𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 7

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Alors que le soleil s'était levé depuis une quinzaine de minutes, Caspian, Peter, Edmund, Lucy, Trompillon, Rix, et une dizaine d'hommes étaient en marche, ayant déjà traversé les montagnes qui séparaient Telmar de Narnia pour rejoindre Cair Paravel. Caspian avait pris soin de rendre à chacun des souverains leurs armes emblématiques : l'épée de Peter, la dague et la fiole de cordial de Lucy, la lampe d'Edmund, et l'arc et les flèches de Susan, confiés temporairement à son frère.

— Allez, messieurs, pressez le pas ! Nous devons sauver la Reine ! lança Rix avec énergie, motivant deux hommes qui n'étaient pas habitués à un lever si matinal et à une telle marche.

Le soleil gagnait en intensité, annonçant une magnifique journée d'été sur Narnia. Les arbres étaient resplendissants, les oiseaux chantaient, et la nature vibrait d'une harmonie parfaite. Lucy, émerveillée par cette beauté, ressentait un profond respect pour les arbres, ces êtres silencieux mais empreints d'une sagesse millénaire.

— À ce rythme, dans combien de temps devrions-nous arriver au palais ? demanda Peter, inquiet pour sa sœur.

— Avant la tombée de la nuit, Votre Majesté, estima Trompillon.

Lucy, observant le changement subtil dans la forêt, ajouta d'une voix préoccupée :

— Nous devrions être prudents. Plus nous avançons, plus nous entrons sur son territoire. Les arbres deviennent silencieux.

Deux soldats telmarins, encore influencés par l'ancien règne de Miraz, échangèrent un regard moqueur et se mirent à ricaner.

— Qu'est-ce qui vous fait rire ? interrogea Rix, l'air sévère, en levant la pointe de son épée vers eux. Les arbres sont de valeureux guerriers.

Les soldats cessèrent immédiatement leurs rires, intimidés par ce petit mais redoutable combattant. Parfois, les plus modestes créatures recèlent la plus grande bravoure. Rix rappelait à tous l'honorable et regretté Ripitchip, l'un des plus valeureux chevaliers que Narnia ait jamais connu. Chacun espérait que ce noble guerrier avait trouvé la paix et le bonheur qu'il cherchait au pays d'Aslan.

— Votre Majesté, puis-je vous poser une question ? demanda Rix en regardant Caspian avec curiosité.

— Bien sûr, mon ami, répondit Caspian, lui accordant un léger sourire.

— Pourquoi Dame Liliandil est-elle restée au château ?

Caspian continua de marcher, son regard fixé droit devant lui, réfléchissant à la meilleure façon de répondre.

— Elle a préféré ne pas s'imposer et éviter de se retrouver au milieu de ce genre de conflit. En contrepartie, je lui ai demandé de veiller sur Telmar durant mon absence. Je lui fais pleinement confiance, expliqua-t-il calmement.

Peter, qui avait entendu la conversation, jeta un coup d'œil sombre à Caspian, toujours de mauvaise humeur.

— La dernière fois que vous avez fait confiance à quelqu'un, on a vu le résultat, lâcha-t-il avec froideur.

— Peter ! s'exclama Lucy, visiblement agacée par l'attitude de son frère. Elle savait que lors de leur précédente aventure, il y avait eu des tensions entre Peter et Caspian, mais ils avaient fini par s'entendre. Peter aurait pu faire un effort cette fois-ci.

Un silence tendu s'installa quelques secondes avant que la marche ne reprenne, l'atmosphère alourdie par le ressentiment palpable de Peter, tandis que Caspian gardait son calme avec une maîtrise admirable.

— Ne vous en faites pas, Lucy, votre frère a toutes les raisons d'être en colère. Il est inquiet pour votre sœur, et je le comprends. Mais permettez-moi de vous dire, Peter, que je culpabilise déjà suffisamment moi-même sans avoir besoin qu'on me le rappelle. Je me fais autant de souci pour la reine que vous. Ne croyez pas que son état m'est indifférent. Je suis de votre côté, ne l'oubliez pas, affirma calmement Caspian.

Narnia : Les souverains , les jumeaux et la boîte de NarniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant