Me passer de toi~Nekfeu

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•A•

Les gars étaient franchement sympas. Et Nekfeu sans grand étonnement un homme à femmes avec un égo surdimensionné. Le gars pensait quand même me rendre jalouse en se barrant avec deux thons.

Bonjour la ringardise. Il me faisait tellement pitié que je lui aurais gracieusement filé mon numéro si l'occasion s'était présentée.

Il allait être bientôt 3h45 selon mon écran de verrouillage où Margot et Emy étaient sur le dos de Max et d'Antoine. Je relevais la tête pour trouver ma blonde affalée sur une chaise les yeux dans le vide. Oula.
Il allait vite falloir que Max finisse parce que je n'allais pas pouvoir la trimballer toute seule. Je décidais de m'accorder une dernière danse avant d'aller m'occuper de mon amie. Cela tombait bien Max passait un son electro qui allait me permettre de bouger dans tous les sens sans me préoccuper de ce qui se passait autour de moi.

Après avoir dû repousser quelques lourdeaux, c'était au tour de Framal de venir me tenir la grappe. Il vint m'aider avec Margot.

"-Tu sais il est pas méchant dans le fond, il est juste maladroit.
-Ah mais je te rassure il a pas eu le temps de l'être. Je ne suis pas intéressée par quelconques avances d'aucunes sortes donc je ne lui ai pas laissé le temps de me dire ce qu'il voulait.
-Il t'a dit quoi au juste?
-"Euh salut"
-Ah Ouais je comprends mieux pourquoi il a tiré la tronche toute la soirée. Il a pas trop l'habitude tu sais?
-L'habitude de?
-De se retrouver du côté de Sneaz et Hugz, les rois des râteaux, mima-t-il en dessinant une bannière avec ses mains.
-Attends tu m'aides à la porter steuplé?
-Oh Ouais bien sûr."

On prit chacun un bras de Margot qu'on passait par dessus nos épaules pour la guider jusqu'à la sortie et l'installer sur les marches en attendant Max.

"-Il a toujours toutes les femmes qu'il veut hein?
-Plus ou moins oui. C'est devenu un peu lassant d'ailleurs. Il les jette comme de la merde en passant à la suivante. Il recouche même avec des filles en pensant que c'est la première fois.
-Ah Ouais pire que Joey Tribianni quoi....
-Pire que qui?
-Non rien laisse tomber t'as pas la réf...
-Mais le pire c'est quand elles sont un peu coriaces dans ton genre. Qu'elles se font désirer d'abord pour attiser sa curiosité et qu'ensuite elles deviennent folles de lui alors qu'il s'en fout. Je pense qu'il devait te prendre pour une de ce genre là.
-Hahaha non loin de là, mon côté connasse et hautaine c'est naturel.
-Dis pas ça t'es cool comme meuf, t'as de la conversation et t'aides tes potes. Je te connais aps mais ça se voit t'es quelqu'un de bien.
-Beh merci écoute....
-C'est donc vous qui livrez la marchandise Madame, nous interrompit une voix dans mon dos.
-Affirmatif mon général, répondis je avec un salut militaire, la cargaison est terminée vous pouvez dorénavant acheminer le colis à destination.
-Aller ta gueule amiral aides moi plutôt à la réveiller, dit Max en riant.
-Vous avez besoin d'aide, interrogea Fram pendant que je tapotais le visage de Margot et que Max se préparait à la porter.
-Non t'inquiète mec, c'est cool de ta part mais on gère, on a l'habitude, repondit mon meilleur pote."

Framal nous fit la bise puis reparti à l'intérieur sans doute en quête des derniers survivants de sa bande.

Heureusement que je n'habitais pas loin. On aurait jamais pu la transporter chez Antoine où elle avait élu domicile avec les garçons maintenant qu'elle était rentrée de Brest. Max avait quelque soucis de plomberie et même si on était en Mars le temps était toujours maussade et Max se gelait les miches dans sa piole. C'est pourquoi Anto lui avait proposé de dormir quelques temps chez lui "entre couilles" comme il dit si bien.

