𝐘𝐨𝐮'𝐫𝐞 𝐰𝐞𝐚𝐤 / 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐱 𝐎𝐂

𝟏𝟖. 𝐑𝐞𝐭𝐨𝐮𝐫 à 𝐓𝐨𝐤𝐲𝐨

Une semaine s'est écoulée. Le mois de septembre débute lentement et mon entraînement touche à sa fin. Nous sommes restés une semaine et demi au total, Satoru a fait ami ami avec mon oncle tandis que les exercices qu'il me donnait étaient de plus en plus compliqués à réaliser. Malgré tout, je me suis accrochée et à l'heure d'aujourd'hui je suis capable d'utiliser les sorts "ralentir" et "accélérer", pour ce qui est d'"arrêter" c'est un peu plus complexe que ça. Je me doute bien qu'apprendre un tel sort met du temps mais je suis tout de même frustrée de ne pas avoir réussi à le réaliser.

Je finis de boucler mon sac puis sors de ma chambre, il est 18h et notre train part à 20h . J'erre dans les couloirs jusqu'au bureau de mon paternel, je toque deux coups contre la porte en bois puis entre sans attendre qu'on m'y invite. Comme à son habitude, il est dans la pénombre seulement éclairé de quelques rares bougies dispersées ça et là. Je m'assois en tailleur sur la chaise face à lui puis attrape la tasse de thé qui est posée sur son bureau et la sirote distraitement.

- Je maîtrise les sorts principaux "ralentir" et "accélérer", dis-je en reposant la tasse.

- Bien, et pour ce qui est de "arrêter" ? gronde sa voix.

- Il me faut encore quelques semaines d'entraînement mais oncle Yuri est optimiste, il ne doute pas de moi contrairement à d'autre, je siffle.

- Tu es la seul héritière de ces dons si précieux, tache de ne pas décevoir notre clan, tonne mon père avant de se lever et de se diriger vers la sortie de la pièce.

Je reste abasourdie. Il va réellement se casser sur ces paroles ou je rêve ? Je cligne plusieurs fois des yeux avant de me mettre debout à mon tour, après tout à quoi est-ce que je m'attendais. Qu'il me félicite ? Sûrement pas. Ce n'est pas son genre. Je suis sûre que, malgré mes progrès, Isas compte bien plus à ses yeux que moi. Il me voit seulement comme la ratée qui a malencontreusement hérité des dons innés. Je serre les poings, attrape la bandoulière de mon sac et m'apprête à sortir en trombe de ce maudit bureau.

- Ce n'est pas dans mes plans, je rétorque acide en passant devant lui.

- Une dernière chose, m'arrête-t-il, d'après les échos du personnel, tu aurais une liaison intime avec le fils du clan Gojo.

- Qu'est-ce que ça peut te faire ?

- Elle est nocive, il ne faut en aucun cas que nos deux clans se mélangent, donc arrête là immédiatement.

- Tu m'excuseras cher père mais c'est le meilleur coup que je n'ai jamais eu alors si tu penses que je vais le laisser filer...

- Tu es qu'un sale petite effrontée, la honte de la famille !

- Oh mais quelle tristesse, c'est moi qui ai hérité des dons, j'ironise.

- Et chaque jour je me demande pourquoi ce n'est pas Isas.

- Peut-être parce qu'à la base c'est maman qui appartenait à ce clan et pas toi ?!

- Qu'est-ce que tu-

- Désolée, je viens de rouvrir une plaie à vif ? T'as toujours eu la haine contre maman parce qu'elle avait des capacités largement supérieures aux tiennes !

- Il suffit ! Je te conseille de surveiller tes prochaines paroles.

- Ouh j'ai peur, j'ai dit tout ce que j'avais à dire, sur ce je me casse !

Le bruit de mes pas claquent contre le parquet tandis que je viens de planter mon père devant son bureau. J'entends alors sa voix tonner à travers le long couloir :