It's been a long time...

Now you can sleep

Je l'observais, déposant ses maigres bagages dans le bureau où nous avions préparé un petit lit une place. Elle se tourna vers moi, un peu perdue.

-J'ai tellement de questions et de choses à savoir. Avoua-t'elle.

-Qu'est-ce que tu veux savoir ?

-Tout ce qu'il faut savoir sur le monde. J'ai été élevé toute ma vie dans une base soviétique protégée de tous les côtés. Et ces dernières années, quand on ne m'envoyait plus en mission, je n'ai eu aucun moyen de me cultiver, d'apprendre sur le monde extérieur.

Ce dernier détail retint mon attention.

-Ils ne t'envoyaient plus en mission ? Demandais-je, perplexe. Tu étais pourtant leur meilleur élément.

-Soit la mission était trop dangereuse et je n'étais pas assez expérimentée, soit il y aurait trop de témoins qui découvriraient mon existence, soit...

-Quoi ?

-Ça se passait trop près de l'endroit où tu te trouvais. Souffla-t'elle.

Je baissais les yeux et inspirai profondément.

-Donc, pendant plus de cinq ans, ils t'ont gardé à l'intérieur de cet enfer ?

-En plus, ils ont tous été snapés, sauf moi. Donc tu peux rajouter encore cinq ans de plus.

-Mais pourquoi tu n'étais pas sortie ? C'était l'occasion parfaite !

-J'avais des ordres, Bucky. Haussa-t'elle. On m'avait mise en garde sur le monde extérieur et j'ai préféré m'en méfier. Alors je me suis congelée de mon plein gré.

J'allais de surprise en surprise, toutes plus hallucinantes les unes que les autres.

-Qui t'as décongelée ?

-Les soldats, à leur retour. Dit-elle, regardant dans le vide.

-Et la fois où on s'est retrouvés ? C'était aussi une mission. Pourtant tu y étais.

-J'ai pas d'explication. Moi-même, j'étais étonnée quand soudain, mon superviseur m'annonce qu'il a une nouvelle mission pour moi après 10 ans de non-activité. J'avais même peur de ne plus avoir autant de pouvoirs qu'avant, mais au contraire, ils étaient bien plus puissants. Je pense qu'ils s'intensifient avec le temps.

J'étais hypnotisé dans son regard émeraude.

-Dis, on m'achètera des vêtements ?

Je pouffais de rire.

-Oui. Mais pas aujourd'hui. Il va bientôt être six heures, les magasins vont fermer. Si tu veux, tentais-je, tu peux mettre des vêtements de Sam, ou les miens.

-Je vais flotter dedans. Rit-elle. Vous me reconnaîtrerez plus.

-Mais si. Souriais-je.

-Qu'est-ce que tu attends pour me donner des habits, sergent Barnes ? Rit-elle de plus belle.

-Suis-moi.

Je l'emmenai dans ma chambre. Je ne voulais pas qu'elle s'attarde sur la déco et les bibelots que j'avais disposé un peu partout, j'essayais de me dépêcher de lui trouver un truc convenable. Mais c'était trop tard. De nature monstrueusement curieuse, elle était déjà en train de parcourir les cadres et les objets partout sur mes meubles. Elle s'arrêta sur une photo de moi et Steve dans les années 40.

-Tu étais mignon quand tu étais plus jeune.

-Merci de me rappeler que j'ai 106 ans.