Maintenant que je vais être parfaitement installée je vais pouvoir accueillir Margot comme il se doit mais je devais attendre qu'ils livrent mon canapé et le lit de la chambre d'ami pour qu'elle puisse avoir un peu d'intimité.

Pendant que Max tenait Margot appuyée contre le mur je déverrouillais la porte et on la mit dans mon lit après lui avoir enfilé un de mes vieux pyjamas.

"-Tu peux m'attraper une bouteille dans le frigo au cas où elle ait soif?
-Euh Naïs c'est pas contre toi mais je doute qu'elle ait envie d'alcool tout de suite.
-De l'eau. Une bouteille d'eau Maxime.
-Aaaaaaah oui là ça fait tout de suite sens."

On lui installait tout ce dont elle pourrait avoir besoin avant de se vautrer sur des coussins éparpillés dans mon salon en guise de canapé. Nous restions calme pendant 10 bonnes minutes et je commençais à m'endormir quand Max brisa le silence.

"-C'était quoi tout ces gars ce soir?
-Emy est toujours en train de tester Mo, tu sais celui qu'elle a rencontré à la sortie d'un magasin et qui lui est rentré dedans? Il veut un café avec elle depuis une semaine mais elle le fait ramer.
-Ouais fin elle est parti avec lui ce soir wesh.
-T'inquiète c'est un gars bien, dis-je en m'allumant une clope.
-Tu devais pas arrêter de fumer, demanda t'il en m'en prenant une.
-Je vous emmerde tous.
Après un rire narquois il dit:
-Le gars qui est venu te voir j'ai pas rêvé. On est bien d'accord sur son identité? Genre c'est pas un sosie ou quoi? C'était le vrai de vrai?
-Wow mon cerveau steuplé tu le fais déjà assez souffrir comme ça, je marquais une pause, relâchant ma fumée. Ouais c'était le fennec.
-Et? Tu lui a filé ton num?
-Tu me prends pour qui? Je couche pas avec les gens que je connais pas.
-Même avec ceux que tu connais putain. Athena ça va faire plus de deux ans. Deux ans. Il t'en voudrait pas tu sais? Il voudrait que tu sois heureuse pas que tu te renfermes comme un putain de mollusque.
-Alors moi je suis un mollusque? Moi?
-Y paraît...dit-il avec un air mystérieux.
-Je veux juste pas passer à autre chose avec n'importe qui. Même si on était séparés à ce moment là ça veut pas dire qu'on avait plus de sentiments l'un envers l'autre.
-Je sais. Et je sais aussi que ces sentiments ne disparaîtront jamais. Mais ça ne t'empêche pas d'en avoir pour d'autre personne. Et je sais aussi que tu souffres. Beaucoup. Et qu'il te manque comme il nous manque à tous. Mais t'es pas obligée d'être tout le temps la plus forte qui porte tout le monde sur ses épaules."

Je le regardais tirer sur sa clope comme si c'était la dernière qu'il fumerait de sa vie. On ne parlait jamais de ça entre nous. Encore moins avec Maxime. Ce n'était pas du genre à avoir une discussion profonde et pleine de mélodrame. Ni du genre à vouloir s'étendre sur ses sentiments. Mais cette fois ci quand je regardais attentivement son visage je pu y voir de la détresse.
Paul était son cousin, ils étaient comme des frères toujours fourrés ensemble.
Et quand on avait commencé à se côtoyer on était tous devenus en quelques sortes une grande Famille. Je mis ma main sur sa joue et lui embrassais tendrement le front. Il me prit dans ses bras et me serra fort comme si sa vie en dépendait.

Et on resta là. Sur le sol de mon nouveau salon.
Avec trois pauvres coussins comme canapé.
Nos cigarettes à peine commencées.
Et le visage baigné de larmes.