Chapitre 2

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Chapitre 2

Je débarquai dans la salle vide, sans même un surveillant pour me chaperonner, encore heureux je n'avais pas du tout envie qu'on me casse les couilles avec des avertissements à deux balles du genre : 'Encore là Donna ?' 'Si tu continues comme ça tu vas te faire virer' …

Je faisais ma p'tite vie dans la salle quand il me rejoignit, son sourire idiot collé à ses lèvres. Il tira une chaise et la posa devant ma table, s'asseyant face au dossier de celle-ci, posa ses bras au-dessus pour y reposer sa p'tite tête.

Calum me regarda, pendant quelques instants j'avais l'impression qu'il m'analysait comme si je le fascinais.

« Tu veux quoi ? » dit-je ce qui le fit sortir de ses pensées.

« Hein ? » répondit-il, crédulement, comme si il n'avait pas compris ma question. Il commence à me pomper doucement l'air celui-là à jamais comprendre ce qu'on lui dit et à me regarder bizarrement.

«  Arrête de me regarder comme si je venais d'une autre planète gros con ! Et pendant que n'y est va voir ailleurs si j'y suis ! » j'insistai sur la fin de ma phrase en augmentant le volume de ma voix. Il me regarda, ouvrit la bouche, mais la referma instantanément n'ayant aucune phrase à rétorquer.

Je sortis mon téléphone de ma poche, introduisis mes écouteurs à l'intérieur et enfonçai ceux-ci dans mes oreilles afin d'écouter tranquillement mes groupes favoris.

J’enclenchai ma chanson favorite qui tambourina dans mes oreilles comme de la pluis sur la route, doucement.

J'étais dans ma petite bulle de confort, celle où je suis moi, vulnérable et fragile, humaine. Au fur et à mesure que la musique avançait, je me sentais dériver, loin de la façade que je me suis créée, celle de la p'tite nana qui n'a peur de rien, celle de la Badgirl du lycée, celle de la fumeuse ambulante, celle de la sans cœur qui n'a pas de copain et qui fait peur à tout le monde. Mais dès que j'écoute de la musique, je me sens légère, je me sens bien, je me sans moi-même, vivante.

Mais comme le bonheur de ne dure jamais bien longtemps, Calum s'empressa de percer ma bulle en me privant d'un de mes écouteurs, qu'il déposa dans son oreille avant de s'exclamer :

« Toi tu écoutes du All Time Low ? » dit-il avec un regard étonné

Je lui arracha l'écouteur de l'oreille ce qui lui fit cracher un petit cri presque inaudible.

«  Oui et alors ? J'écoute ce que je veux et ne refais plus jamais ça si tu tiens à la vie ! »

Il me fixait maintenant, son sourire débile refaisant surface peu à peu. Son sourire, je l'avoue me donnait envie de le frapper en pleine face. Pourquoi ? Parce qu’il me donne envie de sourire à mon tour. C'est idiot comme un stupide sourire peut changer l'image d'une personne, c'est pour cela que je m'enfonce dans mes réponses froides, distantes, je ne suis pas le genre de personne à s'attacher aux autres, je suis solitaire. J'ai appris, à mes avantages et désavantages, à vivre seule, sans parents, sans amour, dans la haine et le chagrin, où le seul moyen de s'échapper était la musique.

Flashback

Alors que je jouais avec mes jouets, dans l'orphelinat, le jour de mes 6 ans, il s'avança vers moi, lui, celui qui a ruiné mon enfance, la raison pour laquelle je ne m'attache à personne, celui qui m'a brisée.

Il me porta et m'assis sur le lit de ma chambre. Il me regarda dans les yeux, avec un sourire très différent d'un sourire normal. Ses yeux étaient remplis de désir, de désir sexuel qu'à mon âge je ne reconnaissait pas. Il s'approcha et caressa mes cheveux bruns, puis, petit à petit, il commença à me toucher, ensuite, même si j'aimerai oublier cette partie, il m'a violé, alors que je n'était qu'une enfant. Ensuite, il m'a adopté, j'avais peur, peur de lui, peur de ce qu'il allait me faire encore. Je vivais dans un placard qui était 'meublé' d'un lit et d'une petite armoire, il avait une petite fenêtre qui menait sur le toit du garage. C'était le début de mon enfer, celui qui ne se terminait pas, celui dans lequel un bleu était caché, mes larmes ravalées, mes cris étouffés et mes cicatrices marquées.

Chaque soir, la scène se répétait, ses mains dégueulasses me violaient, ses coups étaient de plus en plus forts et moins de plus en plus faible. Au fur et à mesure que je grandissait, les viols étaient plus brutaux, et je devenais de moins en moins humaine, je me sentait et me sens toujours sale et je sens constamment ses mains sur moi même si il n'est plus là car il y a 2 ans, en juillet, je me suis enfuie, j'avais fait des économies pour aller d'Amérique jusqu'en Australie. J'ai toujours peur qu'il me retrouve. Mais personne ne doit savoir. Personne.

Badboy & Badgirl / Calum HoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant