Pile ou Face

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Quand les portes de l'ambulance s'ouvrirent, le brancard fût poussé à l'intérieur et l'urgentiste sauta à sa suite, la main immobilisée contre la serviette épaisse dans le cou de la victime.

Les deux femmes de la brigade 124 se consultèrent du regard avant d'hocher la tête, la première montant à l'arrière du véhicule et la deuxième se mettant au volant.

-Laissez-moi vous filer un coup de main, leur implora Hen, c'est mon ami.

L'urgentiste lui fit un petit signe de la tête et lui passa dans le dos pour venir s'asseoir près de la tête du patient. Hen saisit la main gelée de son ami et la serra.

-Eddie, si tu m'entends, il faut que tu continue à te battre. Je sais que tu es fatigué et que tu veux juste te reposer, mais tu dois rester avec moi. Pour Christopher, et pour Evan. On a besoin de toi pour savoir où il est tu m'entends?

Sabrina Vellins, leva les yeux vers le cardiogramme et fronça les sourcils avant de se redresser et de taper contre la petite vitre qui donnait sur le poste de conduite.

-Arrête l'ambulance!

Elle tourna la tête vers la femme noire et fit claquer sa langue contre son palais en la bousculant légèrement et en venant positionner ses deux mains sur sa poitrine.

-Il s'enfonce.

Hen se dégagea, l'air ahurie et fixa les moniteurs. La ligne s'était aplatie et emballée, oscillant de manière totalement désordonnée. Elle saisit la main du pompier et la serra.

-Allez, déconne pas mon pote, pria t-elle tout bas.

***

Quand l'agent Vincent Hinds poussa la porte de la petite épicerie, la main sur la ceinture, une petite sonnette retentit et il leva les yeux vers le clairon, suspendu au plafond. Quelque part entre les rayons, un léger bruit de moteur se faisait entendre, semblable à celui d'un frigo en marche. Il faisait frais dans le petit magasin, et c'était d'un silence morbide.

Sur sa droite, près de la caisse et du comptoir, une femme apparu, sur le point d'annoncer au client que son épicerie était fermée, mais sa mine inquiète se transforma en un souffle de soulagement.

-Monsieur l'agent! Vous êtes ici pour l'appel que j'ai passé plus tôt?

Il hocha la tête, les yeux survolant les articles dans les rayons et s'arrêtant sur les bouteilles d'alcool, qui n'avaient probablement pas d'omologation. Il s'approcha de la femme, un sourcil arqué et tendit la main.

-Officier Hinds. Pouvez-vous m'expliquer ce qu'il s'est passé?

La femme se mit les poings dans les hanches et l'observa dubitative avant de secouer la tête.

-Je vais vous montrer, c'est plus simple.

Elle l'invita à passer de l'autre côté du comptoir en ouvrant un petit pan de bois qui se rabattit quand elle le lâcha. Elle s'approcha de son moniteur, tapa quelques touches de son clavier et ouvrit une fenêtre qu'elle agrandi en plein écran.

-Ces deux hommes sont entrés à exactement huit heures quarante sept. Le blond est d'abord venu et il a demandé à aller aux toilettes.

Elle pointa l'homme en particulier et zooma sur son visage.

-Il n'avait pas l'air bien du tout et ses vêtements étaient plein de sang alors je lui ai indiqué les toilettes.

L'agent plissa les yeux, se gardant bien de lui faire remarquer qu'il n'avait pas besoin qu'elle lui décrive chaque mouvement qu'elle avait pu faire étant donné qu'il avait la vidéo sous les yeux.

Bruises Où les histoires vivent. Découvrez maintenant