𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 14

45 1 0
                                    

Suite à l'annonce de la disparition de Kamara, les souverains et plusieurs soldats de Telmar s'étaient immédiatement lancés dans une vaste recherche à travers la forêt. La tension montait à mesure que les heures passaient, et toujours aucune trace de la jeune femme.

— Kamara ! appela Susan depuis sa monture, scrutant les environs dans l'espoir de la repérer à travers le dense feuillage.

Le silence lui répondit. Seuls les échos lointains des voix répétant le prénom de Kamara résonnaient dans la forêt, sans autre résultat. La disparition de la jeune femme restait un mystère, et l'espoir de la retrouver s'amenuisait.

S'éloignant du sentier tracé, Susan ralentit l'allure, son regard attiré par un éclat lointain, presque imperceptible, réfléchissant les rayons du soleil. Curieuse, elle guida son cheval vers cette lumière intrigante. À mesure qu'elle s'approchait, l'objet se distinguait peu à peu. Elle finit par descendre de sa monture pour continuer à pied.

Devant elle, une fine branche ornée d'un ruban rouge flottait doucement dans la brise. Elle tendit la main pour toucher le tissu soyeux, reconnaissant instantanément la matière délicate de la soie. Susan défit soigneusement le nœud et observa le ruban glisser entre ses doigts. Elle y découvrit, brodées en noir, les initiales "K.K."

— Kamara Ketterley... murmura-t-elle, frôlant les lettres du bout des doigts.

Son regard se perdit dans l'étendue devant elle, cherchant d'autres indices. C'était étrange. Pourquoi Kamara aurait-elle laissé ce ruban ici, à moins qu'elle ait tenté de signaler sa présence pour retrouver son chemin ?

— Caspian ! appela-t-elle soudain en apercevant son amant à une vingtaine de mètres.

Le roi se retourna immédiatement et accourut vers elle, arrêtant sa monture à ses côtés avant de descendre et de la rejoindre.

— Que se passe-t-il ? demanda-t-il, la voix teintée d'inquiétude.

— Regardez, répondit Susan en lui tendant le ruban. Je l'ai trouvé attaché à cette branche. C'est étrange. Soit elle l'a laissé ici pour retrouver son chemin, soit quelqu'un l'a fait à sa place, ajouta-t-elle gravement.

Caspian examina le ruban avec attention, son expression devenant plus sombre.

— Si c'est elle qui l'a laissé, elle a probablement continué par là. Nous devons réduire le périmètre de recherche et avertir les autres, dit-il avec détermination.

Susan hocha la tête et, toujours tenant le ruban, fit quelques pas jusqu'à sa monture. Elle fouilla dans un petit sac accroché à l'harnachement du cheval et en sortit sa célèbre trompe, un cadeau du Père Noël reçu il y a des siècles.

— Je crois que nous allons avoir besoin de ceci, déclara-t-elle en levant l'instrument vers Caspian.

Il acquiesça, et Susan souffla dans la trompe, envoyant un puissant appel à travers la forêt. Le son résonna au loin, attirant l'attention des patrouilles dispersées, des souverains et de Keiran.

— C'était quoi, ce bruit ? demanda Keiran, accroché derrière Peter sur son cheval.

— C'est Susan. Ils ont dû trouver quelque chose, répondit Peter, avant de faire demi-tour d'un geste vif, indiquant aux autres de le suivre.

Sans perdre un instant, il partit au galop, se frayant un chemin à travers la forêt. Keiran, peu habitué à la vitesse d'un cheval, s'agrippa de toutes ses forces à Peter, le cœur battant. Le crépuscule approchait, et la lumière du jour faiblissait peu à peu.

Quelques minutes plus tard, Peter arriva sur place. En apercevant Caspian et Susan, il arrêta son cheval, laissant les autres le rejoindre.

— Vous avez trouvé quelque chose ? demanda Peter en arrivant sur place.

Narnia : Les souverains , les jumeaux et la boîte de NarniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant