Bruises

Parapluie

Je ne suis pas le seul voyageur

Qui n'a pas remboursé sa dette

J'ai cherché une nouvelle piste à suivre

Ramène moi à la nuit où on s'est rencontrés

Et ensuite je me dis;

Que diable suis-je censé faire?

Et puis je me dis,

Que je ne devrais pas me promener avec toi

Il fixait l'auto-radio, avec ce même air perdu dans l'espace qu'il affichait depuis plusieurs semaines, les yeux bloqués sur le petit écran lumineux qui faisait défiler le titre et la fréquence.

Je t'avais entièrement, puis en partie,

un petit peu et maintenant je n'ai plus rien de toi.

Ramène moi à la nuit où on s'est rencontrés

Quand il avait le malheur de laisser son esprit divaguer et ses yeux se balader sur son environnement, il voyait son regard, il sentait ses mains, il ressentait son souffle et il entendait sa voix. Il clignait des yeux un instant et il n'était plus là, il les refermait, et il apparaissait à nouveau. Dans l'ombre, dans un coin, à ses côtés, derrière une fenêtre ou au milieu d'une foule.

Je ne sais ce que je suis censé faire, hanté par ton fantôme,

Oh, ramène moi à la nuit où on s'est rencontrés.

Et puis quand c'était plus, quand c'était plus que sa présence qui l'hantait chaque jour, c'était ses mots, ses actes et ses regards horribles, il n'arrivait plus à regarder devant. C'était comme un souvenir qui le ramenait, qui le propulsait en arrière, et toute son âme se retrouvait projetée dans ces instants qui autrefois avaient un sens, mais qui aujourd'hui, ne rimaient plus.

Quand la nuit était emplie de terreur,

Et que tes yeux étaient remplis de larmes,

Quand tu ne m'avais pas encore touché

Oh, ramène moi à la nuit où on s'est rencontrés

Et la nuit où il l'avait rencontré, il en avait été amoureux. Et s'il avait cru pendant une éternité que cet amour était réciproque, il était certain que ça avait été le cas pendant un temps, car il était certain que lorsqu'il avait demandé à ce qu'il soit détaché, en ressortant de ce véhicule dans lequel on l'avait posé, c'était par amour. Et même si ce regard noir et déshumanisé qu'il voyait dans sa prunelle n'était pas celui de l'homme qu'il avait rencontré dans ce bar, le jour où il avait été diplômé, il avait toujours son aspect, et pour lui, les gens changeaient, et Ramsès ne dérogeait pas à la règle. Il savait qu'il avait été aimé, ne serait-ce que pendant quelques secondes dans une heure. Il haïssait ses regards et ses paroles, mais il n'avait pas réussi à haïr ses touchers. Et aujourd'hui, il n'avait plus ça...

Je t'avais entièrement, puis en partie,

un petit peu et maintenant je n'ai plus rien de toi.