𝐘𝐨𝐮'𝐫𝐞 𝐰𝐞𝐚𝐤 / 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮 𝐱 𝐎𝐂

𝟐𝟏. 𝐁𝐲𝐞

J'ai mal. C'est l'une des seules informations que j'arrive à assimiler à l'heure actuelle. Mon corps est étendu sur un lit et à l'odeur je dirais que je me trouve à l'infirmerie, je tente d'ouvrir les paupières mais la lumière aveuglante m'en dissuade rapidement. Mes doigts remuent chacun leurs tours pour s'assurer qu'ils sont encore capables de bouger. Des bruits de pas qui se rapprochent me font comprendre que je ne suis plus seule. J'entends le son d'une personne s'asseyant sur une chaise sur ma droite.

- Tu te sens comment ? tonne la voix de Shoko.

- Tu parles de physiquement ou mentalement ? je ricane amèrement.

- Les deux.

- Sur le plan physique tout baigne si on omet cette gêne au cou, et pour le moral t'imagine bien que ce n'est pas la grande forme.

J'ouvre enfin les yeux puis m'assois tant bien que mal sur le lit, j'incline la tête vers ma camarade et lui souris faussement.

- Ouais, c'est pas top du tout même.

- Saori... tu vas sûrement trouver que je manque de tact mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Ses yeux me scrutent et m'inspectent en attente de réponses, je détourne le regard vers le plafond, je me laisse lourdement retomber contre le matelas avec le cœur serré.

- On s'est dit tout ce qu'on avait sur le cœur et ça a mal tourné, point.

- Il n'y a pas que ça.

- Perspicace. En réalité, je souhaitais juste lui parler et le soutenir par rapport à Suguru mais ça a dérapé, on a fini par vouloir juste blesser l'autre avec des mots à la base puis on en est venu aux mains. C'est puéril je sais mais c'est ce qui nous définit le mieux.

Je prends une grande inspiration.

- Il t'a très grièvement blessé, si on ne t'avait pas retrouvé là-bas sous la pluie tu serais morte d'une hémorragie. Je crois que tu ne te rends pas compte de la gravité de vos actes. Lui aussi était dans un sacré état, meilleur que le tien certes mais inquiétant quand même, vous avez utilisé vos sorts surpuissants ce n'est pas rien merde !

Je la vois serrer les poings.

- J'ai déjà perdu Geto, je ne veux pas que vous vous entretuiez bordel !

J'expire.

- Je sais que c'était immoral, au moins maintenant on est sûrs qu'on est vraiment pas fait pour s'entendre lui et moi.

- Vous aviez quelle genre de relation ? demande Shoko de but en blanc.

- Partenaires de draps ou amis avec avantages en nature ça nous définit bien.

- Il y avait autre chose.

- C'est probable, et c'est sûrement cette "autre chose" qui nous a fait complètement délirer, je lâche avec haine.

Je m'étire un coup avant de me mettre sur pieds. Je titube légèrement sur quelques mètres puis réussis à me stabiliser, je fronce les sourcils puis demande.

- Je suis restée combien de temps inconsciente ?

- 3 jours.

- Ha oui, ce n'est pas rien.

- Oui et tu devrais te recoucher Saori !

- Non, je veux des vêtements confortables, du genre jogging et pull larges.

- Mais laisse-moi juste guérir ton cou alors.

Je regarde mon reflet dans le miroir face à moi, j'esquisse quelques pas vers ce dernier pour m'en approcher et distinguer plus nettement mon cou : une belle entaille s'y trouve, elle est en voie de guérison mais je garderai une cicatrice à vie si Shoko n'applique pas son sort d'inversion dessus.