Chapitre 2

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Pendant que Rosine prenait son cours de danse, la pagaille régnait dans le château, un garde était venu prévenir d'une invasion de gros matous affamés. Apparemment, ils n'avaient rien trouvé de mieux à faire de leur journée que d'aller chasser les souris, ou, du moins, d'essayer. Malgré leurs petites tailles, les bêtes à peau grises ou roses (si elles faisaient parties de la noblesse, leur peau était roses, si elles faisaient parties du peuple alors leur peau était grises) étaient assez intelligentes et leurs petites queues leurs permettaient de courir un poil plus vite que les chats.

— Que nous voulez-vous ? demanda Fromagi, la femme de Sourice, aux chats.

— Nous voulons vous manger, répondit le chat marron, sans doute le chef. Mais, d'abord, apportez-nous des serviettes bien chaudes pour nos pattes. Elles nous font terriblement mal d'avoir tant marché.

— Je suis désolée, mais...

— Mais quoi ?

— Mais je ne peux pas vous aider.

— C'est une blague ?! s'écria le matou.

— Pas du tout.

— Très bien. Si vous ne voulez pas m'aider, alors je mangerai tout le monde ici. Sauf si... sauf si vous permettez que moi et ma famille nous installions dans votre royaume, que notre chaton prenne un cours chez vous, et que notre petit soit marié à l'une de vos deux filles. De préférence la plus intelligente, drôle, gentille, affectueuse et qui n'ait pas peur des chats.

Fromagi eue un soudain regret. Elle avait dit non au minet car elle n'avait pas de serviettes chaudes à lui donner, mais la maman ne voulait ni de chats dans son royaume, ni que sa fille soit confiée à un gros matou capable de la manger à tout moment. La reine réfléchit. Avaient-ils des croquettes pour chats au poisson, dans leur réserve ? Non, sans doute pas. Soudain, elle fit une chose qu'elle ne se serait jamais crue capable de faire.

— Je vais en discuter avec ma fille, dit-elle. Mais vous devez me promettre une chose, gros chat marron, blanc, et roux. Si ma fille n'accepte pas d'être mariée à votre chaton, vous ne nous mangerez pas, même si vous êtes très, très, très en colère, et vous partirez d'ici avec votre bébé aussi vite que vous êtes venus. C'est compris, gros minet ?

— Oui, bien sûr reine, miaula ce dernier, pris de court.

— Très bien, alors au revoir. Il y a une prairie pas très loin, il y a une cabane qui pourra vous servir d'abris et de « lit », si vous êtes aussi confortables sur vos poils que vous le prétendez.

— Merci, reine.

Fromagi partit, elle devait parler à Violette. Quand elle arriva devant la porte de la chambre, son premier réflexe fut de toquer, mais elle eue une meilleure idée.

— Violette, tu es là ? demanda la souris.

Rien. Si Violette était là, elle se cachait bien.

— Violette ? redemanda la jeune maman.

— Quoi ? ronchonna la petite en lui ouvrant la porte.

— J'ai besoin de te parler, répondit sa mère en entrant.

Les deux souris s'installèrent sur le lit.

— Écoute, Violette, la famille miaou-miaou est venue au château car elle voulait nous manger. Mais elle ne l'a pas fait. En échange, la famille a demandé que leur petit reste dormir dans notre royaume, avec sa famille, qu'il prenne un cours ici et... et le chat mâle a dit qu'il voulait que tu sois mariée à ce chaton. Tu vas accepter ?

— OUI !!! Je veux dire, oui, je n'ai pas d'autres choix après tout, pas vrai ? Et puis, j'ai toujours voulu connaître un peu plus les chats. Ils sont tellement mignons ! Peut-être même qu'on pourra créer des alliances, fit la petite souris.

Fromagi était offusquée. Sa fille aimait et voulait en apprendre plus sur les chats ?! Quand Violette avait dit cette phrase, la reine avait manqué de s'étouffer. La souris lui fit les yeux ronds.

— Que... qu'est-ce que... qu'est-ce que tu as dit ? bredouilla la maman.

— J'ai dit que j'ai toujours voulu connaître un peu plus les chats et qu'ils étaient très mignons, répondit sa fille.

— Tu en es vraiment sûre ? s'assura sa mère.

— Oui maman.

— Bien. Je... vais prévenir le chef de la légion, alors.

— D'accord.

— À plus tard, Violette.

— À plus tard, maman. Je peux te demander quelque chose ?

— Oui.

— Rosine est toujours à son cours de danse ?

— Il me semble, ou...

Fromagi fut interrompue par un cri. Les deux souris se dirigèrent vers la source du bruit, qui était... la chambre de Rosine !

— Rosine, c'est toi qui as poussé ce cri ? s'écrièrent en même temps Violette et Fromagi.

— Oui, c'est moi, répondit-elle.

— Mais que t'est-il arrivé ? demanda sa sœur.

— On m'a volé ma paire de chaussures turquoise. Il y avait un mot avec, dit-elle en le leur montrant.

— Mais, c'est impossible. Pourquoi un voleur mettrait un mot disant ce qu'il a volé ? Normalement, les voleurs ne veulent pas être démasqués.

— Normalement, répliqua Rosine.

— Le voleur a aussi pris mon diadème violet orchidée et or ! s'exclama soudain Violette.

— Je suis désolée, grande sœur.

Les deux petites étaient tristes. Ce qui avait été volé, c'est ce qu'elles préféraient le plus au monde toutes les deux. Rosine eue tout à coup une idée.

— Et si on partait à l'aventure pour chercher le voleur ? proposa la souris.

— Oui !

Sa sœur semblait enthousiaste, contrairement à sa mère.

— Pas question ! s'écria cette dernière. Vous allez rester ici, bien au chaud, enfermés à double tour s'il le faut, pendant que trois ou quatre gardes enquêteront là-dessus, mais vous ne sortirez pas d'ici !!!

— D'accord maman, calme-toi.

— Bon, je vous fais confiance, les filles, je reviens, je vais chercher du fromage.

Fromagi s'en alla. Quand la maman revint, elle avait dans les pattes deux bouts d'emmental et un matelas.

— Je vais vous enfermer dans la chambre, les filles. Je suis désolée mais je n'ai vraiment pas envie de vous voir risquer votre vie. Je vous aime trop pour ça.

La reine sortit de la chambre et enferma Violette et Rosine dedans. Les deux petites étaient très en colère. Rosine eue tout d'un coup une idée.

— Violette ? demanda-t-elle.

— Qu'est-ce qu'il y a ? grogna sa sœur.

— Tu peux me donner ton fromage s'il te plaît ? J'ai une idée.

— T'as qu'à prendre le tien, lui répondit Violette.

— D'accord.

Rosine prit le bout de fromage que lui avait donné sa mère et le grignota du bout des dents, s'arrêtant souvent pour voir la forme qu'il avait.

— Qu'est-ce que tu fabriques ? bougonna Violette.

— Tu verras, lui répondit sa sœur d'un ton mystérieux.

Au bout d'un long moment, elle s'arrêta. Le bout de fromage avait enfin la forme qu'elle voulait lui donner.

— Rassemble les affaires dont tu auras besoin, dit Rosine à sa sœur.

— Pourquoi ? demanda Violette.

— Car on part à l'aventure, murmura la benjamine d'un air de défi.

1051 mots.
Voilà ! Le chapitre 3 arrive dans très peu de temps ;)

Le monde des souris, la disparition mystérieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant