Effondrement

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Quand il ouvrit les yeux, la lumière l'abrutit instantanément. Son sang battait à ses oreilles et la migraine lui fit l'effet d'un marteau piqueur. Quand il se redressa dans son lit il se demanda où il était, mais il se souvint assez rapidement que sa sœur l'avait déposé tard dans la nuit, alors qu'il n'était plus qu'un déchet sur pattes.

« Tu as raison de profiter Evan, avait-elle dit, mais fais attention à toi tout de même. »

Il avait marmonné quelque chose d'incompréhensible avant qu'elle ne le conduise à l'étage et qu'il tombe comme une chiffe molle dans ses draps. Sa sœur avait à peine quitté l'appartement qu'il s'était déjà endormi.

Il se leva et s'assit sur le bord du lit. En voyant l'escalier qui menait à la pièce principale, il regretta que sa sœur n'ai pas eu l'idée de le laisser dans le canapé plutôt que de le monter dans sa chambre. Il s'accrocha à la rambarde et contre toute attente, descendit sans difficultés.

Il jeta un œil dans le canapé lit du salon mais Albert n'y était pas. Il devait sûrement déjà être partis au boulot.

Il se traîna à la cuisine et enclencha la machine à café. Il se passa les doigts sur l'arête du nez et souffla.

On frappa à la porte.

Il fronça les sourcils, perturbé et jeta un œil à l'horloge sur le four. Il ne se souvenait pas avoir été prévenu d'une quelconque visite à dix heures du matin. Quand il ouvrit la porte, son froncement se fit encore plus insistant en ne découvrant, qu'un sac en papier flottant dans les airs.

-Une petite faim?

Eddie apparu, tout sourire, mais avec cette légère gêne dans le regard.

Buck se passa une main sur le visage.

-Eddie, commença t-il. Je pensais pas que tu passerais me voir aussi tôt, tu n'es pas au travail?

Le pompier secoua la tête avant d'entrer en ricanant.

-Je suis de nuit. Je me suis dit qu'il fallait bien que je passe voir le mec que j'avais battu au nombre de bières avant de déraper! J'ai rapporté les croissants.

Il les agita en l'air et Evan se retourna, se sentant coupable.

-Écoute, je suis désolé pour ce que je t'ai dit hier. Tu n'avais rien fait de mal, je me suis un peu emporté.

-Hier? Hier... Qu'est-ce qu'il s'est passé hier? Je ne m'en souviens pas...

Evan lui fit une grimace avant de rouler des yeux et d'expirer.

-Café ? Demanda t-il en arquant un sourcil.

Celui-ci hocha la tête en s'installant à la table, les doigts trifouillant déjà le sac de pâtisseries.

-N'empêche, fît-il la bouche pleine, tu es déjà habillé ? Comment tu fais?

Buck se retourna et haussa les sourcils.

-C'est simple, je n'ai pas eu le temps de me changer.

Eddie s'arrêta de mâcher avant de pouffer de rire.

-T'étais vraiment mort hier soir alors ? Après quoi, cinq bières ? Plaisanta t-il. Petit joueur.

-Les bières françaises sont drôlement chargées, feignit-il.

Il entendit Eddie ricaner dans sa tasse de café mais ne dit rien.

-Tu pourrais me rendre un service? Changea t-il de discussion au bout de deux minutes. Tu pourras appeler mon portable? Je sais pas où je l'ai mis.

Bruises Où les histoires vivent. Découvrez maintenant