux, être complètement perdus.

Une demie heure plus tard, le taxi me dépose devant le bel hôtel que j'ai choisi pour mon séjour. Pas un palace ultra luxe plus avec plein de dorures partout, des lustres en cristal et compagnie, car je ne me serais pas senti à l'aise du tout vu que je viens d'un milieu modeste (ma mère est employée de mairie et mon père est guide touristique). Mais comme je voulais quand même passer des vacances un peu hors du commun, j'ai pris une chambre au Lotte Hotel Jeju qui a quand même cinq étoiles.

Je récupère rapidement la clé magnétique de mon bungalow et file y déposer ma valise, mais mis à part le fait que j'en ai choisi un qui a la vue sur la mer, j'accorde à peine un regard à son agencement car ce genre de chose ne m'intéresse pas et de toute façon, je n'y passerais que la nuit. Je ressors donc aussitôt pour partir à la découverte du domaine car je ne suis pas dans un simple hôtel mais dans un véritable complexe qui, d'après leur site internet, compte une piscine extérieure, une piscine intérieure, un bar lounge, un bowling, un spa, un casino, une salle de sport, une plage, un jacuzzi, un sauna... et j'en passe parce que je n'ai pas tout mémorisé. Je suis fatigué parce que je n'ai pas réussi à dormir dans l'avion, mais je sais qu'il vaut mieux que je ne m'asseye pas et que je m'allonge encore moins, parce que si je m'endors maintenant alors qu'il n'est que quatorze heures (heure coréenne), je vais être complètement décalé ensuite et je vais galérer à retrouver un rythme normal. Ce que je ne veux pas parce que je veux être à même de profiter de la moindre minute. Du coup c'est parti.

Les bungalows sont éparpillés autour de l'immense piscine extérieure qui me fait bien envie et de très nombreux palmiers forment un décor agréable. On sent que chaque détail a été minutieusement étudié lors de la conception de cet endroit.

Il me faut quelques minutes pour traverser le complexe et atteindre la plage privée, assez peu fréquentée en raison du caractère luxueux de l'endroit que tout le monde ne peut pas se permettre de s'offrir en séjour. Je me repends instantanément de ne pas avoir pris le temps d'enfiler mon bermuda de bain avant de sortir car l'envie de me jeter à l'eau se fait pressante dès mon arrivée. Je suis bien sûr allé à la mer de très nombreuses fois dans mon enfance et mon adolescence car ma mère est originaire de Saint Quay Portrieux et mes grands-parents y habitaient de leur vivant... mais rien ne m'avait préparé à la vision féérique de cette magnifique immensité turquoise. Un sourire fleurit sur mes lèvres (je dois avoir l'air d'un enfant) et je retire mes chaussures pour aller tremper mes pieds. Bon par contre, on sent bien qu'on est seulement en juin et que le soleil n'a pas encore donné tout ce qu'il avait, car l'eau est un peu fraîche, mais après tout, peu importe.