Chapitre 6

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Après quelques minutes de vol, les deux sœurs atterrirent dans un pré, où broutait de magnifiques vaches-emmental. Les souris posèrent Kakine et Verlin au sol.

— Bonjour à tous, dit Kakine.

Des murmures envahirent le pré.

— Qui êtes-vous et que nous voulez-vous ? demanda soudain un brin de la prairie.

— Je suis la duchesse de la prairie verte, et voici mon mari, le duc.

— Oh, je ne savais pas que vous étiez le duc et la duchesse de la prairie verte. Je suis vraiment confus. Je ne savais pas. Quel service voulez-vous que je vous rende ?

— Nous aimerions que vous nous transportiez, moi, mon mari, et deux souris.

— Quoi ?! Des souris ?! s'écria le brin, qui était sûrement le chef. Je suis désolé, mais je ne transporterai pas de souris avec moi ! Elles ont mauvaise réputation, ici, figurez-vous !!!

— Très bien, vous refusez. C'est très regrettable. Vous aurez donc un accès interdit à toutes les prairies et à tous les prés, sauf le vôtre, bien sûr, fit Kakine en faisant mine de partir.

— Non ! Attendez ! Ne partez pas, je vous en prie !

La duchesse se retourna, elle attendait des excuses.

— Je suis vraiment désolé, je n'aurais pas dû me comporter comme ça.

Le chef du pré s'arrêta soudainement de parler, mais tous les autres brins l'encouragèrent à continuer.

— Euh... je... euh... nous voulons bien vous transporter jusqu'à votre destination.

Toutes les autres brindilles acquiescèrent et elles commencèrent toutes à se tresser pour former un avion en papier de brindilles, sous les yeux étonnés de Rosine et Violette.

— Comment comptez-vous voler sur cet avion ? demanda Violette, intriguée. Nous sommes trop lourdes pour que vous puissiez tous nous porter.

— Non, ne t'inquiète pas, lui répondit Verlin, le duc de la prairie verte. Tous les brins d'herbe adulte peuvent soulever beaucoup de poids, beaucoup plus que leurs propres poids.

Rosine, Violette, Kakine et Verlin montèrent sur l'avion de brindilles, qui s'éleva à dix centimètres du sol, puis vingt, puis trente, jusqu'à atteindre les huit mètres de haut. L'avion vola comme ça un moment, mais, il fut bientôt à court d'énergie. Il se posa sur un énorme rocher. Les brins se délièrent et ils se posèrent tous sur des petits cailloux, en guise de transats.

— Nous allons nous poser sur ces racines d'arbres à mimolette, dit Violette à Kakine et Verlin en entraînant sa sœur derrière elle.

— D'accord, allez-y. Nous, nous allons nous reposer sur les cailloux, comme nos nouveaux amis.

Les souris restèrent à côté des gros cailloux pendant plusieurs jours, avec les brins. Une semaine après, les princesses souris étaient toujours au même endroit, les brindilles qui formait l'avion n'en pouvait plus, elles avaient besoin de se reposer encore un jour ou deux.

— Bonjour, Rosine, fit Violette en arrivant un matin à côté de sa sœur. Bien dormi ?

— Oui, et toi ?

— Pas très bien.

— Ah bon ? Qu'est-ce qui s'est passé cette nuit ? Les cailloux t'ont attaqué ? demanda Rosine en commençant à rire.

— Non. C'est à cause des brins. Ils m'ont réveillée alors que je dormais. Ils avaient entendu un bourdonnement et ils ont crus bons de me réveiller. Non mais, ils sont fous ces brins ou quoi ?!

— Euh... je ne crois pas, au contraire. Je dois t'avouer quelque chose que je n'ai pas eu le temps de te dire.

—Qu'est-ce que tu n'as pas eu le temps de me dire ? C'est grave ?!

— Non ! Enfin, je ne sais pas. Pendant le trajet, Verlin a remarqué une grosse libellule bleue, très haut dans le ciel. Je lui ai dit que c'était sans importance mais je pense que c'était notre oncle.

— Quoi ?! Tu penses qu'il aurait pu retrouver notre piste ?

— Oui, je pense...

623 mots.
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Le monde des souris, la disparition mystérieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant