How I played with her

Chapitre 7

Dès que je joue, je ne pense qu'à ça. Tous mes problèmes disparaissent ! Je ne pense plus à Aline, ni à Jackie, ni même à Fabienne. Même les disputes de mes parents disparaissent de mon esprit ! Tout ça s'évapore quand mes doigts jouent avec les cordes de ma guitare. Je peux enfin être heureux, je peux enfin être moi-même.

- Tu sais t'es pas obligé d'acheter quelque chose pour mon petit frère, me dit gentiment Fabienne en entrant dans la boutique de musique.
- Et si j'en ai envie ? je lui demande en souriant. Salut Francis !
- Reggie, un problème avec ta guitare ? me questionne le gérant du magasin que je connais depuis que j'ai acheté ma première guitare.
- Oh non pas du tout ! Je donne des cours de guitare au petit frère de cette charmante demoiselle et j'aimerais lui offrir un cadeau. C'est bientôt son anniversaire, si tu vois ce que je veux dire ! Tu sais tu m'avais montré les médiators que tu fabriques...
- Oh oui ! Je reviens, ne faites pas de bêtises tous les deux.

Il part dans l'arrière-boutique pendant que le visage de Fabienne se transforme en rouge pivoine. Je lui souris doucement et lui prends la main que je caresse avec mon pouce.

- Il va vraiment sauter de joie quand il verra ton cadeau, tu sais, elle me dit.
- C'est un cadeau comme les autres, je souris en hochant les épaules.
- Oui mais... il vient de toi ! Il t'apprécie beaucoup, t'es comme un père pour lui.
- Je...
- Notre père est parti peu de temps après qu'il soit né. Il a pas vraiment accepté de s'occuper d'un enfant malade ! Avec ma mère, on a tout fait pour que Charly soit heureux quoiqu'il arrive. On a jamais voulu lui parler de son père qui n'a pas voulu de lui. On veut lui dire qu'il n'est pas un fardeau et qu'il a le droit d'un garçon comme les autres.
- Mais c'est un garçon comme un autre ! Je comprends pas pourquoi on ne voudrait pas être ami avec lui.
- Il a une leucémie, m'avoue Fabienne.
- Quoi ? j'ai pas pu m'empêcher d'être surpris.

La blonde ne fait que d'hocher la tête pour me dire que j'avais bien entendu. C'est pas possible ! Il est si jeune ! Je ne l'ai même pas vu, j'ai même pas vu qu'il était malade ! Il est tellement heureux, surexcité et insouciant.

- Et voilà ! Il ne m'en reste plus beaucoup mais c'est les meilleurs de ma collection, me dit Francis en posant les différents médiators devant moi.

J'essaye de me dire que tout va bien, mais c'est un autre mal qui s'ajoute à ma liste. J'essaye de me concentrer sur les médiators devant moi mais ça me fait penser à Charly et à ce qu'il vit depuis sa naissance. Comment je n'ai pas pu le voir ?

- J'aime bien celui-là, dit Fabienne en me montrant un médiator noir du doigt.
- Un médiator tout simple, s'exclame Francis en prenant le médiator en question.
- Oui mais j'ai besoin que tu l'améliores pour moi, je lui souris grandement.
- Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? Il est parfait, il n'a aucun défaut !
- Toujours aussi modeste ! Je sais qu'il est parfait, mais j'aimerais que tu marques Sunset Curve dessus, je rigole.
- D'accord, reviens demain ! Je l'aurais fini, râle gentiment le gérant.
- Tu es un ange Francis !
- Allez du balai !

Il sourit ironiquement pendant qu'on lui souhaite une bonne fin de journée. Je l'adore, il me remonte toujours le moral !

- Il a l'air de beaucoup t'apprécier ce Francis, dit Fabienne en marchant à côté de moi.
- Ouais, je le connais depuis que j'ai commencé la musique. C'est lui qui m'as vu grandir dans la musique et qui m'a pratiquement tout appris, j'avoue.
- Du coup, tu transmet son savoir à Charly, elle sourit franchement.
- Ouais, j'ai la voix triste en repensant à ce qu'elle me dit. Comment tu fais ? Comment tu fais pour vivre avec ça ?
- J'ai pas vraiment le choix et c'est mon petit frère ! Je... je veux pas que tu le regardes différemment maintenant que tu le sais, m'avoue-t-elle. Même s'il se montre fort à l'extérieur, il est faible à l'intérieur ! Il a besoin de personnes qui lui font comprendre que c'est quelqu'un de bien et qu'il a le droit d'avoir une enfance heureuse.