La fête sur la plage a été un moment magique. Pour une soirée, Kaila et moi avons pu agir comme un vrai couple sans trop se soucier des gens. On était quand même sur nos gardes malgré la foule qui nous dissimulée, et à part les regards noirs que nous lançait le club tous particulièrement Jean et Marie-Louise personne n'a fait attention à nous. Depuis cette soirée je n'arrête pas de penser à Kaila, au club et au reste. Je pense de plus en plus à quitter le club hormis que je vais m'attirer les foudres de Jean, tant que ça peut nous permettre à Kaila et moi d'avoir une infime chance de rester ensemble et de ne plus être obligés de se cacher, alors je n'hésiterais pas une seconde. Allongé sur mon lit et mes yeux perdus dans le vide, ma porte s'ouvre brusquement sur mon frère qui se penche au-dessus de ma tête pour capter mon attention.
-Et ben alors p'tit frère, tu peux me dire ce qui t'arrive ?
- Rien, je réfléchissais c'est tout.
-Et bien viens réfléchir en me donnant un coup de main sur la moto alors.
Je me lève et le suis dans le garage. On effectue les réparations dans le silence mais que mon frère finit par briser :
-Bon, comptes-tu me dire la vérité cette fois ?
-Mais je t'ai déjà dit qu'il n'y avait rien.
- Oui bien sûr, prends moi pour un idiot. Tu fais une tête d'enterrement alors dit moi, c'est à cause d'une fille c'est ça ?
-Peut-être.
Mon frère me regarde dans l'attente de plus d'explications, mais qui ne viennent pas. Je m'entends bien avec mon frère, cependant je ne peux pas lui dire, pour notre protection à Kaila et moi. Il soupire et s'approche de moi pour me donner un coup de coude.
-Écoute, je suis ton grand frère mais je ne compte pas te faire la moral sur quoi que ce soit. Je serais mal placé pour le faire d'ailleurs, après tout, c'est un peu ma faute si tu as intégré le club et que tu as eu des problèmes par la suite. Je n'ai jamais été un enfant de cœur alors tu peux tout me dire.
Je soupire. En partie, il raison : c'est pour lui que j'ai intégré le club. Je voyais bien que mon frère tournait mal depuis qu'il y était, je voulais donc avoir un œil sur lui mais une chose en entrainant une autre, je suis devenu pire que lui :
-Je sais mais je risque de la mettre en danger encore plus si je t'en parle, lui répondis-je.
- Le club est au courant c'est ça ?
-Oui et Jean ne me lâche pas. Je suis déjà paniqué dès qu'un membre la croise, de peur qu'ils s'en prennent à elle. Alors je ne préfère même pas imaginer si quelqu'un d'autre l'apprenait, et surtout ses parents. On n'est pas du tout du même monde elle et moi, et je ne sais pas ce qu'ils pourraient faire s'ils savaient pour nous.
-Écoute, pour le club tu n'as pas à t'inquiéter, ils peuvent être durs mais ils sont respectueux. Ils ne la toucheront pas, même s'ils ne cautionnent pas. Et pour ses parents... tu n'as pas à avoir honte de tes origines ni de ce que tu es, qu'ils soient contents ou pas c'est la même chose.
-Mais tu ne comprends pas, ils pourraient nous empêcher de nous fréquenter ou je ne sais quoi d'autre ! Elle est promis à un beau mariage et à un bon parti, pas avec un saltimbanque comme moi. Je ne pourrais pas le supporter de ne plus pouvoir la voir, c'est déjà un supplice de ne pas être avec elle quand j'en ai envie et de devoir être obligé de nous cacher.
-L'amour petit frère, l'amour. Je ne vois qu'une solution à votre problème.
Je lève la tête vers lui et il me regarde, un sourire en coin.
-D'accord et laquelle ?
-Partir. Partez loin d'ici et refaite votre vie ailleurs ou personne ne pourra vous juger car personne ne vous connaitra.
Je fronce les sourcils et le regarde droit dans les yeux pour voir s'il rigole... mais du tout, il a l'air très sérieux. Et s'il avait raison ? Après tout, on n'a plus rien à perdre et on pourra enfin être libre, être heureux.
...
J'attends que la nuit soit tombée pour pouvoir me rendre chez Kaïla, où je parviens à grimper jusqu'à sa fenêtre. Elle me regarde me faufiler dans sa chambre, à la fois surprise et paniquée.
-Tu peux me dire ce que tu fais là ? Tu es complètement fou ! Imagine si quelqu'un t'as vu entrer ?
J'encadre son visage de mes mains et lui vole un baiser.
-Je sais, je sais mais je ne pouvais pas attendre j'ai eu une idée.
Elle rigole doucement pour ne pas réveiller sa sœur et ses parents dans leur chambre, voisines à la sienne. Je ne préfère pas lui préciser que l'idée vient plutôt de mon frère.
-Une idée, mais pourquoi ?
- Pour nous. Écoute-moi, et si on partait loin d'ici ? Loin de tout et qu'on soit libre ? Nous pourrions allez n'importe où, quelque part où personne ne nous connait. On va pouvoir vivre notre amour au grand jour comme tout le monde.
Elle me sourit franchement et me saute dans les bras.
-Libre comme pouvoir porter du cuir ?
Je rigole à cette question et je la serre plus fort contre moi.
-Tu pourras porter tout le cuir que tu veux ma chérie.
Et nous rigolons tous les deux, électrisés par cette perspective de bonheur qui s'offre à nous.
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Love Cursed
RomanceIls étaient amoureux. Au mauvais endroit, au mauvais moment ils en on payés le prix. Depuis ils reviennes pour se venger mais pour combien de temps encore.