Chapitre 14

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Au petit matin, alors que le soleil venait à peine de se lever, une trompette résonna dans tout le royaume, réveillant les deux sœurs en sursaut.

— Qu'est-ce que c'était ?! s'écria Rosine.

— Je ne sais pas, mais nous devrions descendre à la cuisine pour voir maman, lui répondit sa sœur, fatiguée.

Les deux souris se rendirent à la salle à manger et virent leur oncle et leur mère.

— C'est horrible, ce n'est pas possible ! cria Voleli.

— Ne t'inquiètes pas, nous allons le retrouver, le rassura Fromagi d'une voix douce.

— Maman, que se passe-t-il ? demanda Violette, faisant tressaillir sa mère et son oncle.

— Rien, ma chérie, tout va bien, lui répondit la reine en donnant à ses filles une part de gâteau à la carotte et au fromage.

— C'est papa ? demanda Rosine tout bas.

— Oui, chuchota sa mère. Ce matin, Voleli est allé voir votre père, mais... mais... il...

— Votre père s'est évadé ! hurla Voleli, hors de lui.

Surprise, les jeunes souris ouvrirent des yeux aussi grands que des soucoupes. C'était impossible ! Comment leur père avait-il pu passer à travers la vigilance des chats ? Sans le savoir, les deux filles avaient posé la question à voix haute.

— Nous ne savons pas comment il s'est échappé, murmura Fromagi.

Rosine sentit les larmes lui monter aux yeux, elle était triste et très en colère contre... tout le monde ? Elle en voulait à son oncle, à sa mère, aux gardes qui étaient censés "surveiller" la prison, à sa sœur... mais surtout, surtout, à son père. Les yeux brouillés de larmes dévalant ses poils rose pâles, elle s'enfuit de la cuisine aussi vite qu'elle pût, monta les escaliers en trottinant et se cogna contre... contre quoi ? N'ayant le temps de réfléchir, elle rebroussa son chemin pour aller jusqu'à sa chambre, ouvrit la porte, puis rentra et referma l'entrée de la pièce. Elle s'étala sur son lit, ferma les yeux et laissa la tristesse repousser sa colère.

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Voleli, Violette et Fromagi restèrent cloués sur place. Rosine n'avait jamais réagi ainsi.

— Je vais lui parler, dirent les trois souris en même temps.

— Vas-y, Violette, murmura Fromagi d'une voix triste. Tu sauras la comprendre mieux que moi.

La petite souris hocha la tête ; elle comprenait sa sœur mieux que quiconque. Elle monta donc les escaliers jusqu'à la chambre de sa cadette, couina pour avertir Rosine de sa présence et passa la porte.

— Laisse-moi, maman ! Tout ça, c'est de ta faute ! Si tu avais dit aux chats de bien surveiller papa, il ne serait pas dans la nature, à la portée des moindres bêtises possibles ! cria Rosine.

— C'est moi, petite sœur. Qu'est-ce qui ne va pas ? Et ne me dis pas « rien » !

Rosine se releva avec difficulté et sécha ses larmes. Sa sœur se tenait face à elle et elle était on ne peut plus inquiète.

— J'en ai marre ! Si les gardes avaient bien surveillé papa, il ne se serait pas échappé !

— Je le sais bien, murmura Violette en se rapprochant de sa sœur pour la prendre dans ses pattes. Maman et tonton s'inquiète pour toi, tu sais ?

— Oui, chuchota Rosine en éclatant en sanglots.

Quand ses pleurs se furent enfin taris, elle dit :

— Il faut qu'on établisse un plan.

— Oui, tu as raison, mais tu ne veux pas d'abord aller voir maman ? Pour la rassurer ?

— Oui, je vais y aller, fit la plus petite des deux sœurs avec un sourire timide.

Les deux souris descendirent à la cuisine pour retrouver leur mère et leur oncle. En voyant ses deux filles arriver, Fromagi se précipita vers elles, les deux parts de gâteaux dans ses pattes.

— Tout va bien Rosine ?

— Oui maman, ne t'inquiète pas. C'est ma faute car je me suis énervée trop vite, je sais, et je suis terriblement désolée d'avoir réagi comme ça, je n'aurais pas dû..., fit Rosine en baissant les yeux.

— Ce n'est absolument pas de ta faute, ma puce, lui répondit Fromagi. Au contraire, c'est de la mienne...

— Oh que non, commença Voleli. Vous n'allez pas commencer à jouer au jeu de « c'est ma faute » ! Écoutez-moi. Si ça devait être la faute de quelqu'un, ce serait de la faute des gardes, et seulement des gardes !

— Oui, tu as raison, firent Fromagi et Rosine.

— Bien. Maintenant, nous ferions mieux de manger avant de commencer cette journée.

— On est obligés ? grimaça Violette.

— Non. Bon, si vous n'avez pas faim, je pense que nous pouvons directement nous mettre au travail pour préparer la cérémonie du nouveau roi. Notre journée va être chargée... et très longue.

Rosine et Violette hochèrent la tête ; elles n'étaient pas contre un peu d'occupation.

775 mots.
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Le monde des souris, la disparition mystérieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant