Shinigami ou Hollow

Chapitre 1 - Les Esprits

"Ma petite Diane... Tu dois savoir que dans n'importe quel monde... Il y aura toujours des guerres, des morts... Quoique tu fasses dans tes choix... je serais toujours là, avec toi..."

Cette voix... Ce son, ces paroles... Je l'ai entendue quand je n'étais qu'un nourrisson.  Je n'arrive jamais à reconnaître cette voix masculine et calme. Je pose mes pieds sur le bois froid et craquant à chaque pas. Je tire le bout de tissu tout déchiré et troué qui me sert de rideaux et le soleil traverse mon visage. J'ouvre la fenêtre et comme tous les matins je regarde quelques instants le paysage, les routes, les habitants, les oiseaux, le ciel... Je regarde l'heure de l'horloge en face de ma vue, il est annoncé 7h05. Il faut que je me presse de préparer le petit-déjeuner !
Je descends rapidement les escaliers sans trop faire de bruit avec mes pieds nus. À 7h30, le propriétaire descend les escaliers sans m'adresser un seul regard et s'assoit sur sa chaise, en bout de table avec le journal dans ces mains. Je prends la théière et l'avertis que je verse son thé dans sa tasse en porcelaine.

-Faîtes attention Monsieur, c'est très chaud.

-Je le sais, espèce d'idiote ! en m'insultant.

- Veuillez m'excuser... en me retirant.

Je repose la théière et place les autres ingrédients sur la table. Cet homme est le propriétaire d'une demeure, pas non plus immense mais assez pour accueillir 3 enfants, à leur besoin et une servante. Il travaillait dans l'administration de la capitale. Il gagnait suffisamment d'argent pour se payer des beaux vêtements et de même pour ces enfants. Il y a l'aîné, Karl, le deuxième garçon Thierry et la dernière Amel. Est-ce que je les considère comme mes maîtres aussi ? Non ! Car en vérité je suis la deuxième ainée dans la famille. Je m'appelle Diane Walker, je viens de la famille Walker. Et comme vous l'aurez compris, le propriétaire est mon père, André Walker. Pour ces yeux, je ne suis qu'une servante, une fille idiote... Mais pour quelle raison réagit-il comme ça avec moi ? Moi-même je n'en ai aucune idée... Ma mère est morte quand j'avais 4 ans, quand elle a donné au monde mon petit frère. J'étais devenue désemparé à sa mort, elle était tout pour moi, un modèle, la plus gentille et courageuse femme que j'ai vue. Elle me donnait tout son amour. Est ce parce que je suis devenue complètement dévasté que mon père m'a pris pour une faible ? J'ai même l'impression que cet homme n'a même pas eu de la tristesse dans son regard, à sa propre femme.

-Diane tu rêvasses ? Qu'est ce que tu attends pour débarrasser ?! hurle mon père.

-Euh oui... Pardon... en m'empressant de débarrasser.

-Je te trouve un peu trop rêveuse, la prochaine fois que je te retrouve avec cette attitude tu sais à quoi t'attendre. C'est bien compris ? en me regardant de travers.

-Je ne recommencerais plus...

Il quitte sa chaise avec son regard pointé sur moi, il attrape son chapeau ainsi que sa veste et quitte la maison. Je finis de ranger, puis changer les draps, ranger la chambre et nettoyer la maison. Et maintenant je dois commencer à préparer le midi.
Une fois que tout le monde a fini de manger, je me prépare une assiette et mange dans ma chambre toute seule. Cet après-midi, je décide de sortir et pour cela je dois remercier mon frère de m'avoir acheté une robe correcte. Ce n'est pas avec une simple chemise déchirée et crasseuse que je sortirais à l'extérieur. Grâce à mon frère, je peux sortir pour aller voir ma seule et véritable amie que j'ai. Une fois lavée et habillée, je m'impatiente de la voire. Comme toujours nous nous retrouvons à la grande bibliothèque de la ville et qui appartient à la mère de mon amie. Une fois dans la bibliothèque, je m'incline au personnel que je connaissais très bien, à force de venir ici. Disons que c'est mon école cet endroit... Depuis plus de 3 ans je ne vais plus aux cours, du coup c'est mon amie Lucie qui m'aide à apprendre le monde, la langue, la lecture... Je monte les escaliers en marbre et aperçois enfin mon amie. Elle court vers moi en encerclant mon cou.