Harry avait appelé le dépanneur le lendemain matin. Ils s'étaient assis tous les deux sur le trottoir en l'attendant. Ils étaient protégés par leurs manteaux, Harry avait un bonnet sur la tête et Louis une écharpe. Ils s'étaient partagés une paire d'écouteurs. Ils ne parlaient pas, mais parce qu'ils n'avaient rien à se dire. C'était juste parce qu'une fois que Louis avait un écouteur, il n'entendait plus rien autour.
Le véhicule de dépannage arriva au bout d'une quarantaine de minutes. Ils se levèrent en même temps et Louis rangea les écouteurs dans sa poche. Il n'était pas vraiment du matin, et il avait encore du mal à se réveiller. Son estomac gargouillait et la voix rauque de l'employé qui était venu les chercher l'agaçait. Il ne prit pas le temps de regarder la voiture. En même temps, ce n'était pas vraiment son travail. Il devait juste les emmener d'un point A à un point B.
Ils montèrent tous les trois à l'avant du camion, avec Louis au milieu. Il aurait préféré être du côté fenêtre. L'homme avait un peu de ventre et portait un débardeur en plein hiver. Ses cheveux étaient plaqués sur les côtés, et Louis se demandait s'ils brillaient à cause d'un surplus de gel ou de gras.
- Bon alors les gosses, grosse fiesta hier soir et en panne ce matin ? rit le dépanneur.
Il avait un accent du sud-est de la France assez prononcé.
- En fait, on est en panne depuis hier soir, déclara Harry appuyé contre la portière passagère.
- Bah ça alors ! s'exclama le dépanneur. Et c'est que ce matin que vous m'avez appelé !
- Tout était fermé, hier soir, grommela Louis.
- Ah oui... Ah oui..., marmonna le dépanneur. Et vous faisiez quoi ?
- En quoi ça v..., commença Louis.
- On était de passage, le coupa Harry.
- Oh lala, mais c'est que je suis curieux, répondit le dépanneur. Vous savez on a au moins trente minutes de route et la radio ne marche pas donc autant discuter !
Il était beaucoup trop enjoué pour Louis. Ce dernier n'était définitivement pas du matin et il tapa son crâne contre le repose-tête en soupirant. Il ferma les yeux, se disant que s'il ne le voyait pas, peut-être que la route serait moins longue.
- Je suis allé à des sélections, pour du sport, lança Harry.
- Ah bon ? Quel sport ?
- De l'athlétisme.
- Ah oui... Ah oui...., reprit le dépanneur. Moi, quand j'étais p'tit, je faisais du sport aussi.
- Ah bon ? se moqua presque Louis en haussant les sourcils avec les yeux toujours fermés.
- Oui oui oui, je faisais de la pétanque. Quel sport.... Mais je me suis fait une hernie discale, alors vous comprenez, j'ai dû arrêter !
- Vraiment pas de chance..., marmonna Harry en retenant un sourire.
- Comme tu le dis mon p'tit. Quelle déception pour mes parents.... Eux qui rêvaient que je devienne professionnel....
Harry haussa les sourcils l'air de dire « tu m'étonnes... » et Louis se retint de pouffer. Il avait toujours les yeux fermés et les bras croisés. Harry lui serra le bras. Fort. Bien trop fort. Louis rouvrit les yeux, et il n'eut pas le temps de réagir. Même pas le temps de crier. Le camion en face d'eux venait de piler.
Le dépanneur freina de toutes ses forces, serrant le volant -alors que ça n'allait pas aider-. Louis comprit à quoi servait la ceinture de sécurité. Le véhicule tapa contre le camion, le choc propulsant les trois occupants vers l'avant. La ceinture l'arrêta un instant, lui coupa le souffle pendant quelques secondes, puis sa course se termina contre l'airbag.
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Un cœur pour t'aimer toi | Larry
FanfictionLorsqu'ils se rencontrent, Louis et Harry sont lycéens. À cette époque, tout semble clair dans leur tête. Ils tombent amoureux, peut-être trop vite, peut-être trop fort. Et la vie est souvent semée d'embûches, de défis et de nouvelles opportunités...